Deuxième étape
de notre circuit des sciences et des techniques, le musée du livre à Burgos.
Dans une petite rue qui débouche sur la Plaza Mayor, un musée que je n’ai
visité que lors de mon troisième voyage dans la ville. Pour ma défense, le
musée est très discret et peu mis en avant. De plus même si c’est
une jolie visite, comme nous allons le voir, il est vrai que de nombreux
monuments et même d'autres musées sont plus cotés par les touristes, comme celui de
l’évolution humaine. Monument central géographiquement parlant, il reste en
périphérie des circuits touristiques au même titre que le château dont nous
parlions il y a quelque temps.
la reproduction de pierre de Rosette |
C’est
un musée très récent, il a ouvert ses portes en juillet 2010 seulement. Cette
année là ce sont 15 000 visiteurs qui se sont pressés dans la petite
structure au grand étonnement de ses fondateurs. C’est une initiative
privée, ce qui est assez rare pour être souligné, c’est la fabrique de nombreux
fac-similés qui propose ce projet. Le musée du livre est sous titré "Fadrique
de Basilea", cet homme fut un des plus grands imprimeurs de la ville au XVe siècle,
il exerça plus de trente ans à Burgos, c’est lui qui imprima la première
édition de la Celestina, livre dont
nous avons parlé lors de la visite du jardin de Calixto et Malibea. Des
origines du livre au questionnement sur les ouvrages numériques de nombreuses
questions sont abordées, à mon avis, une excellente visite si vous êtes avec des
enfants. Si beaucoup ne sont que des reproductions, cela reste une très bonne
approche et permet d’admirer des objets dispersés dans le monde entier, on peut ainsi découvrir une fausse pierre de Rosette qui permet de prendre toute la
mesure de l’originale. Il y a quelques originaux aussi dans les vitrines mais,
il me semble, ils sont loin d’être majoritaires. Nous commençons la visite par
les premiers signes d'écriture qui furent attestés et suivons les changements jusqu’au temps de Gutenberg, puis l’évolution de l’imprimerie, le dernier étage étant
consacré à la grande diffusion du livre du XXe et XXIe siècle. On pourrait lui
reprocher sa muséographie un peu sombre, mais c’est vraiment une très bonne
visite. De plus le musée, réparti sur
quatre étages, est desservi par un ascenseur ce qui le rend accessible aux personnes handicapées.
L’année
2013 a été un bon cru pour le musée, qui a continué à voir son nombre de
visiteurs progresser, 13% d'augmentation. Certes ceci est moins spectaculaire que le musée de
l’automobile à Salamanque, mais ce n’est pas non plus la même échelle. De plus
le prix très raisonnable, 2,5€ et même gratuit pour les moins de quatorze ans,
explique aussi une partie de son succès. Le 8 mars pour la journée de la femme
l’entrée est gratuite pour elles. Le 31 octobre et le 1er novembre, la nuit des livres maudits, une visite nocturne où les visiteurs sont armés de
lampes de poche, a connu un grand succès. Les nombreuses activités, pour les
enfants par exemple, rendent ce musée très attractif même pour les habitants de
la ville. Tourné vers l’avenir le musée organise des ateliers autour de la tablette et du livre.
De l'époque médiévale... |
... à l'époque contemporaine |
Une
visite qui peut-être relativement rapide mais qui à mon avis mérite que l’on
s’y attarde. Vous y trouverez par exemple un guide touristique assez ancien de
Burgos, preuve que de nombreux touristes, et depuis fort longtemps, ont parcouru la ville du Cid. Un beau voyage dans l’histoire du monde, en un mot une visite
culturelle qui ouvre une fenêtre bien plus large que seulement la Castilla y Leon. Bonne promenade
dans l’histoire du livre, un moment pour comprendre qu’il a connu mille
évolutions, de nous interroger sur ce danger numérique qui revient souvent dans
les conversations et les débats aujourd’hui.
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