lundi 4 juillet 2016

Iglesia San Juan de Sahagun : Refaire du neuf avec du vieux !



           Finissons cette série où nous l’avons commencée, à Salamanque. Mais pour découvrir une église bien plus récente et très différente de la précédente. Ma rencontre avec cette église est assez fortuite,  j’allais faire mes courses au supermarché voisin, quand je l’ai découverte. Vous ne serez pas très dépaysés si vous avez l’habitude de visiter des églises en France, elle n’a pas grand-chose à voir avec les églises espagnoles que j’ai pu vous présenter précédemment. Je vous emmène pour cette visite toute en sobriété.


            L’église est dédiée à San Juan de Sahagun, qui n’est autre que le patron de la ville, depuis 1868. A la fin du XIXe siècle, un évêque décide de faire construire cette église, c’est Thomas Camara y Castro. L’architecte en charge de la construction est l’andalou Joaquim Vargas, marqué par les influences néogothiques et les travaux d’architectes comme Viollet-Le-Duc. On retrouve ses œuvres dans la région, mais c’est à Salamanque qu’on découvre ses réalisations les plus impressionnantes et variées comme la Casa Lis ou le marché. En 1889 il est devenu architecte de la province. Il travaille avec d’autres grands architectes de la région comme celui de la Casa Consistorial de Valladolid.


Cinq ans après son arrivée, l’évêque parvient enfin, et non sans mal, à faire valider son projet.  Pour commencer le chantier, on fait disparaître l’église San Mateo qui a laissé son nom à la place. Cette église du XIIe siècle n’est déjà plus grand-chose, et la suppression des ruines n’affecte pas la vie spirituelle des salamantins. Deux autres églises firent les frais de ces réaménagements urbanistiques, Santa Eulalia et San Justo. Ce fut le sujet de polémiques à l'époque. La destruction des édifices déjà présents fournit une partie des pierres nécessaires à la nouvelle construction. Finalement l’église est édifiée, elle est consacrée le 12 octobre 1896, après cinq années de travaux.


Vu son histoire relativement récente, l’église n’a pas subi les affres de la guerre, ou de par son emplacement des dégâts comme des inondations. Son destin relativement calme n’a été troublé que cette année par sa girouette, qui ayant du mal à supporter les intempéries a fait une belle frayeur aux pompiers qui sont intervenus pour sécuriser les lieux. Rassurez vous elle est bien accrochée.


Cette église surprenante, peut valoir le détour pour se changer des églises toutes en dorures qui finissent parfois par lasser. On la trouve alors sobre, on s’étonne presque d’avoir en apparence si peu à voir. C’est surprenant de découvrir cette église qui, mine de rien, possède des influences françaises et prouve encore, comme l’église italienne  de la Purisima, que Salamanque possède une architecture plus variée que ce que l’on pourrait penser. J’espère que vous serez séduits par cette ville pleine de surprises.
Bon voyage.


GARCÍA CATALÁN, Enrique « Urbanismo de Salamanca en el siglo XIX » Ediciones Universidad de Salamanca, 2015




4 commentaires:

  1. Très joli monument, j'aime beaucoup la façade bien décorée !

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    1. Oui la facade est impressionnante, pour le détail des décorations je n'ai malheureusement pas trouvé d'informations plus détaillées. Merci pour le commentaire.

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