Dans
mon dernier article j’évoquais la mode architecturale des passages, ces
galeries couvertes qui avaient fleuri en Europe au XIXe siècle. Je vous invite
aujourd’hui à parcourir les rues de
Zamora où une autre tendance a laissé sa marque, le courant moderniste. La
ville va être le terrain de jeux d’architectes affectionnant ce nouveau style au début du XXe siècle.
On compte ainsi une vingtaine de bâtiments représentatifs de cette tendance à Zamora.
C’est
un concours de circonstances qui permet l’extension de ce courant architectural
à Zamora, l’arrivée d’un homme conjuguée à la bonne santé économique de la ville.
L’architecte municipal F. Carreras Ferriol après s’être formé à Barcelone, arrive à Zamora en 1908. Pendant huit ans il va permettre au courant
moderniste de se développer. Le contexte économique est alors bien meilleur que durant les siècles précédents. Zamora s’éveille, appuyée par l’industrie de la farine,
elle connaît un véritable renouveau économique au XIXe siècle. Ferriol a parfois du mal à imposer ce nouveau style, il fait donc appel à des architectes
catalans. A lui seul cet homme est l’auteur de la moitié des œuvres
modernistes que nous pouvons admirer aujourd’hui.
Casa de Faustina Leirado |
Je
vous propose quelques exemples dont la Casa de Faustina Leirado (1910) située calle
Balboraz ou l’ancien Casino (1905-1910) qui fut l’un des rares bâtiments
modernistes dessinés avant l’arrivée de F. Ferriol. La ville a intégré, en
2009, la route européenne du modernisme, au même titre que Paris, Barcelone ou
Moscou par exemple. Pour la ville cette reconnaissance lui ouvre de nouveaux horizons, la possibilité de se construire une autre image. En effet, pour les touristes, Zamora apparaît d’abord comme la ville de l’art roman, cette nouvelle étiquette
lui permet de faire connaître une autre facette de son patrimoine.
La place de l'ancien Casino |
Certains
de ces immeubles sont bien entretenus mais d’autres mériteraient un peu plus
d’attention. Je vous invite à vous promener dans la ville pour découvrir ce
patrimoine, aller d’église romane en immeuble moderniste est assez dépaysant,
et permet de découvrir les deux âges d’or de la ville. Ici et là malheureusement ces bâtiments ce détériorent, les ravalements s'écaillent, les fenêtres s'abîment, les propriétaire vendent. Il nous faut espérer que ce patrimoine ne disparaîtra pas faute d’entretien.
Vous trouverez sur ce site une
liste des monuments modernistes avec leurs adresses.
Enserrée entre des immeubles cette petite façade de 1916 peine à exister |
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