Après vous avoir fait visiter legrand monastère de Moruruela , devenu une ruine, j’ai eu envie de vous emmener
visiter un monument qui a connu l’histoire inverse. La basilique de Sainte
Thérèse à Alba de Tormes peut apparaître comme une ruine, pourtant ce n’est pas
le cas. Je vous emmène découvrir un monument qui n’a tout simplement jamais été
terminé. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que Sainte Thérèse est la «star» catholique de la région, non
sans quelques débats entre Alba de Tormes et Avila. Mais comment en est-on
arrivé à vouloir créer une basilique, qui devait être un lieu de pèlerinage
international, dans un bourg égaré au fond de la Castille ?
L’idée est de construire un monument
pour abriter les restes de Santa Teresa d’Avila, et de proposer un lieu de
pèlerinage. C’est Tomás Cámara, célèbre évêque du diocèse de Salamanque, qui
est à l’origine de ce grand projet à la fin du XIXe siècle. Cet homme est bien
décidé à soutenir l’église de son temps, lui qui a déjà donné de sa personne
comme missionnaire à l’étranger, et dans la péninsule lors des épidémies. Je
vous ai déjà présenté un de ses programmes de construction avec l’église San Juan de Sahagun à Salamanque. L’architecte en charge des travaux est Enrique
María Repullés y Vargas. Oui, ce nom peut vous dire quelque chose, si vous êtes
un lecteur assidu du blog, puisqu’il est à l’origine de l’actuelle mairie de Valladolid. La construction du grand temple néogothique débute en 1898. On
prévoit un bâtiment de 100 mètres sur 70 mètres, et des flèches allant jusqu’à
92 mètres de haut, le tout dans un style néogothique. Mais le chantier prend
son temps, connaît des ralentissements dus aux problèmes financiers, à la nature
du sol qui complique la construction des fondations… De plus l’Espagne de ce
début de XXe siècle est relativement agitée. En 1933, on arrête tout,
définitivement.
Réalisée dans les années 1950 une maquette en bois, visible dans le petit musée situé
sur la place Santa Teresa, permet de découvrir le projet abouti. Cette maquette,
créée par un ébéniste passionné par la sainte, Jeronimo Cotobal, fut
longtemps exposée à la mairie de la ville. Dans les années soixante,
différentes tractations et projets sont lancés mais aucun n’aboutira à une
réalisation concrète de la basilique. Pourtant certains architectes avaient imaginé des projets très modernes, qui n'avaient rien à voir avec les plans initiaux, peut-être plus raisonnables.
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Vue d'en haut on constate que l'église était tout de même bien avancée |
Dans les années 1980, la venue du pape Jean-Paul II ravive l’intérêt pour Alba de Tormes et sa basilique. Depuis
les années 2000 l’évêché de Salamanque a tenté de reprendre les choses en main
et de faire poser une couverture sur l’édifice. A ce moment, on pense même
construire un véritable monument, toujours avec l’idée d’un lieu de pèlerinage
international, l’aéroport de Salamanque n’étant qu’à vingt minutes de route.
Mais la crise étant passée par là, les travaux du XXIe siècle connaissent le
même sort que leurs prédécesseurs et sont à leur tour, suspendus. Le bâtiment
continue donc à vivre dans l’attente, s’éveillant pour quelques événements, dont
le plus récent est le tournage d’une série américaine dans la région, qui raconte la suite de Roméo et Juliette. 'Still Star-Crossed', a trouvé dans cette
province de quoi reproduire les décors italiens nécessaires au tournage, entre
autre dans la basilique. Aujourd’hui seul le chœur est couvert en partie grâce à
des dons. Elle sert donc de façon ponctuelle pour quelques cérémonies ou à des
concerts.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjD9ouHugCn6tMZYQW_bECcvElaZQ2E9Z3V0UMMMPnn-SQUXvpS7fsLJiY3ZCv_LIxyFI9R4V-riEvfirGpj3Fw2zaTmgY4dNl0fOXZZxmo5Frr8wM7VdaEMiAUKdEetTKNFTI6lBnc__o/s640/albabasilica4.jpg)
A
bientôt.
GOMEZ
F., « Alba de Tormes pretende convertirse en el centro de pregrinación
teresiana », Nortedelcastilla.es,
le 4 juin 2011 [Disponible en ligne]
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