dimanche 24 mars 2019

Tour de l'hommage : Ciudad Rodrigo, des guerres fratricides aux luxueux hotels



            Après les tours des horloges, revenons à des tours plus classiques, au rôle défensif. Pour cela direction la ville fortifiée de Ciudad Rodrigo. Pour l’instant je ne vous y ai emmené visiter que la cathédrale et le surprenant musée du pot de chambre. Aujourd’hui nous allons nous intéresser à un autre monument qui dessine la silhouette de la ville. Pour cela rendez-vous au Parador. Je n’ai pas séjourné dans l’hôtel, mais il est possible d’accéder à la tour, pour un petit droit d’entrée. Ici l’intérêt est double, visiter le monument et admirer la vue qu’il offre sur la ville.



            La tour de l’hommage est l’élément le plus impressionnant du château d’Enrique II, occupé aujourd’hui par l’hôtel. Ce roi du XIVe siècle n’est pas un tendre. A priori rien ne le destine au trône. Certes son père est roi, mais le petit Enrique est un bâtard. C’est son demi-frère Pierre qui doit normalement hériter du titre. Sauf qu’Enrique ne l’entend de cette oreille. Cette petite dispute familiale tourne en guerre civile dont les échos internationaux attirent toutes sortes de personnages comme Beltrán de Guesclin. C’est bien le français Bertrand Du Guesclin qui court alors la gloire sur les champs de bataille de l’Europe, avec l’autorisation du roi de France. Il a choisi le bon côté de l’histoire puisqu’en rejoignant les rangs d’Enrique, il combat aux cotés du futur roi de Castille. Cela lui vaudra honneur et titre. Enrique après bien des péripéties et l’assassinat de Pierre (1369) a donc eu le champ libre pour régner et s’occuper de la fortification du royaume.


            La forteresse de Ciudad Rodrigo est un point stratégique sur les cartes militaires du fait de sa proximité avec la frontière portugaise. En 1372, Enrique fait donc reconstruire une forteresse à la mesure de son importance. Les murailles viendront plus tard. Le bâtiment n’eut de cesse, en effet, durant les deux siècles qui suivirent, de s’étendre. Le château verra de nombreuses luttes dues à sa position, et même les combats des troupes napoléoniennes durant la guerre d’Indépendance.   



            Le siècle s’écoule, la vocation militaire du château perd de son intérêt, bien qu’encore propriété du Ministère de la  Guerre. Ce dernier ne voulant plus s’encombrer de cet héritage en fait don pour un usage culturel. Le château retrouve ses heures de gloire dans les années 1920, quand on entreprend sa restauration, dans le but d’en faire le musée régional. Finalement la destination du monument sera encore changée. En 1929, la forteresse devient Parador national. Depuis 2012 il est enfin possible de visiter la tour et les jardins sans être client de l’hôtel.


            La tour est l’élément que nous retenons le plus dans la forteresse, car elle est  mise en avant pour la vision qu’elle nous permet d’avoir sur les éléments phares de la ville. D’un côté votre regard se porte sur la rivière, veine de la ville, de l’autre sur les éléments comme la cathédrale qui construisent la silhouette singulière de la cité. Un monument donc à ne pas rater lors de votre visite de la ville, si les très longs escaliers ne vous font pas peur.       


Bon voyage 



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