Aujourd’hui direction
l’Afrique, sans quitter le continent européen et encore moins ma chère Espagne.
C’est à Valladolid que je vous invite à me suivre, retrouvez moi dans le patio
du rectorat dont je vous avais raconté l’histoire dans un autre article, ce
magnifique monument vaut plus que le détour dans la capitale castillane. De
plus, je vous avais aussi présenté l’étonnante horloge qui avait été installée dans la cour. Mais ce n’est pas tout ce qu’offre le monument, j’étais passée complètement à côté de la magnifique exposition permanente. Je vous emmène
découvrir un domaine qui m’était totalement inconnu: l’art traditionnel
africain.
Cette belle collection, répartie en
trois espaces dans le bâtiment, commença à être constituée dans les années 1960
par Ana Alonso y Alberto Jiménez-Arellano. Ce couple de
collectionneurs va être frappé par un drame, la perte de leur fils. En 2004 ils
décident de donner naissance à une fondation, à son nom, qui mettra en valeur la
collection d’art de la famille, et évitera que les pièces, qui forment un tout
cohérent, soient dispersées après leur décès. En 2006 ouvre la section consacrée
aux représentations en terre cuite. Cette collection privée se révèle au
public dans le Palais de Santa Cruz, actuel rectorat, devenant une des plus
importantes expositions d’œuvres africaines, en terre cuite, dans le monde.
La
collection est devenue propriété de l’Université de Valladolid pour assurer sa
pérennité. C’est aussi dans ce cadre qu’une chaire d’études africaines a été
créée dans l’établissement. Chaire qui s’est inscrite dans la dynamique
internationale notamment par des collaborations avec les musées et les
institutions parisiennes. De plus, on a mis en place des bourses pour des
étudiants africains dans ce cadre, pour participer à la prise de conscience de
ce patrimoine dans les pays d’origine (voir l’article d’El Pais en note).
En
2012 l’exposition s’est agrandie à l’étage du Palacio de Santa Cruz avec un espace
consacré au royaume de Oku au Cameroun. Ce territoire est l’un des plus densément
peuplé du pays africain. C’est le roi de ce territoire, après six ans de
négociation, qui a signé un accord avec la fondation Alonso Jiménez Arellano
Alberto, pour partager la richesse esthétique de cette culture, dont certains éléments sont vieux de plusieurs siècles avant J. C.. Cent pièces en totalité permettent
de découvrir l’art et les traditions de ce royaume. A l’inverse des autres parties
de l’exposition qui exposaient un art assez méconnu, l’usage de la terre cuite,
ici on retrouve des manifestations artistiques que nous croyons connaître.
Masques, costumes colorés… Mais c’est pourtant une grande découverte, dont les
photos parlent mieux que les mots.
A
chaque fois que j’étais passée au Rectorat je n’avais pas daigné rentrer dans l’exposition,
parce que « de toute façon je n’allai rien y comprendre, l’art africain
ce n’était pas mon truc ». J’avais tort, même si je n’y ai pas compris grand-chose,
j’ai trouvé un grand intérêt à cette exposition, dont on ressort fasciné et
avec l’envie d'explorer d'autres voies menant à la connaissance de ces cultures que nous ignorons souvent. Un musée de plus à Valladolid, dont on parle assez peu
aux touristes et qui pourtant, ajoute une raison supplémentaire de venir
découvrir le Palacio Santa Cruz. Avec en plus une muséographie très agréable,
des présentations sur plaquettes en français, et un personnel très accueillant. Dernier argument, la visite est gratuite.
A
bientôt pour une nouvelle visite.
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