Palencia,
ville méconnue, possède un symbole c’est le Cristo del Otero, de son vrai nom monument au Sacré Cœur de Jésus. C’est, sans aucun
doute, le monument le plus original de la ville. C’est une œuvre unique, symbole de
la ferveur religieuse du pays, de certains courants artistiques, mais aussi,
malheureusement, des richesses culturelles oubliées et en souffrance financière.
Cette statue du Christ est la troisième du monde en hauteur, celle de Rio fait 38 mètres, alors à défaut de
traverser l’Atlantique vous pourrez aller à Palencia admirer ce trésor artistique. Il était donc le plus grand d’Europe jusqu'à récemment. En effet en 2010 le Cristo del Otero est dépassé par une nouvelle oeuvre, en Pologne, le christ roi de Swiebodzin, qui atteint les 33 mètres. On trouve deux hauteurs généralement pour le monument de Palencia, 20 mètres et 30 mètres . La différence
vient de la prise en compte ou non de la partie située sous la statue elle-même,
qui abrite la chapelle et le tombeau. Passé ce débat sur la taille de cette extraordinaire statue, penchons nous sur sa genèse.
L’initiateur du projet est l’artiste Victorio Macho, natif de Palencia, mais qui
parcourut le monde tout au long de sa vie. Il voit le jour dans la petite ville
en 1887. Il apprend la sculpture à Santander dans une école où il fut inscrit
par son père, ébéniste de métier. En 1903 il s’installe à Madrid, son parcours
artistique l’amènera à exposer dès 1921 dans le Musée d’Art Moderne de la
capitale. Mais fuyant l’Espagne troublée des années vingt, il s’exile en France. De retour il met en place le projet qui nous intéresse aujourd'hui et le Christ est debout en 1931. Une inauguration discrète a lieu le sept février cette année là, mais la statue n'est pas au goût de tout le monde et subit même une tentative de destruction, dans les premiers temps de sa vie, un attentat à la dynamite qui, heureusement, échoue. Après avoir vécu en Amérique du sud, Victorio Macho revient dans les années 1950 dans son pays natal. Il décède à Tolède en 1966, mais ses restes sont transférés à
Palencia où il est enterré sous l’immense Christ.
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décor de la chapelle |
En
2010 des travaux ont eu lieu pour limiter l’impact de l’humidité dans la
chapelle, on en a profité pour repeindre l’intérieur des lieux et améliorer l’éclairage. Pourtant le christ de Victorio Macho n'est pas tout à fait similaire au projet d'origine. Il devait en réalité être couvert de tuiles en or, et la position de ses bras était légèrement différente. Ses yeux quant à eux devaient être en ivoire mais, faute de budget, ils sont devenus des fenêtres qui en théorie devaient permettre d'admirer la ville. Les occasions de monter au sommet sont rares (1 à 2 fois dans l'année). Chaque année en avril le Christ devient un lieu de pèlerinage, celui de Santo Toribio, et la célébration unique appelée la lapidation se déroule alors. Ceci fait référence au martyre du saint, qui fut lapidé à Palencia aux alentours du VIe siècle. En mémoire de cet événement une longue procession monte jusqu'à la chapelle, ensuite environ 4 000 sachets de pain et de fromage sont lancés sur la foule.
Vous pouvez vous rendre à pied ou en voiture au sommet de la butte. De là vous aurez un beau point de vue sur la ville et ses alentours. Vous pourrez faire le tour de la statue avant d'entrer dans la chapelle puis dans le petit musée qui présente la vie de l'artiste et certaines de ses œuvres au travers des modèles préparatoires. D'anciennes photos permettent de découvrir le travail de Victorio Macho autour du Christ, ses projets, ses travaux.
Vous pouvez vous rendre à pied ou en voiture au sommet de la butte. De là vous aurez un beau point de vue sur la ville et ses alentours. Vous pourrez faire le tour de la statue avant d'entrer dans la chapelle puis dans le petit musée qui présente la vie de l'artiste et certaines de ses œuvres au travers des modèles préparatoires. D'anciennes photos permettent de découvrir le travail de Victorio Macho autour du Christ, ses projets, ses travaux.
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Représentation de la statue de la plaza Mayor réalisée par Victorio Macho |
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