Cela fait bien longtemps, environ un
an que je ne vous avais pas emmené à Zamora. Aujourd’hui nous allons visiter un
musée, devenu une des attractions phare de la ville, que je n’avais pas eu
l’occasion de visiter la première fois. J’ai corrigé cette erreur en le
visitant cet été. Une heure et demie de visite qui mérite
vraiment le détour, voir même de venir à Zamora. Suivez-moi, enlevez vos
lunettes de soleil, pour entrer dans l’ombre d’un musée qui brille par les
œuvres présentées.
Si le musée semble aujourd’hui très
moderne et offre aux visiteurs une impressionnante visite au milieu de 36 chars
de la semaine sainte, il est le produit de plus d’un demi-siècle d’histoire. Il
faut déjà souligner l’importance de la semaine sainte de Zamora au niveau
national, on situe son origine au XIIIe siècle environ. Je vous avais déjà présenté
une de ses traditions étonnantes El Merlu, avec deux personnages uniques et
propres à cette ville. Quand on sait que l’Espagne verrait bien les célébrations
de Zamora rentrer au patrimoine de l’humanité, on comprend mieux l’importance
qu’une telle fête représente.
Une sculpture qui se distingue par l'absence de polychromie |
L’histoire du musée de Zamora
commence un jour de juin 1957 quand le conseil de la semaine sainte estime
nécessaire de créer un lieu qui permette à la fois une bonne conservation des
sculptures et une visibilité de ces œuvres auprès du public. Cet acte de
naissance est déjà le produit d’un long processus commencé presque dix ans
auparavant. Mais c’est véritablement cette année 1957 qui signe le début de ce
grand projet, à des fins désormais touristiques en sus des autres attentes. Un
premier bâtiment est acheté en fin d’année pour commencer cette aventure.
Grâce
à l’investissement du conseil, de l’Etat et de la chambre du commerce de
Zamora, les fonds nécessaires permettent de mener à bien ce premier projet.
Mais entre l’achat des terrains, le choix de l’architecte, les signatures des
différentes parties en jeu, conseil, municipalité, chambre du commerce, la
construction ne débute qu’à la fin de l’année 1962. A terme, comme souvent, le
musée aura coûté près du double du coût initial ; dont 90% assumé par la
chambre de commerce, comme le soulignait R. A. Garcia Lozano dans ses travaux
sur le musée. Le musée est inauguré et
béni en septembre 1964.
Pour
autant le musée que nous visitons aujourd’hui n’est pas exactement celui de
l’époque, qui a été modifié et agrandi à plusieurs reprises. Durant l’année
1972, une nouvelle extension est envisagée et un bâtiment acheté. En 1990 on
envisage un nouvel agrandissement qui est inauguré quatre ans plus tard. C’est
la dernière grande réforme du musée.
Cette
année 2017, le projet d’un nouveau musée a vu le jour, pourtant celui-ci
m’apparaît déjà d’une grande qualité. Mais ce beau ce musée serait devenu trop
petit d’après sa direction. De nombreux musées de la semaine sainte existent en
Espagne, à Cuenca, Malaga, Bilbao, Cieza etc. … Je n’ai visité que celui de Zamora pour
l’instant, un nouveau est encore en construction à León. Je n’ai donc pas le
recul nécessaire pour juger de sa qualité. Bien sûr j’aurais préféré une
muséographie plus claire, car le noir ne met pas forcément en valeur les statues,
peut-être qu’il y ait eu aussi possibilité via une estrade, par exemple, de voir les
statues de plus près. En prenant l’audioguide la visite du musée est vraiment
très enrichissante, et nous montre à quel point la tradition des pasos de la
semaine sainte est importante.
Un ingénieux système de miroir pour observer ce pasos |
On
attendra avec impatience de découvrir les projets d’un nouveau musée. D’ici là
venez donc rejoindre les plus de 20 000 visiteurs qui se pressent chaque
année dans ce joli musée. Bonne promenade en Castille.
A
bientôt pour d’autres visites
GARCIA
LOZANO R. A. « El museo de semana santa de Zamora, antecedentes, proyecto
y realización » I.E.Z. Florián De
Ocampo Anuario, 2008, pp. 93-132
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