mardi 21 juin 2016

Iglesia del Carmen de Abajo : Un avenir prometteur ?


Nous revoilà à Salamanque, pour découvrir une église qui m’a marquée lors de mon dernier voyage. L’église del Carmen de Abajo ne se situe pas dans la ville intra-muros, mais au pied des murailles, un quartier moins fréquenté par les touristes alors que nous ne sommes pas si loin d’autres attractions, comme le couvent San Esteban. Je dis bien que cette église m’a marquée et non plu, vous allez comprendre pourquoi. Mais intéressons-nous à l’histoire du monument avant de pointer ce qui ne m’a pas séduit.





Le monument actuel date du XVIIe. L’église précédente ayant été détruite par une inondation. Celle-ci dépend du couvent San Andres installé juste à côté. C’est pour cela que vous verrez des moines dans l’église encore aujourd'hui, parfois affairés à préparer les lieux, ou à répéter au piano. C’est dans ce couvent que logea le fondateur des Carmes déchaussés, dont je vous avais présenté la statue à deux pas, dernièrement, San Juan de la Cruz. Nous retrouvons dans cet article une réalisation de la famille d’architectes Churriguera, ici deuxième génération. Manuel travailla au XVIIIe siècle sur ce monument, notamment une façade, qu’on dit être une des plus belles réalisations baroques de la ville, et de la famille d’architectes. Malheureusement elle n’est plus visible aujourd’hui, bien que toujours existante. Avant de vous expliquer ce petit « miracle » reprenons le cours de l’histoire de notre monument. Guerre d’indépendance et demortizacion frappèrent les carmélites, qui ne revinrent à Salamanque qu’en 1948. En 1953 on posa les premières pierres de la grande résidence qui est accolée à l’église. Et ainsi on fit disparaître aux yeux du monde le travail de l’architecte baroque, mais son homologue du XXe siècle prit soin de ne pas détruire ce trésor. Il lui laissa un minuscule espace entre l'ancienne église et le nouveau bâtiment. En 1975 la résidence fut ouverte aux étudiants, jusque-là elle logeait des religieux et, semble-t-il, des étudiants de la formation en théologie. Elle permet à la ville d’offrir 90 logements individuels, toujours gérés par les moines du couvent.


Mais les touristes ne peuvent, à l’heure actuelle, découvrir l’œuvre de Churriguera. L’ordre travaille donc à une solution pour offrir à nouveau cette œuvre à l’œil du public. Individuellement, ils leurs arrivent d’accompagner certaines personnes pour découvrir ce trésor caché mais, c’est compliqué, et la vue est, parait-il, peu aisée par les fenêtres. En janvier 2016, la communauté a soumis un grand projet de modification de la résidence et d’installation d’un ascenseur translucide pour découvrir cette façade cachée dans ses moindres détails (plus d’explications dans l’article cité en fin de ce billet) Affaire à suivre donc. En 2015, le petit retable a été restauré par des professionnels, il en avait besoin notamment pour faire disparaître les restaurations amateurs qui avaient laissé des traces. C’est justement les peintures sombres et peu engageantes qui m’ont saisie autour de ce retable et m’ont laissée une mauvaise impression. Je n’ai vu que ça, vous me direz, l’église n’est pas très grande non plus… Cette « œuvre » est-elle si foncée d’origine ou est-ce la conséquence des vernis anciens qui se noircissent inexorablement ?



Si cette église n’est actuellement pas une visite prioritaire de Salamanque les projets que l’on souhaite y engager pourraient changer la donne, du moins faudrait-il que les pouvoirs publics veuillent de leur côté soutenir le développement de cette zone touristique encore ignorée. J’attends, d’ici quelques années, de découvrir ce qui aura été fait. J’espère que j’aurai alors l’occasion d’écrire un nouvel article plus attrayant. Je souhaite une belle promenade aux lecteurs les plus curieux qui se rendraient jusque-là.
A bientôt



GOMEZ Francisco « Un proyecto recuperará la fastuosa fachada churrigueresca de El Carmen de Abajo » El Norte de Castilla, le 31 janvier 2016 [Disponible en ligne, consulté le 20 juin 2016]

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