lundi 16 mars 2020

Capilla de Mosén Rubí : Une mystérieuse visite au cœur d'Avila


Après l’église de Toro, je vous propose de découvrir une étonnante chapelle à Avila. Cela fait longtemps que je voulais vous en parler tant elle m’a intriguée lorsque je me promenais dans la ville.  Située à 150 m de la place centrale du Mercado Chico, elle est pourtant à l’écart du circuit touristique. J’ai néanmoins fini par pouvoir en passer la porte, il y deux ans, il était donc plus que temps que je vous fasse partager cette visite. 



Il faut remonter au début du XVIe siècle pour comprendre l’origine de ce monument religieux assez particulier. Il s’agit ici d’une fondation privée, un projet d’une noble famille. Le lignage compte entre autres Doña María de Herrera qui supervise la construction d’une part d’un hôpital et d’autre part d’une chapelle, où elle reposera avec son mari. Le bâtiment hérite d’un étonnant style derniers feux du gothique, mais massif comme on l’aime à Avila. Une chose semble pouvoir expliquer la singularité de l’édifice, il aurait été influencé par les principes maçonniques. Cette proximité aurait eu pour conséquence quelques ennuis avec l’inquisition dans les années 1530 pour le chantier du monument. Pour certains, mais ce n’est pas un avis partagé par tous, il s’agirait là d’un des premiers bâtiments maçonniques d’Espagne mais c’est un sujet débattu par les historiens. Si la question des symboles maçonniques liés à l’église vous intéresse vous trouverez sur internet de nombreux articles à ce propos. Cette association avec la loge maçonnique est donc à prendre avec précaution et relativement contestée désormais. 



La pièce maîtresse de cette visite est le tombeau des fondateurs. Celui-ci a connu bien des aléas dans son histoire. Il fut même démonté un temps avant de retrouver sa place originelle. Il tranche dans le décor sobre de l’église. 



Depuis le XIXe, le bâtiment voisin est tombé dans le patrimoine des dominicaines qui ont utilisé l’ancien hôpital accolé comme couvent. En 1912, des élites passionnées organisent la restauration de la chapelle. En 1983, la chapelle est déclarée bien d’intérêt culturel. Il fut un temps supposé qu’Adolfo Suarez serait enterré dans ces murs, son épouse y reposant alors. Le couple est finalement réuni, mais à la cathédrale de la ville, comme je vous le relatais dans un autre article.



Attention pour visiter celle jolie église il vous faudra viser juste dans les horaires d’ouverture assez limités. En effet la chapelle est ouverte par les dominicaines elles-mêmes, et je vous souhaite d’être aussi bien reçu que je l’ai été. 
Bonne visite 



Quelques lectures : 
A. BONNET CORREA « La capilla de mosen rubi de bracamonte y su Interpretacion masonica » in Ars longa : cuadernos de arte, Nº. 2, 1991, págs. 7-14






















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