Je
poste cet article un peu plus tard que d’habitude, pour différentes raisons,
dont la création d’un compte pinterest pour le blog, où vous pourrez évidement
suivre mes publications et retrouver les photos. Aujourd’hui je vous emmène au
château de Gormaz pour entamer une série d’articles sur les traces qu’ont laissées l’art et la culture musulmane dans la région. Fait rare sur ce blog, ce
monument, n’est pas situé dans une ville, mais dans la campagne de la province
de Soria. On y arrive en voiture par une petite route, on traverse un hameau au
pied de la butte, dominée par les ruines du château de Gormaz. En montant vous
croiserez une petite église, arrêtez vous, elle vaut le détour. Je lui
consacrerai un article. Une fois garée votre voiture devant l’entrée de la
citadelle musulmane, vous n’avez plus qu’à passer la porte, ici l’accès aux
ruines est libre et gratuit.
Si,
désormais, il ne reste plus grand-chose du majestueux château, il a pourtant
occupé une place de choix dans l’histoire de la région à l’époque de
l’occupation par les musulmans de la péninsule ibérique. A Gormaz se dresse,
dans la première moitié du Xe siècle, une forteresse chrétienne. Pendant
plusieurs années, le général Galib sur ordre du calife vient défendre les rives
du Duero. Entre 956 et 966 il fait bâtir l’immense château de Gormaz, le plus
grand château califal d’Europe, à la place de la forteresse des chrétiens. Tout est prévu pour résister à un siège, dans la zone réservée aux troupes vous pourrez voir un ancien réservoir qui permettait de stocker l’eau. Il faut savoir qu’ici auraient stationné jusqu’à 1000 hommes. En 975 les
troupes de Navarre et du León, soit 60 000 hommes, échouent au pied de
la forteresse. Les castillans finiront par s’en emparer quelque temps après, en
978. Ça ne durera pas puisque cinq ans plus tard le califat de Cordoue récupère
le château.
Les chrétiens
ne reprendront définitivement la forteresse qu’en 1060 grâce à Ferdinand Ier. En
1087 Le Cid prend possession des lieux, ils lui sont offerts par le roi de
Castille, Alphonso VI. Avec le règne des rois catholiques la forteresse perd sa
fonction militaire. Au XIVe siècle la tour de l’hommage est reconstruite,
toutes les réfection sont faîtes dans le style mauresque. En 1931 le château
est classé « bien d’intérêt culturel » .
Ce château est
un géant avec une enceinte de 1,2 kilomètre de long.
Bien qu’il ne soit plus qu’une ruine aujourd’hui, le parcourir est très
impressionnant. On parvient à imaginer la forteresse qui pouvait se dresser là. Le
calme qui y règne n’est pas désagréable. Par contre, je vous conseille d’être
très prudent car le lieu n’est pas sécurisé et on se retrouve vite au bord du vide. La visite ne vous prendra pas énormément de temps mais il serait vraiment
dommage de rater cet immense monument si vous passez à côté. Admirez l’immense
plaine, imaginez ici les combats qui ont pu se dérouler il y a plus de mille ans.
Bon
voyage.
A lire un article qui date un peu,
mais qui est très intéressant sur l'histoire du château. A voir une vue du ciel qui donne la mesure du monument.
Au premier plan, les restes du réservoir |
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