Deuxième étape de notre promenade
dans les monastères royaux. Après celui de Yuste, qui fut la dernière demeure de
Charles Quint, je vous donne rendez-vous à Ségovie. Nous ne sommes pas ici dans
le centre touristique, ce qui explique que la perle qu’est San Antonio el real soit relativement méconnue. Je ne l’aurais pas visité si je n’avais pas logé dans
ses murs, mais ne brûlons pas les étapes, et remontons aux origines.
Là s’étendait sûrement la campagne à
l’époque où on éleva le monastère. Seul monument que pouvaient alors croiser les
moines et les ouvriers : les premiers arcs de la partie aérienne de l’aqueduc
romain. C’est Enrique IV, le père d’Isabelle la Catholique, qui, au XVe siècle, a soutenu la construction du monastère. Les terres lui appartenaient, il les
avait reçues en cadeau à l’âge de quatorze ans. Il y avait fait construire un
petit palais qui lui permettait des moments de détente à la campagne.
Une entrée qui ne laisse pas présager la perle qu'elle protège |
Un magnifique réfectoire |
La salle capitulaire |
En
1455 le roi y installe les franciscains, dans les murs d’un bâtiment qui n’a
rien du palais d’origine. Le bienfaiteur offre finalement un magnifique monastère,
qui n’a presque pas changé depuis. Il n'a plus les mêmes occupants à partir de 1488,
sous Isabelle I, qui l'a confié aux clarisses, qui sont l’équivalent féminin
des franciscains. Il bénéficie d’une grande stabilité à travers les siècles.
Enrique IV l’avait pensé comme un possible panthéon royal, ce ne fut pas le cas
de ce discret monument religieux. L’église a, elle, subi une modernisation
baroque au XVIIIe siècle. Je ne sais pas par quel miracle ce monastère a
échappé à tout, guerre d’indépendance, confiscation de Mendizabal, et autres
malheurs qui frappèrent les monuments habituellement.
De
manière générale la richesse de la visite est dans les décors et dans les pièces d’art.
Levez les yeux vers les magnifiques plafonds mudejar. Jusqu’ici je ne vous ai
parlé que de la partie encore utilisée par les sœurs et accessible aux
touristes. De l’autre côté, un deuxième cloître est accessible, soit en étant
client de l’hôtel qui l’occupe, soit en allant profiter de la cafétéria. Le bâtiment
continue d’appartenir aux clarisses, elles en ont simplement céder l’exploitation,
le bail a été signé pour une durée d’un demi-siècle. Il a fallu presque dix ans, à
partir de la fin des années 1990 pour aménager et adapter les lieux.
Que
vous veniez pour dormir, manger, boire un verre à San Antonio el Real, vous ne
serez pas déçu par le cadre. S’il y a bien un monument authentique qui vaut le
détour à Ségovie c’est ce monastère, dont la visite n’est pas entièrement
guidée, vous pourrez vous promener sous surveillance dans l’église et autour du
cloître.
A
bientôt pour une visite à Avila
Quelques
sources :
« Una
sociedad explota el hotel San Antonio el Real de Segovia gracias a un contrato
de cesión durante 50 años firmado con las monjas clarisas » elnortedecastilla.es, 16 octobre 2007
RUBIO E. « San Antonio El Real,
la joya olvidada » elnortedecastilla.es,
5 juin 2016
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