vendredi 10 juillet 2015

La légende de Simancas : Une tragédie médiévale


            Comme promis, petite promenade à Simancas aujourd’hui. Nous allons revenir sur une légende. Ceci nous permettra d’éclairer un point dans l’interview d’Ana où j’étais passé trop rapidement, la légende qui attribue son nom à la ville et donne lieu à une fête tous les ans.
             Remontons le temps, à l’époque où la péninsule était divisée entre les musulmans et les catholiques. Un fils naturel du roi d’Asturies, réussit à reprendre le territoire qu’il estimait être sien, avec l’aide du calife. En échange de sa participation, le prince asturien lui promet un tribut, cent jeunes vierges. Chaque ville du royaume devait contribuer. Quand le tribut fut exigé une deuxième fois, la ville de Simancas se vit réclamer sept jeunes filles. Mais les sept victimes choisirent de se couper une main pour éviter d’être livrées à Abderraman III. Quand elles lui furent présentées, il répondit la chose suivante : “Si mancas me las dais, mancas no las quiero”, (Traduction maison : Si manchotes/amputées vous me les donnez, manchotes je n’en veux pas). La légende veut que ce soit cette phrase qui ait donné à la ville son nom, Simancas. Une autre piste explorée par les historiens laisse à penser que c’est en réalité la voie romaine qui passait dans les environs, la Septimanca, qui par, contraction du terme originel, aurait laissé cette dénomination au village.     
            La fête a lieu tous les ans, en août, depuis 1988. Sept jeunes filles sont à nouveau choisies dans le village, revêtues chacune d’une robe de couleur différente, et défilent dans les rues de la petite ville. On passe les chercher à leur maison comme le veut la tradition. Ana, que j’ai recontactée pour cet article, n’a pas su me dire comment était choisies les sept participantes, les deux conditions sont d’habiter Simancas et de ne pas dépasser un certain âge. Pourtant la première condition n’est plus systématique puisqu’en 2009, trois participantes étaient étrangères. Les sept jeunes filles rappellent aussi les sept valeurs : l’honnêteté, le respect, la justice, l’effort, la solidarité, l’égalité et le courage. 
            En 2009, pour un budget de 30 000 €, Simancas se dote d’une statue pour rendre hommage aux sept jeunes filles. Elle m’avait intrigué et m’avait évoqué les nombreuses représentations du massacre des innocents, mais l’absence d’enfants m’étonnait. J’étais bien loin de l’histoire qu’elle représentait, mais il m’a fallu l’interview d’Ana pour piquer ma curiosité. Qui sait, un jour passerai-je peut-être à Simancas pour découvrir cette fête.
            Et vous quelles fêtes traditionnelles avez-vous découvertes dans la région ?
             
ARRIBAS Jose Miguel, « Simancas y las doncellas mutiladas », Riconete, le 7 mars 2008 [en ligne, consulté le 3 juillet 2015]

DE LA FUENTE, « El Requerimiento de las Siete Doncellas se internacionaliza » El Mundo, le 7 août 2009 [en ligne, consulté le 3 juillet 2015]

LOPEZ Beatriz, « Simancas se viste de leyenda para recibir a las siete doncellas », le 6 août 2009, [video et article en ligne, consulté le 2 juillet 2015]

REGIDOR Patricia, « Leyenda viva de Simancas », El norte de castilla, le 8 août 2008 [en ligne, consulté le 1 juillet 2015]

SAN JUAN Maria « Simancas y sus doncellas del siglo XXI » El Dia de Valladolid, le 6 août 2008 [en ligne, consulté le 3 juillet 2015]



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