la tour au couché du soleil |
(Pas de photos d’intérieur pour cet article pour la
bonne et simple raison qu’elles étaient interdites)
Si les
remparts de la ville transforment la cité en un vrai décor de théâtre, il n’en
est pas de même pour sa cathédrale construite au XIIe. La silhouette sévère, de
celle qui est considérée comme la première cathédrale gothique d’Espagne,
domine le nord de la ville. Chose étonnante, cette cathédrale fait corps avec
la muraille, son abside prenant la place de l’une des tours dans les remparts.
Sa tour carrée, qui n’a jamais eu la jumelle prévue, est loin des flèches qui
coiffent les églises gothiques habituellement. Il faut souligner qu’elle fut
d’abord pensée comme une cathédrale romane ce qui explique que son style
gothique ne soit pas si évident à première vue.
Malgré cette apparence peu
engageante il faut pousser la porte du monument. En effet cette cathédrale
possède de vrais joyaux artistiques en son cœur. Ses vitraux, s'ils ne m'ont
pas laissé un souvenir impérissable comme ceux
de Leon, sont néanmoins de belle facture et remontent parfois jusqu'au XVe
siècle. Vous pourriez passer des heures armés d’une petite lampes torche à
observer les détails des bas reliefs du Trascoro, dont on parle comme
"d'une bible de pierre" tant ses scènes sont précises et expressives.
Le Trascoro (le chœur de l'église) a nécessité quatre mois de restauration.
Il représente en grande partie l’enfance de Jésus : hommage des rois mages,
massacre des innocents... C’est un exemple de l’art plateresque, style que l’on
retrouve souvent à Salamanque par exemple. Il a fallu revenir sur des
modifications plus anciennes qui avaient en parti dénaturé l’ouvrage. Les
scènes sont particulièrement bien conservées et la précision des détails est
impressionnante. De même le tombeau, El Tostado, est très intéressant, réalisé
en albâtre, il intègre des techniques héritées de la renaissance italienne. Il
est composé, en tout, de cinq panneaux sculptés. Le travail réalisé dans cette
cathédrale est donc d'une grande finesse, la minutie transpire des ouvrages, le
talent des artistes est évident. Retables et peintures permettent à leur
tour d’oublier l’architecture massive. La cathédrale en elle même est
impressionnante, son retable est marquant par ses tableaux aux couleurs vives
qui retracent la passion du Christ. Un véritable travail de restauration
et de recherche à été mené ces dernières années dans le monument et a permis
une bien meilleure connaissance de son histoire. Je vous signale une
découverte, entre autres, digne des romans d’aventures que lisent les
enfants : un souterrain permettant de sortir ou bien
de se réfugier dans la cathédrale. Qui sait un jour peut-être seras-t-il
accessible au public ? A souligner aussi la présence d'un musée, dans
l'enceinte de la cathédrale, possédant des pièces artistique intéressantes et
en très bon état.
Du
fait d’être à la fois lieu défensif est religieux, l’édifice est assez
extraordinaire. Ne vous dîtes pas, comme je l’ai fait la première année,
« que cette bâtisse sombre doit être triste à l’intérieur, je ne dois pas
rater grand-chose », pour ma défense les créneaux de visite étaient
relativement réduits car les JMJ mobilisaient le monument. Donc plus d’excuse,
si vous êtes de passage dans la ville allez pousser la porte du monument et
admirez !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire