lundi 17 avril 2017

Musée de la semaine sainte : soixante ans d'une aventure au long cours à Zamora



            Cela fait bien longtemps, environ un an que je ne vous avais pas emmené à Zamora. Aujourd’hui nous allons visiter un musée, devenu une des attractions phare de la ville, que je n’avais pas eu l’occasion de visiter la première fois. J’ai corrigé cette erreur en le visitant cet été. Une heure et demie de visite qui mérite vraiment le détour, voir même de venir à Zamora. Suivez-moi, enlevez vos lunettes de soleil, pour entrer dans l’ombre d’un musée qui brille par les œuvres présentées.




            Si le musée semble aujourd’hui très moderne et offre aux visiteurs une impressionnante visite au milieu de 36 chars de la semaine sainte, il est le produit de plus d’un demi-siècle d’histoire. Il faut déjà souligner l’importance de la semaine sainte de Zamora au niveau national, on situe son origine au XIIIe siècle environ. Je vous avais déjà présenté une de ses traditions étonnantes El Merlu, avec deux personnages uniques et propres à cette ville. Quand on sait que l’Espagne verrait bien les célébrations de Zamora rentrer au patrimoine de l’humanité, on comprend mieux l’importance qu’une telle fête représente.

Une sculpture qui se distingue par l'absence de polychromie

            L’histoire du musée de Zamora commence un jour de juin 1957 quand le conseil de la semaine sainte estime nécessaire de créer un lieu qui permette à la fois une bonne conservation des sculptures et une visibilité de ces œuvres auprès du public. Cet acte de naissance est déjà le produit d’un long processus commencé presque dix ans auparavant. Mais c’est véritablement cette année 1957 qui signe le début de ce grand projet, à des fins désormais touristiques en sus des autres attentes. Un premier bâtiment est acheté en fin d’année pour commencer cette aventure.


Grâce à l’investissement du conseil, de l’Etat et de la chambre du commerce de Zamora, les fonds nécessaires permettent de mener à bien ce premier projet. Mais entre l’achat des terrains, le choix de l’architecte, les signatures des différentes parties en jeu, conseil, municipalité, chambre du commerce, la construction ne débute qu’à la fin de l’année 1962. A terme, comme souvent, le musée aura coûté près du double du coût initial ; dont 90% assumé par la chambre de commerce, comme le soulignait R. A. Garcia Lozano dans ses travaux sur le musée.  Le musée est inauguré et béni en septembre 1964.


Pour autant le musée que nous visitons aujourd’hui n’est pas exactement celui de l’époque, qui a été modifié et agrandi à plusieurs reprises. Durant l’année 1972, une nouvelle extension est envisagée et un bâtiment acheté. En 1990 on envisage un nouvel agrandissement qui est inauguré quatre ans plus tard. C’est la dernière grande réforme du musée.


Cette année 2017, le projet d’un nouveau musée a vu le jour, pourtant celui-ci m’apparaît déjà d’une grande qualité. Mais ce beau ce musée serait devenu trop petit d’après sa direction. De nombreux musées de la semaine sainte existent en Espagne, à Cuenca, Malaga, Bilbao, Cieza etc. … Je n’ai visité que celui de Zamora pour l’instant, un nouveau est encore en construction à León. Je n’ai donc pas le recul nécessaire pour juger de sa qualité. Bien sûr j’aurais préféré une muséographie plus claire, car le noir ne met pas forcément en valeur les statues, peut-être qu’il y ait eu aussi possibilité via une estrade, par exemple, de voir les statues de plus près. En prenant l’audioguide la visite du musée est vraiment très enrichissante, et nous montre à quel point la tradition des pasos de la semaine sainte est importante.

Un ingénieux système de miroir pour observer ce pasos

On attendra avec impatience de découvrir les projets d’un nouveau musée. D’ici là venez donc rejoindre les plus de 20 000 visiteurs qui se pressent chaque année dans ce joli musée. Bonne promenade en Castille. 



A bientôt pour d’autres visites



GARCIA LOZANO R. A. « El museo de semana santa de Zamora, antecedentes, proyecto y realización » I.E.Z. Florián De Ocampo Anuario, 2008, pp. 93-132 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire