samedi 31 août 2019

Voyage au fil des pages : La maison de la rue de Troie


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            Avant l’anniversaire du blog en septembre, je tenais à publier un dernier article en août. Ce sera encore une lecture qui a marqué mon été. J’avais ramené, de mon dernier voyage, un ouvrage acheté à Compostelle : La Casa de la Troya de Alejandro Perez Lugin. Vous êtes francophone, ça ne vous dit rien ? C’est normal. Paru en 1915, on ne compte plus les éditions hispanophones en Espagne comme en Amérique du Sud. Adapté dès 1925 au cinéma, et dans les années 1960 à la télévision, c’est un classique. La première traduction française connue est toute récente. Arrivée en 2015, elle permet de découvrir ce livre qui nous offre une facette de Saint Jacques de Compostelle que nous connaissons mal : sa trépidante vie étudiante du XIXe siècle.

            En effet si le livre trouve sa place sur le blog c’est surtout à cause de son thème, car oui la ville Galicienne n’a en théorie rien à faire ici. La vie estudiantine de Compostelle partage des traits communs avec les autres villes de l’époque étudiante comme Salamanca, vous y retrouverez les tunas (ensembles musicaux d’étudiants), les cercles de jeux, les pensions… Alejandro Perez Lugin, ancien étudiant de Compostelle, a déjà quarante-cinq ans, quand il écrit ce succès de librairie. Il y décrit les aventures de Gerardo, jeune Madrilène, envoyé par son père au fin fond de la Galice pour se mettre enfin à étudier. Madrid offrant, aux yeux de Don Juan, trop de distractions à son fils unique. L’idée du roman est donc de faire découvrir la Galice au lecteur, sa beauté, son charme, sa douceur, à travers le regard d’un personnage déjà fâché d’y aller. Pari risqué, mais défi relevé. Bâtissant son roman autour d’intrigues amoureuses et de la force de l’amitié, l’auteur n’offre, a priori, pas une trame extraordinaire. Pourtant le roman a quelque chose de savoureux, par les piques humoristiques qui agrémentent les mésaventures de nos héros. L’auteur n’est pas tendre avec ses personnages, mais les rend tout de même attachants. Chacun est utile, untel passionné d’histoire permet de donner les informations sur les monuments, tel autre illustre la précarité de certains étudiants brillants mais pauvres, un dernier symbolise la quête d’élégances qui occupent alors beaucoup les étudiants.
            Que dire de l’édition en elle-même ? Comme annoncé, si vous souhaitez le lire en français, vous n’aurez de toute façon guère le choix. De bonne qualité matérielle, papier épais, d’un format agréable, c’est un livre que l’on peut lire et relire sans craindre d’en perdre les pages. Coté traduction, n’ayant pas lu l’original je serais bien mal placée pour en juger la qualité. Pourtant j’ai envie de souligner le travail du traducteur pour rendre le livre accessible. Ses multiples notes de bas de pages sont des béquilles bien utiles pour comprendre telle ou telle allusion. Il confie aussi parfois ses doutes lors de son travail et justifie ses choix de traduction.
Comment acheter ce livre ? A Compostelle je l’ai payé 22€, à voir avec votre libraire s’il peut vous le procurer à prix raisonnable. On peut le trouver sur internet, mais à des prix qui me semblent souvent exagérés. Si vous trouvez un circuit d’achat facile pour l’obtenir en France, vous pouvez en faire part dans les commentaires. Sinon il ne vous reste plus qu’à soudoyer un pèlerin, pour qu’il vous en ramène un de Compostelle.
J’espère que vous tenterez l’aventure en castillan ou bien en français et que vous n’hésiterez pas nous laisser votre avis sur cette lecture facile et distrayante, qui vaut le détour.
Je vous souhaite une très bonne lecture.

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