Comme
promis, petite promenade à Simancas aujourd’hui. Nous allons revenir sur une
légende. Ceci nous permettra d’éclairer un point dans l’interview d’Ana où
j’étais passé trop rapidement, la légende qui attribue son nom à la ville et
donne lieu à une fête tous les ans.
Remontons le temps, à l’époque où la péninsule
était divisée entre les musulmans et les catholiques. Un fils naturel du roi
d’Asturies, réussit à reprendre le territoire qu’il estimait être sien, avec
l’aide du calife. En échange de sa participation, le prince asturien lui promet
un tribut, cent jeunes vierges. Chaque ville du royaume devait contribuer.
Quand le tribut fut exigé une deuxième fois, la ville de Simancas se vit
réclamer sept jeunes filles. Mais les sept victimes choisirent de se couper une
main pour éviter d’être livrées à Abderraman III. Quand elles lui furent
présentées, il répondit la chose suivante : “Si mancas me las dais, mancas
no las quiero”, (Traduction maison : Si manchotes/amputées vous me les
donnez, manchotes je n’en veux pas). La légende veut que ce soit cette phrase
qui ait donné à la ville son nom, Simancas. Une autre piste explorée par les
historiens laisse à penser que c’est en réalité la voie romaine qui passait
dans les environs, la Septimanca, qui
par, contraction du terme originel, aurait laissé cette dénomination au
village.
La
fête a lieu tous les ans, en août, depuis 1988. Sept jeunes filles sont à
nouveau choisies dans le village, revêtues chacune d’une robe de couleur
différente, et défilent dans les rues de la petite ville. On passe les chercher
à leur maison comme le veut la tradition. Ana, que j’ai recontactée pour cet
article, n’a pas su me dire comment était choisies les sept participantes, les
deux conditions sont d’habiter Simancas et de ne pas dépasser un certain âge.
Pourtant la première condition n’est plus systématique puisqu’en 2009, trois
participantes étaient étrangères. Les sept jeunes filles rappellent aussi les
sept valeurs : l’honnêteté, le respect, la justice, l’effort, la
solidarité, l’égalité et le courage.
En
2009, pour un budget de 30 000 €, Simancas se dote d’une statue pour
rendre hommage aux sept jeunes filles. Elle m’avait intrigué et m’avait évoqué
les nombreuses représentations du massacre des innocents, mais l’absence
d’enfants m’étonnait. J’étais bien loin de l’histoire qu’elle représentait,
mais il m’a fallu l’interview d’Ana pour piquer ma curiosité. Qui sait, un jour
passerai-je peut-être à Simancas pour découvrir cette fête.
Et
vous quelles fêtes traditionnelles avez-vous découvertes dans la région ?
ARRIBAS Jose Miguel, « Simancas y
las doncellas mutiladas », Riconete,
le 7 mars 2008 [en ligne, consulté le 3
juillet 2015]
DE LA FUENTE, « El Requerimiento de
las Siete Doncellas se internacionaliza » El Mundo, le 7 août 2009 [en ligne, consulté le 3
juillet 2015]
LOPEZ Beatriz, « Simancas se viste
de leyenda para recibir a las siete doncellas », le 6 août 2009, [video
et article en ligne, consulté le 2 juillet 2015]
REGIDOR Patricia, « Leyenda viva de
Simancas », El norte de castilla,
le 8 août 2008 [en ligne, consulté le 1
juillet 2015]
SAN JUAN Maria « Simancas y sus
doncellas del siglo XXI » El Dia de
Valladolid, le 6 août 2008 [en ligne, consulté le 3
juillet 2015]
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