Aujourd’hui continuons avec une
autre église un peu méconnue des touristes. Comme San Gil à Burgos, l’église de
Santiago à Valladolid bien que située au cœur de la vieille ville n’est pas la
plus mise en avant auprès des touristes. Située dans la rue Santiago justement,
l’église observe la foule qui va de la Plaza Mayor au Campo Grande sans même
lui jeter un regard.
Cette église se distingue par les
multiples styles qui s’y croisent. Si on date sa première pierre du XVIe
siècle, il faut savoir qu’elle est en réalité, là aussi, une reconstruction à
la place d’une petite chapelle. Mais à la Renaissance, un riche banquier Luis
de la Serna décide de financer la construction de cette nouvelle église. C’est
un autre banquier qui financera aussi un des retables baroques, Diego de la
Haya. Réalisée pas Alonso Berruguete, originaire de la province de Palencia,
cette pièce tranche avec la pierre claire de l’église.
Ce retable est le fruit
du travail d’un homme déjà mûr, qui va devenir un des artistes de prédilection
de Charles Quint. L’église va donc accumuler par les choix de ces différents
mécènes des éléments hétéroclites aussi bien en intérieur que sur ses façades.
On note en particulier son immense retable très, trop, doré. Ce dernier est
achevé à l’été 1729. Si vous souhaitez une étude détaillée de cette œuvre, vous
pouvez lire le bel
article en espagnol du blog artevalladolid. Au XVIIIe siècle on procède aussi à l’entretien
et à la rénovation de la tour principale.
Il a fallu attendre 1964 pour que
l’église soit classée aux monuments historiques. Pour autant, il ne vous
échappera pas qu’un commerce est appuyé à l’église. Après beaucoup d’usage ce local
des années 1940 est aujourd’hui une bijouterie. Phénomène qui ne devrait pas
durer, après près de soixante ans d’existence cette drôle de situation devait normalement se terminer, avec la destruction du local. La prochaine fois que
j’irai faire un tour à Valladolid, j’irai voir si cette décision a été suivie
des faits, ou si cette histoire traîne encore devant les tribunaux.
Cette église n’est pas forcément facile à
visiter car il faut y venir avant ou juste après la messe pour la trouver ouverte. J’ai donc dû m’y reprendre à plusieurs reprises pour la visiter. Elle
est riche en détails, et présente à elle seule cent-cinquante ans d’évolution
artistique. Elle a la chance d'avoir conservé les grilles de ses chapelles, ses multiples retables, et d'être bien entretenue dans l'ensemble. Si l’occasion vous en est donnée, poussez la porte de cette église.
Une des entrées de l'église |
A bientôt pour de nouvelles visites
Source :
« El
comercio adosado a la iglesia de Santiago será derribado » in
elnortedecastilla.es le 6 février 2015
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