Convento de las dueñas : Un monde à part

Photo 2015

            En face du monastère de San Esteban, a été construit un couvent de religieuses dominicaines. Il fut fondé en 1419. La bâtisse s’installe dans une maison de style mudéjar, datant de 1390. Sa propriétaire, Doña Juana Rodriguez Maldonado, en fait don à l’ordre religieux, pour créer un couvent pour les femmes d’origine noble. La légende voudrait que la vierge, en personne, ait poussé la propriétaire à transformer sa demeure en couvent. De nombreux mythes gravitent autour de ce lieu, je n'en ferai pas la liste ici. En 1533 seront achevés l’aménagement du cloître et celui de l’église du couvent. Dans le cloître justement, vous trouverez notamment conservé un des arcs de style mudéjar qui détonne avec le reste de l’architecture visible aujourd'hui. Les chapiteaux sculptés, qui sont la richesse artistique du lieu, représentent des monstres comme les gargouilles. De ces différentes transformations, le couvent est marqué par de nombreux styles comme le gothique, le renaissance ou bien encore le plateresque. Il fut classé monument d’intérêt historique en 1921.

            Ce lieu à l’écart du monde n’est pas des plus prisés des voyageurs, car moins impressionnant que le monastère voisin, pourtant il vaut vraiment le détour. J’y suis allée deux fois, c’est un lieu plein de charme, en dehors du monde. Ce lieu à part mérite que l’on s’y attarde, il complète très bien la visite de San Esteban. C'est un endroit propre à la méditation, qui appelle chacun au calme. Le petit jardin central, impeccablement tenu, a accueilli à une époque les sépultures des religieuses. Pourtant au cœur d’une ville de pierres, dans ce lieu clos, la vie renaît, la verdure tranche avec la blancheur du cloître. Le visiteur n’est pas fasciné ou intimidé par le lieu, comme dans d’autres monuments religieux, ici l’ensemble est à taille humaine. Que vous le visitiez seul, ou bien avec un groupe nombreux (dans le cadre d’un voyage de classe par exemple), c’est un lieu où les personnes se posent, où le silence s’installe facilement. Que l’on soit croyant ou non, la dimension sacrée du cloître s’impose à tous.   

            N’hésitez donc pas à visiter ce petit monument, moins mis en avant que d’autres par la ville, vous en ressortirez apaisé. La vue sur les tours de la cathédrale est assez surprenante pour être signalée. Couvent encore actif, ce lieu ne s’est pas transformé en attraction touristique et c’est peut-être ce sentiment de monument-vivant, où l’on craint presque de déranger d’éventuels occupants, qui en fait toute l’originalité. Je souhaite que cette visite vous séduise autant que moi si vous passez à Salamanque. 

vue sur les tours de la cathédrale