mercredi 27 septembre 2017

Monasterio San Antonio el Real : A l'abri du tumulte de l'Histoire


            Deuxième étape de notre promenade dans les monastères royaux. Après celui de Yuste, qui fut la dernière demeure de Charles Quint, je vous donne rendez-vous à Ségovie. Nous ne sommes pas ici dans le centre touristique, ce qui explique que la perle qu’est San Antonio el real soit relativement méconnue. Je ne l’aurais pas visité si je n’avais pas logé dans ses murs, mais ne brûlons pas les étapes, et remontons aux origines.


            Là s’étendait sûrement la campagne à l’époque où on éleva le monastère. Seul monument que pouvaient alors croiser les moines et les ouvriers : les premiers arcs de la partie aérienne de l’aqueduc romain. C’est Enrique IV, le père d’Isabelle la Catholique, qui, au XVe siècle, a soutenu la construction du monastère. Les terres lui appartenaient, il les avait reçues en cadeau à l’âge de quatorze ans. Il y avait fait construire un petit palais qui lui permettait des moments de détente à la campagne.

Une entrée qui ne laisse pas présager la perle qu'elle protège

Un magnifique réfectoire


La salle capitulaire

En 1455 le roi y installe les franciscains, dans les murs d’un bâtiment qui n’a rien du palais d’origine. Le bienfaiteur offre finalement un magnifique monastère, qui n’a presque pas changé depuis. Il n'a plus les mêmes occupants à partir de 1488, sous Isabelle I, qui l'a confié aux clarisses, qui sont l’équivalent féminin des franciscains. Il bénéficie d’une grande stabilité à travers les siècles. Enrique IV l’avait pensé comme un possible panthéon royal, ce ne fut pas le cas de ce discret monument religieux. L’église a, elle, subi une modernisation baroque au XVIIIe siècle. Je ne sais pas par quel miracle ce monastère a échappé à tout, guerre d’indépendance, confiscation de Mendizabal, et autres malheurs qui frappèrent les monuments habituellement.  



De manière générale la richesse de la visite est dans les décors et dans les pièces d’art. Levez les yeux vers les magnifiques plafonds mudejar. Jusqu’ici je ne vous ai parlé que de la partie encore utilisée par les sœurs et accessible aux touristes. De l’autre côté, un deuxième cloître est accessible, soit en étant client de l’hôtel qui l’occupe, soit en allant profiter de la cafétéria. Le bâtiment continue d’appartenir aux clarisses, elles en ont simplement céder l’exploitation, le bail a été signé pour une durée d’un demi-siècle. Il a fallu presque dix ans, à partir de la fin des années 1990 pour aménager et adapter les lieux.  


Que vous veniez pour dormir, manger, boire un verre à San Antonio el Real, vous ne serez pas déçu par le cadre. S’il y a bien un monument authentique qui vaut le détour à Ségovie c’est ce monastère, dont la visite n’est pas entièrement guidée, vous pourrez vous promener sous surveillance dans l’église et autour du cloître.
A bientôt pour une visite à Avila  


Quelques sources :
« Una sociedad explota el hotel San Antonio el Real de Segovia gracias a un contrato de cesión durante 50 años firmado con las monjas clarisas » elnortedecastilla.es, 16 octobre 2007


            RUBIO E. « San Antonio El Real, la joya olvidada » elnortedecastilla.es, 5 juin 2016 


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