dimanche 30 septembre 2018

Collégiale de Toro : Une visite haute en couleur


            Une de mes belles découvertes de l’année fut la collégiale de Toro. Elle fut réellement à la hauteur de mes attentes. Toro est une ville riche en monuments religieux mais la star reste cette collégiale en plein centre-ville. Je vous propose de vous la présenter, car elle vaut réellement le détour lors d’un périple en Castille.



            Le monument s’inscrit dans la vague de l’architecture romane qui a largement dessiné la région de Zamora. Cette belle collégiale, mérite quelques explications sur son statut. En effet on croise des églises paroissiales, des abbatiales, des cathédrales, des basiliques, et tout cela s’emmêle allègrement. Voici donc qu’on va y ajouter les collégiales. Celles-ci accueillaient des chanoines, qui s’y réunissaient en collège, d’où le nom. J’entends venir la question suivante, qu’est-ce qu’un chanoine ? Ce n’est rien d’autre qu’un prêtre, mais vivant au sein d’une communauté religieuse. Ce groupe de prêtres est, comme leurs collègues qui exercent souvent seuls, en charge de l’église, des messes, des fidèles. Les décisions qui doivent être prises le sont ensemble car il n’y a pas de supérieur hiérarchique au sein du groupe.



            Revenons maintenant à notre bâtiment. Débutée aux alentours de 1170, comme de nombreuses constructions médiévales on ne compte pas les décennies pour la réaliser. Deux éléments notables marqueront immanquablement votre visite dont le portail polychromé dont tous les guides vous feront la publicité. C’est le fameux Pórtico de la Majestad, un exemple particulièrement bien conservé des couleurs qui pouvaient orner les monuments religieux. Des bancs permettent de rester le contempler, et un petit reportage donne de nombreuses informations sur la symbolique de l’œuvre. Daté du XIIIe siècle ce portique est la pièce maîtresse de la visite. 




      La tour est aussi l’autre élément important, qui laissera peut-être à vos pieds de douloureux souvenirs. La vue vous permet d'admirer les autres éléments architecturaux du monument et le paysage qui entoure la ville, des cultures principalement et quelques structures industrielles disgracieuses.


 

         L’orgue baroque date de 1711. Au XVIIIe siècle la tour devient le support d’une horloge dont les courageux verront son mécanisme en montant découvrir la vue sur la ville.




            La bâtisse est déclarée monument national en 1892, mais bien culturel seulement en 2008. Jamais vraiment abandonnée la collégiale avait connu un projet de restauration dans les années 1960, mais les travaux les plus importants devront attendre le millénaire suivant. Les années 2000 sortent la collégiale de la torpeur. En 2010 c’est la façade qui va bénéficier d’une première phase de travaux. La magnifique église profite donc d’un long programme de mise en valeur, sûrement dynamisé par l’accueil en 2016 de la grande exposition « Edades d'el hombre ».   En avril 2017, la tour est enfin ouverte aux visiteurs, un vrai succès puisque les dix premiers jours ont vu mille personnes grimper au sommet du monument. En 2018 c’est le calvaire en marbre qui a bénéficié d’une belle restauration. 



            La beauté de la collégiale réside certes dans sa belle architecture, mais surtout dans ses détails, ceux du protique, des statues, des cloches.... Aujourd’hui le monument draine touristes et animations à Toro. Le billet combiné permet aux autres monuments de profiter de l’attrait de la collégiale. Je vous conseille de faire ce petit circuit, réalisable dans une grosse demi-journée.



            Je vous retrouve bientôt pour de nouvelles visites.

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