mardi 26 août 2014

La cathédrale d'Astorga : Une histoire à n'en plus finir


            Les personnes qui ont ouvert un guide de voyage ou bien fait une recherche à propos d’Astorga n’ont, évidemment, pas raté le Palacio épiscopal dont je vous racontais la construction chaotique récemment. Pourtant un monument retient l’attention du touriste, derrière l’œuvre de Gaudi, la grande cathédrale de la ville se dresse, impressionnante, refusant de rester en reste. Astorga a bien compris que la proximité des deux monuments était un atout, elle propose un billet commun pour les visiter. J’ai donc fait comme une grande partie des touristes et à peine avais-je terminé la visite du palais que je me suis rendue dans la cathédrale. 





            Commencée un siècle avant celle de Soria, en 1475, la cathédrale va être beaucoup plus longue à construire. Elle remplace alors l’église romane qui existait à cet endroit. La façade baroque ne sera construite qu’au début du XVIIIe siècle. Les deux tours qui se distinguent par l’utilisation de tonalités de pierres différentes ne furent pas construites au même moment. La première, construite à partir de 1678, sera comme, pour la cathédrale de Valladolid ou celle de Salamanque, touchée par le tremblement de terre de Lisbonne  en 1755. C'est aussi à ce moment que les vitraux sont en partie détruits. La tour, elle, ne sera tout à fait remise en état qu’en 1965. L’autre tour ne fut commencée qu’en 1692 mais fut terminée dès 1704, elle interpelle les voyageurs car, contrairement à sa jumelle, sa pierre est plus rosée. Le cloître est plus tardif puisqu’il est bâti en 1722. 

La tour rosée, terminée en 1704

Le retable des trois Gaspard

Quant au magnifique retable, il fut construit entre 1558 et 1563 par Gaspard Bercerra, les couleurs furent terminées dix ans plus tard par deux autres Gaspard, de Hoyos et de Palencia. Une autre pièce a particulièrement attiré mon regard dans cette cathédrale, c’est l’orgue, restauré à deux reprises en 1880 (la restauration s'impose dès 1876) et un siècle plus tard en 1985. 

l'orgue

            Pendant la guerre d’indépendance, les troupes de Napoléon prennent la ville, le 6 mai 1810, me semble-t-il. C’est, apparemment, le cloître qui fut le plus endommagé, ainsi que les vitraux, encore une fois. De cette invasion française il nous reste une étrange petite sculpture sur la toiture de monument, un personnage, Pedro Mato. Cet être semi légendaire, muletier de profession, aurait peut-être ravitaillé la ville pendant le siège. Il aurait été découvert et exécuté par les français. Astorga avait son héros. Mais la statue était là bien  avant la guerre d’indépendance puisqu’elle daterait de 1642. Il existe encore beaucoup d’hypothèses sur cet étrange personnage, la statue aurait quand même perdu un doigt pendant l’occupation française, puisqu’un soldat avait tiré dessus. Certains pensent que la statue est peut-être la représentation d’un héros bien plus ancien qui aurait combattu dans la bataille, légendaire, de Clavijo,  en 844. 

Pedro Mato ?

En 1931 la cathédrale est classée « bien d’intérêt culturel ».  En 1987 la statue de Pedro Mato est remplacée par une réplique, l’original rejoint le musée de Zamora. Du début des années 2000 jusqu’à aujourd’hui de nombreuses restaurations ont eu lieu sur la cathédrale. Actuellement un grand projet de remplacement des vitraux détruits est en cours. 

Les anciens vitraux...
... se retrouvent en compagnie
d'oeuvres contemporaines  
Si cette cathédrale comme celle de Burgos ou de León bénéficie du passage du chemin de Compostelle, elle offre une très belle visite pour tous les touristes de la région. Je vous conseille fortement de prendre le billet qui combine le Palacio épiscopal, la cathédrale et le musée de cette dernière. Là aussi il y aura un article à part qui traitera uniquement du musée. 

Bonne visite de la cathédrale.    
Si le retable et ses trois artistes vous intéressent je vous conseille cette lecture. Pour en savoir en savoir plus sur l'orgue consultez ce dossier
P.S. : N'oubliez pas d'admirer les chapelles qui possèdent de très belles pièces 

Retablo de San Miguel

2 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oui, c'est surtout l'extérieur qui est impressionnant. Mais de toutes celles que j'ai pu visiter en castilla y león, c'est la cathédrale de Burgos, dont j'avais parler il y a quelques mois, que je préfère.

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