Retour sur une visite faite durant l’été 2013 à
Valladolid qui attendait depuis un moment d’être publiée. Il faut dire qu'elle
traînait au fond d’un tiroir pour une bonne raison, je n’ai pas pu faire de
photos, et un article sans illustration me parait toujours un peu orphelin. Mais je me dois
d’en parler, et vous devrez me croire sur parole. Et Dieu sait qu’il y a des
merveilles dans ce discret monastère à deux pas de la Plaza Mayor. Vous allez
pouvoir constater que si le musée de la sculpture vous a plu celle ci est un bon
complément.
L’arrivée des religieuses de San Bernardo en 1596 est à
l’origine de l’ouverture de ce couvent. De ce premier bâtiment il ne nous reste
rien, il disparaît en 1777. Le bâtiment actuel est achevé en 1787, après six
années de travaux. Le monument est classé dès 1956. Le musée ouvre ses portes
en 1978, après des travaux d’aménagement. Le musée possède de très belles
pièces sculptées qui font sûrement pâlir d’envie certains musées nationaux, les
amateurs d’art se feront donc un plaisir de parcourir les salles du
monastère. Le musée s’agrandit de la
salle des tissus en 1999, tous les vêtements présentée ont été réalisés par les
cisterciennes depuis 1767. On y retrouve des chasubles et autres parures des prêtres. Un autre élément intéressant dans cette nouvelle partie du
musée, c’est la reconstitution d’une ancienne cellule telle qu’elle était aménagée pour les sœurs qui vivaient là. Il faut savoir que, toutes collections
confondues, le monastère détiendrait près de 2 000 œuvres.
C’est le seul endroit de la région où vous pourrez admirer des œuvres de Goya, et nous nous accorderons à dire qu’ici la foule n’est pas
celle du Prado, en un mot une bonne raison de pousser la porte du musée. Les
peintures datent de 1787, Goya en réalise trois sur mesure, on laisse souvent
dans l’ombre le travail de son beau-frère Bayeu qui travaille avec lui et crée aussi
trois toiles pour le monastère. Le lieu où sont exposées ces peintures, l’église, est tout simplement magnifique, très claire, peinte en blanc et bleue. La lumière qui la pénètre est juste parfaite pour éclairer les six œuvres. Au mois de
septembre dernier un expert a recommandé la restauration des toiles de Goya.
Les termites ont bien failli s’en prendre aux œuvres abritées par le musée, en réalité le problème date un peu car dès 2011 l’abbesse tirait
la sonnette d’alarme. Son monastère réclamait alors des travaux urgents, aussi bien pour traiter le problème des insectes que des soucis d’humidité. Il faut dire que le musée n’est plus adapté au nombre de visiteurs qui viennent chaque année, plus de 8 000, alors qu'ils n'étaient que quelques centaines les premières années. L’infrastructure du musée n'est plus adaptée à un passage si important. En 2013 des travaux
préviennent les plus gros problèmes, mais il n’est pas sûr qu’ils suffiront.
Finalement ce n’est pas tant le monument mais les
collections qu'il abrite, à l’exception de la superbe église du monastère, qui
me pousse à vous conseiller cette visite. Mais ne tenir compte que des Goya ce
serait oublier la grande richesse des statues et autres œuvres abritées par ce
musée. Je vous conseillerai s’il vous reste un peu de temps de visiter ce
petit musée, car vous y verrez des pièces uniques au monde.
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