Premier article après mon retour d’Espagne, je vous propose paradoxalement un article sur une des villes que je n’ai pas visitée cette année. Je commence à Valladolid une série sur des bâtiments singuliers comme nous l’avions déjà fait en décembre dernier. Pour débuter, nous voici donc dans l’ancienne capitale espagnole qui n’a cessé, même après avoir perdu cette distinction, de tenter de se distinguer architecturalement. Si le passage Gutiérrez est souvent cité, de nombreux immeubles méritent votre attention, comme nous l’avions déjà vu avec l’Edificio de La Unión y El Fénix.
Remontons le temps, nous sommes à Valladolid à la fin du XIXe siècle, en face du Campo Grande. L’ancien grand hôpital de la ville vient d’être rasé après trois siècles de bons et loyaux services. Différents événements politiques, dont la desamortisacion de Mendizabal ont progressivement mis fin à cette institution historique à laquelle les habitants de la ville étaient attachés. Nous sommes à l’automne 1883. Certaines parties de l’ancien hôpital sont sauvées, vendues ou déplacées. Vous pouvez apercevoir un morceau de la façade dans les jardins de la casa museo de Cervantes, déplacé ici puisqu’il avait évoqué l’hôpital dans un de ses romans.
Julio Saracíbar, architecte comme
son père, se voit confier le projet d’un nouvel immeuble sur le terrain
récemment racheté. Le basque, originaire de Vitoria, a laissé plusieurs
réalisations dans sa ville natale, mais il a aussi sévi dans plusieurs localités
espagnoles et outre-Atlantique. Il a travaillé aussi bien sur des immeubles
d’habitation que des bâtiments publics comme des marchés ou des prisons. Sa
carrière n’est pas forcément bien connue par les historiens de l’art aujourd’hui,
on sait peu de choses sur ses réalisations en Amérique Latine par exemple ;
il a laissé à Valladolid deux de ses plus beaux projets. Aujourd’hui, nous nous
concentrons sur la Casa Mantilla, qui porte le nom du promoteur cantabrique qui
en fit la commande : Fidel Recio Mantilla. L’architecte va privilégier une
structure métallique pour ce nouveau projet.
Le bâtiment est gravement endommagé dans le bombardement du 8 avril 1937, sa position centrale à deux pas de l’académie de cavalerie le place dans une zone à haut risque. La ville de Valladolid enterre plusieurs dizaines de ses habitants morts sous des bombardements durant la guerre civile et compte des centaines de blessés entre le 1er août 1936 et le 25 janvier 1938. Aujourd’hui, sur la casa Mantilla, il n’y a plus aucun indice qui indique la blessure de l’immeuble dont vous pourrez facilement trouver des photographies en vous promenant sur internet. Je vous ai mis quelques liens en bas de l’article.
Avec son architecture et son
emplacement de choix, l’immeuble est resté un bien de luxe, restauré en 2007.
Si vous souhaitez vous y installer il faudra tout de même prévoir quelques
économies car le mètre carré atteignait plus de 8 000€ en 2023. A défaut d’y
vivre, prenez le temps de l’admirer lors d’une promenade dans Valladolid, en
chemin entre la Plaza Mayor et le Campo Grande.
Je
vous retrouve bientôt pour d’autres façades hors-norme en Castille. Vous pouvez
retrouver les immeubles remarquables déjà présentés sur
le blog en suivant ce lien. Bonne lecture à tous et à bientôt.
A lire pour
aller plus loin :
EXTRAMIANA
Marta, « Los Saracibar:
arquitectos que modelaron Vitoria-Gasteiz » in gasteizhoy.com, le 13 mai 2022
GONZALEZ Diego,
« Los
secretos de la casa más cara de Valladolid: la primera que tuvo ascensor »
in diariodevalladolid.es, le 30 avril
2023
NEGRO
Laura, « Vivir
en la Casa Mantilla: el piso imponente que fue destruido por una bomba »
in elnortedecastilla.es le 9 octobre
2023
PALOMARES
ALARCON Sheila, Los
mercados en el hilo conductor de la obra del arquitecto Julio de Saracíbar,
in upo.es en 2016
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