Burgos est une des villes où j’ai dû m’arrêter le plus souvent, j’ai eu l’occasion de visiter quelques hôtels, dont certains installés dans des bâtiments historiques. Un jour je vous parlerai du ABBA, mais pour le moment nous allons rester dans le centre historique avec un hôtel plus modeste. Je vous donne rendez-vous devant la façade du Norte y Londres, un des plus anciens hôtels de la ville, encore en activité. Nous avions déjà admiré un ancien hôtel historique de la ville, sur la Plaza de Castilla, mais celui-ci est fermé depuis longtemps ; je trouvais donc intéressant de vous présenter cette fois-ci un établissement accueillant encore du public.
L’aventure commence au début du
XXe siècle, alors que la place Alonso Martinez prend forme avec la récente
construction du Palais
de la capitainerie. María Luisa Manzanedo a hérité
d’une auberge « la Fonda del Norte » non loin de là. Avec son mari, José
Mata, ils achètent en 1904 un bâtiment plus grand, plus moderne, l’ancien siège
de la banque d’Espagne. L’hôtel s’appellera Norte (en souvenir de l’ancienne auberge)
y Londres (reflétant les ambitions touristiques de l’époque). En 1908, l’hôtel
ouvre ses portes. C’est un hôtel luxueux, tout a
été particulièrement soigné. On a fait venir des vitraux de chez Mauméjean pour
décorer les lieux, des maîtres verriers d’origine française dont une partie
vécut en Espagne et travailla pour de grands noms comme Gaudi. Vous pourrez
admirer dans le salon d’entrée celui représentant la province.
| Salon d'entrée |
| Un des vitraux |
Les enfants de Luisa et José reprennent l’affaire. Leur fille Ana est à l’origine d’un autre hôtel de la ville « Hôtel Condestable ». Ce bâtiment des années 1930 fait figure de géant en comparaison du Norte. Il mériterait un article à lui tout seul. Cet hôtel a fermé ses portes en 1990. En 1977, Ana Mata, ayant légué ses biens à ses neveux et nièces, a créé une fondation qui se consacre aussi bien au patrimoine qu’à des œuvres caritatives.
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| Le bâtiment de l'hôtel Condestable |
Autant vous dire que, comme d’habitude, je n’ai presque aucune information sûre et cohérente sur le temps de la
guerre civile. Tout ce que j’ai pu lire me laisse penser que l'hôtel a continué son activité et que différentes personnalités
y ont séjourné. Un document « Les chroniques du Norte y Londres »
est parfois mentionné. Cet ensemble de textes a fait l’objet d’une présentation au Palacio
de la Isla en 2018. C’est une somme d’articles de journalistes étrangers
qui a été retrouvée, oubliée à l’hôtel bien après. Au fil du temps, l’hôtel
« Norte y Londres » a perdu sa place parmi les plus luxueux de la
ville, fermant par exemple son restaurant, aujourd’hui occupé par une chaîne de
restauration italienne. L’hôtel est encore aujourd’hui la propriété de la même
famille fondatrice. Il traverse malgré son grand âge les crises. Il fut un des
hôtels qui accueillit les personnes positives au COVID à l’automne 2020. Depuis
quelques décennies, la ville connaît un renouveau avec l’explosion du nombre de
pèlerins de Compostelle. L’hôtel a aussi rejoint un réseau spécialisé dans l’accueil
de ces voyageurs assez spécifiques.
Burgos, par son emplacement, a une longue histoire hôtelière.
Le Norte y Londres rappelle les premier pas de la ville dans le secteur
touristique. La place sur laquelle donne sa façade est aussi le fruit des
mutations du XXIe siècle. Devenue piétonne, la Place Alonzo Martinez, vous
permettra de prendre du recul pour admirer le doyen des hôtels de Burgos. L'hôtel simple, avec ses vitraux d'autrefois, est toujours aussi accueillant dans son charme suranné et avec son personnel parfait.
Bon voyage, nous nous retrouverons bientôt pour une nouvelle série d’articles.
A lire,
pour aller plus loin :
RAMOS
Ana, 110 años de hospitalidad, in diariodeburgos.es le 24 février 2014
Hotel Norte y Londres acogerá a los
positivos en cuarentena, in diariodeburgos.es
le 7 octobre 2020


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