Aujourd’hui,
une visite qui risque de faire polémique, le musée Taurin de Salamanque, alors
mettons tout de suite les choses au clair. Je ne trancherai pas ici sur la
légitimité ou non de la corrida et de son maintien. Je vais l’aborder ici comme
un musée retraçant un phénomène culturel particulièrement important dans une
zone géographique donnée. Donc on ne débat pas dans les commentaires entre pro et anti-corrida, il y a suffisamment de forums pour ça.
En 1989 une
fédération est créée, à Salamanque, pour faire connaître le monde de la
tauromachie. Il faut attendre 1993 pour que le projet de musée prenne forme, il est enfin inauguré le 23 décembre de cette année là. Le musée vivote, sans prétention, à l'arrière de la Plaza Mayor, les années passent, la collection s'étoffe, En janvier
2015, la municipalité décide de se pencher sur le petit musée, pour lui offrir une
nouvelle jeunesse, elle s’engage au maintien et à l’entretien des lieux. Elle
va le doter d’outils modernes comme des audio guides, et un site web rénové. J’ai
hâte de voir ce que donneront ces évolutions. La muséographie sera sûrement
revue, il était temps, car la collection est tellement riche qu’elle
s’entassait sans une vraie mise en valeur dans cet espace étriqué.
Justement qu’y
a-t-il à voir dans cette collection ? En vérité à peu près tout ce qui
touche au monde de la corrida, depuis les têtes de taureaux, empaillés,
considérés comme particulièrement valeureux, jusqu’aux images publicitaires. On
peut découvrir, de près, les fameux habits de lumière des toréadors, remontant
aux années 1960 pour certains. Sur les murs les plus célèbres affiches côtoient
les fers qui servent à marquer les taureaux. Mais c’est aussi des images d’archives, comme les cartes d’adhésion des très jeunes toréadors dans les écoles qui allaient en
faire des dieux de l’arène, on trouve aussi quelques portraits peints de
ces hommes. A tout cela s’ajoutent les trophées, les éventails, les objets
publicitaires…
Musée oublié
de Salamanque, absent des principales publicités distribuées aux touristes on
peine à croire qu’il est juste derrière la Plaza Mayor. Si on est un aficionado de la corrida on trouvera son bonheur étant donné la richesse des collections.
Si on est, au contraire, tout à fait contre cette activité on comprendra
l’ampleur du phénomène dans la civilisation espagnole et la difficulté qu’auront
les anti-corridas à déraciner cela. Enfin les amateurs d’art et d’histoire
seront comblés par la richesse des supports artistiques. Une visite qui n'est pas essentielle, mais qui agrémente sans aucun doute un premier voyage en Espagne par exemple.
Bonne visite.
A lire,
un article sur le partenariat avec la municipalité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire