Ségovie
regorge de petits joyaux trop souvent à l’ombre des grands monuments de la
ville. Ainsi à deux pas de l’aqueduc, dans la partie basse de la cité, se
trouve une église. Encore une, me direz-vous. Oui, mais celle-ci possède des
œuvres de grande valeur, des fresques originales encore parfaitement visibles,
le tout promu par un guide passionné. Venez, je vous emmène les rencontrer.
Le christ des Gascons |
L’église
date du XIIe siècle, une légende entoure le choix de son emplacement. La statue
en bois, dite Christ des Gascons, articulée, qui repose dans l’église, fut à
l’origine de la construction de l’édifice. La mule, appartenant à une garnison composée
de gascons et d’allemands, qui transportait la statue, s’effondra à cet
endroit, morte d’épuisement et de vieillesse. Selon ses accompagnateurs c’était
un signe, à n'en pas en douter il fallait bâtir une église, ici même, pour abriter
la précieuse représentation du Christ. L’église fut agrandie au XVIIe siècle,
ce qui donne un surprenant voisinage entre la nef principale, romane, et la chapelle
baroque, financée par une famille noble. C’est dans cette dernière partie que se
trouve la statue originelle. Aujourd’hui elle reste le sujet d’une importante
dévotion qu’un long historique de miracles soutient dans le cœur des fidèles.
la coupole baroque |
Détail de la fresque (cliquer pour agrandir) |
Les
fresques, furent restaurées à partir de 1963. Malgré les affres du temps, elles restent très impressionnantes. Avec celles du panthéon royal de León,
elles font partie des rares œuvres de ce type encore dans leur
emplacement original. Elles n’ont pas été remplacées par des fac-similés. Si ce
type de réalisations vous plait, redécouvrez mes articles sur l’ermitage de Gormaz et le convent Santa Clara qui vous proposerons d’autres très belles fresques. Mais la finesse de ces peintures est tout de même particulièrement
marquante. De nombreuses scènes sont visibles, le guide se fera un plaisir de
toutes vous les détailler. La porte qui permet d’accéder à la tour est surplombée d’un relief (la tour n’est pas ouverte à la visite touristique) .
Il représente, probablement, la découverte de la vraie croix par Sainte Hélène,
la mère de l’empereur Constantin. Cette œuvre a été découverte en 1960 lors des
mêmes restaurations que celles qui permirent de découvrir les fresques. Il faut
l’imaginer entièrement polychromée.
L’église
ne fut classée bien d’intérêt culturel qu’en 1996. Aujourd’hui
elle est un peu délaissée des touristes, alors qu’elle est presque au pied de l’aqueduc.
Ce petit bijou de l’art médiéval vaut le détour. Elle est normalement fermée le
lundi, et visitable tous les autres jours gratuitement. La visite est commentée
en espagnol par un guide. Personnellement nous n’étions que deux lors
de la visite, un dimanche soir, autant dire que nous avions tout le loisir de poser nos questions et de faire la visite à notre rythme.
Belle découverte en espérant qu’elle vous séduira autant que moi.
AMIGOS DEL ROMANICO, « Iglesia
Santos Justo y Pastor », fiche de l’inventaire du site www.amigosdelromanico.org [Disponible
en ligne, consulté le 8 août 2015] (traduit en français)
DIEZ GONZALEZ Soledad, « La
leyenda del Cristo de los Gascones de Segovia y su trascendencia histórica »,
Revista del Folklore, n°45, 1984 [Disponible en ligne,
consulté le 8 août 2015]
GALINDO JIMENEZ Daniel, SAN JUSTO DE SEGOVIA: una nueva interpretacion
iconografica en el contexto de la dedicacion de una iglesia, 2008 [Disponible
en ligne, consulté le 7 août 2015]
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