Le musée de l'automobile : le rêve d'un homme, une réussite pour la ville

Voici un certain temps que je n’avais pas écrit sur Salamanque, ce qui, pour ceux qui me lisent, est un fait assez rare. Mais j’y reviens encore et toujours sur ce blog comme lors de mes voyages. Après nous être promené le long de quelques fortifications de la région, retournons faire un tour dans les musées, la pluie qui tombe sur ma ville ne m’inspire pas vraiment les promenades au grand air. J’entame cette fois une série d’articles sur les lieux en lien avec les sciences et les techniques. Quoi de mieux donc que de nous rendre dans l’important musée de l’histoire de l’automobile de Salamanque.  

            Au sud du centre historique sur les rivages du Tormes se trouve ce musée et sa magnifique collection. Ouvert à l’automne 2002 il propose désormais plus de 120 modèles de voitures pour l’exposition permanente, auxquels s’ajoutent de multiples autres véhicules : vélos, motos etc. Le bâtiment lui-même, construction fin XIXe siècle,  est pour commencer une ancienne tannerie devenue ensuite la première centrale électrique de la ville. La collection a pour base celle de Gomez Planche. Cet homme est né en 1922 à Salamanca, a fait ses études d'architecture à Madrid et revient travailler plusieurs fois à Salamanque comme lors de la restauration de l’Université Pontificale. A partir de 1963 il commence ce qui va devenir sa collection, une véritable passion qui le pousse à rejoindre le club automobile de sa ville natale en 1965. Amilcar, Hispano Suiza, Cadillac, la collection s’agrandit peu à peu. L’homme et sa famille participent évidemment aux rassemblements de passionnés dans toute l’Espagne. Dans les années 1990 il est l’initiateur d’une fondation culturelle pour l’histoire de la technique automobile. Dès 1982 avait germé dans son esprit l’idée d’un musée dédié à sa passion à Salamanque.  

La collection ne cesse de s’enrichir tous les ans notamment par le don de véhicules par des célébrités. En plus, le musée participe à des ventes aux enchères, l’état récupère aussi de nombreuses automobiles car ce musée est le seul en son genre en Espagne. Un des derniers modèles acquis par le musée, une jaguar de 1999 du prix Nobel Camilo José Cela. Et puis, en cette fin du mois de février 2014, c’est la voiture du roi qui rejoint la collection, une Mercedes Benz 560 SEL, pour les spécialistes. Le musée se porte bien, en 2013 presque 44 000 visiteurs, soit 33% de plus que l’année précédente. Les projets ne manquent pas comme celui de proposer une formation pour la restauration des véhicules anciens. Le musée s’appuie évidemment sur des activités avec des groupes scolaires pour promouvoir son image mais aussi, c’est plus lucratif, sur la location de certaines parties du musée pour des conférences, des dîners ou encore des défilés. Des exposions temporaires se succèdent comme les véhicules de la Guardia Civil en 2012 ou encore les décapotables en 2013. 

.        Je vous renvoie au site Internet récemment remis à neuf pour vous faire une idée des lieux. Cet endroit est une visite vraiment dépaysante, de plus sur un circuit dans la région, cela permet de sortir du cycle châteaux/églises, en tranchant grâce à une visite unique en son genre. C’est un musée qui, j’en suis sûre, vous plaira quel que soit votre âge, et votre goût pour les autos. Les plus âgés croiseront sûrement leur jeunesse, les enfants seront, à tous les coups, fascinés, étonnés, amusés, tout le monde fera de belles découvertes.