Si
Avila reste la reine des murailles dans la région, Zamora possède aussi un rempart assez bien conservé et valant le détour. Pouvais-je encore laisser le
blog sans avoir abordé ce monument ? Nous sommes près de Salamanque, c’est
donc une très jolie escapade, n’hésitez pas à relire ma présentation de Zamora
si vous en doutez. La muraille eut une fonction défensive jusqu’au XIXe siècle, je
vais aujourd’hui vous conter son histoire.
L’emplacement
se prête à la construction d’une ville fortifiée, c’est un lieu stratégique qui
permet de surplomber le fleuve. La plus ancienne muraille remonterait au XIe
siècle, c’est elle qui est la plus visible aujourd’hui. Elle fut en tout cas le
fruit d’une possible restauration, effectuée sur la muraille en 1230 par Alphonse
IX, ce qui sous entendrait un rempart plus ancien. La deuxième partie s’inscrit
au XIIIe siècle dans la continuité de la première, prenant en compte les
agrandissements de la ville, comme le quartier de l’actuelle Plaza Mayor. La démographie,
comme partout en Europe pousse la ville à se poser des questions sur la
construction ou non de murailles pour les faubourgs. La dernière extension a lieu au XIVe siècle le long du fleuve. Des modifications sont apportées à l’époque
moderne, comme en 1555 avec la destruction d’une porte, au niveau de la Calle
Balboraz. En effet elle n’a plus lieu d’être puisqu’elle fait désormais le lien
entre deux zones fortifiées. Les dessins réalisés dans les années 1570 pour le
compte de Philippe II, notre roi-architecte rappelez-vous, permettent de mieux
comprendre le paysage aujourd’hui disparu. Ces grands panoramas mettent clairement
en valeur la muraille ou encore le pont de pierre et ses tours disparues.
Peu à peu, à
partir de 1868, la muraille perd son rôle défensif. Durant les années 1883 et
1888, la municipalité fait le choix de détruire certaines portions des remparts. Aureliano
Guerra, membre de l’Académie des arts et des belles lettres s’indigne de ces
destructions, preuve que, déjà, certains ont à cœur de défendre ce patrimoine. Le
fait d’abattre ces parties du monument est justifié par les instigateurs de
cette réforme, par le besoin d’aménagement urbain. En 1925 d’autres portes sont
détruites à leur tour par leur propriétaire. A partir de 1949, les murailles
intègrent le programme de protection du patrimoine. En 1998 la décision est
prise de s’attaquer à la mise en valeur de la muraille comme préconisé en 1972. A partir de 2005 un projet permet la
démolition des édifices qui masquent certains tronçons des remparts. Cette muraille
est encore le sujet des préoccupations de la municipalité puisque les
restaurations se succèdent régulièrement, la dernière date de cette année.
C’est
une visite qui se fait au hasard de la promenade dans la ville, avec la surprise
de découvrir tel ou tel tronçon encore bien conservé. Ne ratez pas cette escale
si vous passez à coté de Zamora ou si vous êtes à Salamanque. Certes ce n’est
pas les murailles, presque, trop parfaites d’Avila, mais elles sont encore impressionnantes.
Bonne
escapade dans cette ville riche en patrimoine médiéval
Pour aller plus loin :
Vidéos :
RODRIGUEZ MENDEZ Francisco José (dir.), ZAMORA, LA BIEN CERCADA, 1999, [reportage
disponible en ligne] –
A voir ne serait-ce que pour les vues aériennes qui permettent de prendre la mesure
de l’ouvrage.
Articles :
BLANCO GARCIA B., « Cultura
invierte 567.000 euros para la restauración de cinco tramos de muralla » La Opinion, el correo de Zamora, le 22
novembre 2011[en
ligne, consulté le 5 juillet 2015]
GUERRA Aureliano, « El torreón de Santa Clara en la ciudad de
Zamora » Boletín de la Real Academia de la Historia.
Tomo 13, 1888 [en
ligne, consulté le 5 juillet 2015]
MENENDEZ PIDAL Luis, Los restos de murallas en Zamora, Real
Academia de Bellas Artes de San Fernando. Nº 19, segundo semestre de 1964 [disponible
en ligne]
TORRES BALBAS Leopoldo, « Las murallas de
Zamora », Boletín de la Real
Academia de la Historia, 1957 [disponible
en ligne]
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