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d’une rubrique un peu délaissée, qui vous proposait de compléter votre voyage
par des lectures ou de le préparer. J’ai
quelques ouvrages en attente dans ma bibliothèque, dont un livre sur
Compostelle qui m’a tenté il y a quelques jours. Quand vous traversez la
Castilla y León, même comme simple touriste, vous ne pouvez pas passer à côté
de ce pèlerinage. Il me semblait intéressant de parcourir l’ouvrage de la
collection "les Découvertes Gallimard", sur ce thème : Compostelle, le grand
chemin. Je vous avais déjà dit, à propos de l’ouvrage sur Charles Quint, de cette
collection, que je l'apprécie habituellement, notamment pour la grande beauté de
ces petits livres. Ils regorgent d’illustrations, de reproductions de documents,
de petites notes explicatives… Et pourtant je n’ai pas accroché à cet ouvrage
de Xavier Barral I Altet. Mais commençons par parler du contenu.
Divisé en cinq parties l’ouvrage
couvre plusieurs aspects du chemin de Compostelle. La première partie est assez
intéressante puisqu’elle explique vraiment l’origine de la légende. Le second
chapitre évoque les pèlerinages médiévaux en resserrant de plus en plus son
propos sur celui de Compostelle. C’est là que l’ouvrage commence à pêcher, par
rapport à mes attentes. En effet le livre se centre quasiment uniquement sur la
partie française du chemin et sur son existence au Moyen-âge. On aurait pu
rebaptiser cet opus de la collection, le
chemin de Compostelle des français dans leur pays au moyen-âge, c’est en
effet la majorité de la thématique évoquée. On expédie en une phrase
l’existence du chemin après la période médiévale : « La Renaissance
va ouvrir une période d’éclipse pour le pèlerinage qui durera jusqu’au XIXe
siècle ». Fort bien, j’attendais donc de l’auteur qu’il nous parle d’un
retour en grâce de cette pratique à un moment ou à un autre du livre, mais non
nous en sauront pas plus sur un regain d’intérêt contemporain… Certes l’ouvrage a presque un quart de siècle et le chemin n’était peut-être pas autant à la mode
dans les années 1990, mais tout de même il aurait pu nous dire quelques mots
sur la période contemporaine qui commence en 1789.
Le
chapitre sur les chemins confirme mes craintes avec une présentation détaillée
des différents grands itinéraires français du Moyen-âge. On nous répète que les
chemins sont moins complexes en Espagne, ce qui semble justifier de n’évoquer
que rapidement et uniquement le camino
frances. En plus, l’organisation du discours ou des citations prêtent
parfois à confusion et laisse ainsi apparaître León comme une étape précédant
Pampelune ! De plus la démonstration de l’auteur s’appuie encore et
toujours sur un seul document historique le
guide du pèlerin.
Enfin
les deux derniers chapitres sont un véritable cours d’histoire des arts sur l’art
roman sur le chemin de Compostelle. Et seul ce style semble trouver grâce aux
yeux de l’auteur. Exit les réalisations gothiques sur lesquelles on ne touche
pas un mot, mais il vrai qu’est-ce que la cathédrale de León ou celle de Burgos ?
Bien sûr il fallait évoquer le roman, mais il y avait sûrement moyen d’équilibrer le propos architectural, et de ne pas le limiter à un seul style. De toute
façon peu de monuments espagnols se dégagent dans les lignes de l’ouvrage, San
Isidoro à Leon et la basilique de Saint-Jacques seulement. Ah ! Cette dernière
est longuement détaillée, on pourrait se croire dans un guide touristique de
grande qualité. La formation d’historien
de l’art de l’auteur explique sûrement cet appui trop important sur l’architecture.
Ce
livre aurait pu être très intéressant mais le contrat tacite qui unit le lecteur
et l’auteur n’est pas rempli. Peut-être, sans être dans la caricature que je
propose plus haut, le titre aurait dû être plus explicite, plus limitatif. L’auteur
hésite entre un livre à destination du grand public dans ses premiers chapitres
et un traité déjà spécialisé ensuite. Déséquilibré, pas forcément très intéressant. Je pense qu’il y des ouvrages bien plus attractifs sur l’histoire du pèlerinage. Peut-être en avez-vous
à me conseiller ?
A
bientôt pour une série sur les statues.
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