Tournons-nous
à nouveau vers les façades que nous croisons lorsque nous nous promenons dans les
rues de la région. Après un palais urbain de Salamanque, un palais de justice devenu théâtre à Soria, un ancien hôtel à Burgos, nous voilà à León.
Souvenez-vous, le dernier article sur cette ville portait sur l’ancien Casino qui donne sur la Plaza Santo Domingo. Revenons au même endroit. Juste à côté du
musée de la ville se dresse un grand immeuble qui mérite notre attention :
La Casa Goyo.
Photo de 2014, avant restauration de la façade |
En
ce début de XXe siècle le quartier change : le grand magasin, aujourd’hui musée provincial, a été inauguré en 1922, le casino a ouvert ses portes en 1924.
Et là, sur un terrain voisin un nouveau
chantier commence. L’auberge qui accueillait les voyageurs, n’ayant plus lieu d’être
avec le déplacement des foires dans une autre zone de la ville, l’architecte Manuel
de Cárdenas (1877-1954) conçoit un ambitieux projet sur cet emplacement. Il est
déjà à l’origine du bâtiment du futur grand magasin, juste à côté. Cárdenas est
à la pointe de l’architecture, il exerce aussi à Madrid et marque l’histoire
urbaine de l’époque. A la façon des Churriguera, sans en avoir l’ampleur, il
appartient à une famille d’architectes puisque son frère et ses fils exercent aussi la profession. Il ne fait pas que créer un nouveau visage pour la ville,
mais participe aussi à des restaurations comme celles des cathédrales de León et d’Astorga ou à la remise en état de la superbe collégiale de Toro. J’aurai, je
n’en doute pas, l’occasion de vous présenter d’autres réalisations de cet
architecte, et peut-être de faire un article sur cette famille.
Sur ce nouveau terrain s’élève progressivement
un immeuble, qu’on annonce haut de neuf étages. A la pointe de la modernité, il
est doté d’un ascenseur, le premier de la ville pour l’immeuble le plus haut. Il semble que cette nouvelle technologie attira, un temps, les foules parfois fascinées, parfois septiques. Le
projet est lancé en 1920, le bâtiment est terminé en 1925, seule la cathédrale
le dépasse. Il illustre la nouvelle dynamique urbaine qui redessine León hors
de ses limites traditionnelles. Il installe dans le paysage le rêve d’une bourgeoisie
qui s’établit dans des immeubles dernier cri à deux pas des centres villes.
En 2016
une grande rénovation de la façade a lieu et a offert une nouvelle jeunesse au bâtiment.
Est-ce cet effort qui a incité, en 2019, la ville de León à se pencher sur
la création d’une route touristique du modernisme dans la ville ? Une
bonne idée dont le point de départ serait la Casa Botines. Si vous avez l’occasion
de tester ce parcours, n’hésitez pas à indiquer ce que vous en avez pensé.
Bonne
visite à tous
A
bientôt
Quelques lectures :
CENTENO C. « La nueva y colorida cara de ‘Casa
Goyo’ » in lanuevacronica.com le
13 janvier 1917.
C. ESTEBAN PORTAS, León, la ciudad burguesa - De compras por el Ensanche
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