Avant
l’anniversaire du blog en septembre, je tenais à publier un dernier article en août.
Ce sera encore une lecture qui a marqué mon été. J’avais ramené, de mon dernier
voyage, un ouvrage acheté à Compostelle : La Casa de la Troya de Alejandro
Perez Lugin. Vous êtes francophone, ça ne vous dit rien ? C’est normal.
Paru en 1915, on ne compte plus les éditions hispanophones en Espagne comme en
Amérique du Sud. Adapté dès 1925 au cinéma, et dans les années 1960 à la
télévision, c’est un classique. La première traduction française connue est
toute récente. Arrivée en 2015, elle permet de découvrir ce livre qui nous
offre une facette de Saint Jacques de Compostelle que nous connaissons mal :
sa trépidante vie étudiante du XIXe siècle.
En
effet si le livre trouve sa place sur le blog c’est surtout à cause de son
thème, car oui la ville Galicienne n’a en théorie rien à faire ici. La vie estudiantine
de Compostelle partage des traits communs avec les autres villes de l’époque
étudiante comme Salamanca, vous y retrouverez les tunas (ensembles musicaux d’étudiants),
les cercles de jeux, les pensions… Alejandro Perez Lugin, ancien étudiant de
Compostelle, a déjà quarante-cinq ans, quand il écrit ce succès de librairie.
Il y décrit les aventures de Gerardo, jeune Madrilène, envoyé par son père au
fin fond de la Galice pour se mettre enfin à étudier. Madrid offrant, aux yeux
de Don Juan, trop de distractions à son fils unique. L’idée du roman est donc de
faire découvrir la Galice au lecteur, sa beauté, son charme, sa douceur, à
travers le regard d’un personnage déjà fâché d’y aller. Pari risqué, mais défi
relevé. Bâtissant son roman autour d’intrigues amoureuses et de la force de l’amitié,
l’auteur n’offre, a priori, pas une trame extraordinaire. Pourtant le roman a
quelque chose de savoureux, par les piques humoristiques qui agrémentent les
mésaventures de nos héros. L’auteur n’est pas tendre avec ses personnages, mais
les rend tout de même attachants. Chacun est utile, untel passionné d’histoire
permet de donner les informations sur les monuments, tel autre illustre la
précarité de certains étudiants brillants mais pauvres, un dernier symbolise la
quête d’élégances qui occupent alors beaucoup les étudiants.
Que
dire de l’édition en elle-même ? Comme annoncé, si vous souhaitez le lire
en français, vous n’aurez de toute façon guère le choix. De bonne qualité
matérielle, papier épais, d’un format agréable, c’est un livre que l’on peut
lire et relire sans craindre d’en perdre les pages. Coté traduction, n’ayant
pas lu l’original je serais bien mal placée pour en juger la qualité. Pourtant
j’ai envie de souligner le travail du traducteur pour rendre le livre
accessible. Ses multiples notes de bas de pages sont des béquilles bien utiles
pour comprendre telle ou telle allusion. Il confie aussi parfois ses doutes
lors de son travail et justifie ses choix de traduction.
Comment acheter ce livre ? A
Compostelle je l’ai payé 22€, à voir avec votre libraire s’il peut vous le
procurer à prix raisonnable. On peut le trouver sur internet, mais à des prix
qui me semblent souvent exagérés. Si vous trouvez un circuit d’achat facile
pour l’obtenir en France, vous pouvez en faire part dans les commentaires.
Sinon il ne vous reste plus qu’à soudoyer un pèlerin, pour qu’il vous en ramène
un de Compostelle.
J’espère que vous tenterez l’aventure en
castillan ou bien en français et que vous n’hésiterez pas nous laisser votre
avis sur cette lecture facile et distrayante, qui vaut le détour.
Je vous souhaite une très bonne lecture.
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