vendredi 3 octobre 2025

Hôtel Norte y Londres : Un doyen toujours au service des voyageurs

                 Burgos est une des villes où j’ai dû m’arrêter le plus souvent, j’ai eu l’occasion de visiter quelques hôtels, dont certains installés dans des bâtiments historiques. Un jour je vous parlerai du ABBA, mais pour le moment nous allons rester dans le centre historique avec un hôtel plus modeste. Je vous donne rendez-vous devant la façade du Norte y Londres, un des plus anciens hôtels de la ville, encore en activité. Nous avions déjà admiré un ancien hôtel historique de la ville, sur la Plaza de Castilla, mais celui-ci est fermé depuis longtemps ; je trouvais donc intéressant de vous présenter cette fois-ci un établissement accueillant encore du public.

                L’aventure commence au début du XXe siècle, alors que la place Alonso Martinez prend forme avec la récente construction du Palais de la capitainerie. María Luisa Manzanedo a hérité d’une auberge « la Fonda del Norte » non loin de là. Avec son mari, José Mata, ils achètent en 1904 un bâtiment plus grand, plus moderne, l’ancien siège de la banque d’Espagne. L’hôtel s’appellera Norte (en souvenir de l’ancienne auberge) y Londres (reflétant les ambitions touristiques de l’époque). En 1908, l’hôtel ouvre ses portes. C’est un hôtel luxueux, tout a été particulièrement soigné. On a fait venir des vitraux de chez Mauméjean pour décorer les lieux, des maîtres verriers d’origine française dont une partie vécut en Espagne et travailla pour de grands noms comme Gaudi. Vous pourrez admirer dans le salon d’entrée celui représentant la province.

Salon d'entrée

Un des vitraux

Les enfants de Luisa et José reprennent l’affaire. Leur fille Ana est à l’origine d’un autre hôtel de la ville « Hôtel Condestable ». Ce bâtiment des années 1930 fait figure de géant en comparaison du Norte. Il mériterait un article à lui tout seul. Cet hôtel a fermé ses portes en 1990.  En 1977, Ana Mata, ayant légué ses biens à ses neveux et nièces, a créé une fondation qui se consacre aussi bien au patrimoine qu’à des œuvres caritatives.

Le bâtiment de l'hôtel Condestable

                Autant vous dire que, comme d’habitude, je n’ai presque aucune information sûre et cohérente sur le temps de la guerre civile. Tout ce que j’ai pu lire me laisse penser que l'hôtel a continué son activité et que différentes personnalités y ont séjourné. Un document « Les chroniques du Norte y Londres » est parfois mentionné. Cet ensemble de textes a fait l’objet d’une présentation au Palacio de la Isla en 2018. C’est une somme d’articles de journalistes étrangers qui a été retrouvée, oubliée à l’hôtel bien après. Au fil du temps, l’hôtel «  Norte y Londres » a perdu sa place parmi les plus luxueux de la ville, fermant par exemple son restaurant, aujourd’hui occupé par une chaîne de restauration italienne. L’hôtel est encore aujourd’hui la propriété de la même famille fondatrice. Il traverse malgré son grand âge les crises. Il fut un des hôtels qui accueillit les personnes positives au COVID à l’automne 2020. Depuis quelques décennies, la ville connaît un renouveau avec l’explosion du nombre de pèlerins de Compostelle. L’hôtel a aussi rejoint un réseau spécialisé dans l’accueil de ces voyageurs assez spécifiques.


Burgos, par son emplacement, a une longue histoire hôtelière. Le Norte y Londres rappelle les premier pas de la ville dans le secteur touristique. La place sur laquelle donne sa façade est aussi le fruit des mutations du XXIe siècle. Devenue piétonne, la Place Alonzo Martinez, vous permettra de prendre du recul pour admirer le doyen des hôtels de Burgos. L'hôtel simple, avec ses vitraux d'autrefois, est toujours aussi accueillant dans son charme suranné et avec son personnel parfait.  

Bon voyage, nous nous retrouverons bientôt pour une nouvelle série d’articles.  

A lire, pour aller plus loin :

RAMOS Ana, 110 años de hospitalidad, in diariodeburgos.es le 24 février 2014

Hotel Norte y Londres acogerá a los positivos en cuarentena, in diariodeburgos.es le 7 octobre 2020

Retrato de los ‘plumillas’ en el 36, in elcorreodeburgos.com le 23 septembre 2018

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