Façade arrière du complexe hôtelier |
Quatre ans que je n’ai rien publié
sur Astorga, pourtant c’est une jolie ville. J’ai enfin pu y retourner l’été
dernier. Même si je n'ai passé qu’une soirée imprévue, j’ai encore fait
quelques découvertes. Direction aujourd’hui une école, enfin non un hôtel. Vous
allez vite comprendre.
Façade avant de l’hôtel |
Annexe de l’hôtel |
Situé en plein centre de la ville, l’hôtel
Via plata, inauguré en 2011, est le témoin des changements d’Astorga, devenue grande étape touristique. Revenons au XIXe pour bien comprendre l’histoire des
lieux, collège de los Padres Redentoristas de Astorga. Depuis la rentrée 1884
en effet ce grand bâtiment est une école, un grand séminaire. Au milieu des
années 1950, il est converti en petit séminaire qui accueille de jeunes garçons en pension. Lors de la première rentrée, en 1954, il n’y a que 35 enfants, les
premiers des milliers d’élèves qui passeront entre ces murs. A la fin du mois
de mars 1984 un incendie détruit une partie de la toiture. Néanmoins l’institution
s’organise et résiste au temps, elle a encore un petit quart de siècle à vivre.
Partie désormais réservée à la communauté religieuse |
L’établissement ferme ses portes en
2008, il n’y a plus que cinquante élèves. Le 2 août il est officiellement
clos. La congrégation ne se débarrasse pas pour autant des bâtiments. Elle fait
le choix de garder une petite partie pour les religieux et de louer les plus
grandes ailes à une entreprise. Celle-ci, pour un bail de plusieurs décennies,
réaménage les lieux en hôtel-spa de luxe. C’est l’architecte Virginia González
Rebollo qui est à la tête du chantier. Elle connaît bien la ville, son terrain
de jeu privilégié pour ses projets, puisqu'elle participe même aux
restaurations du Palais épiscopal de Gaudi. Cet hôtel est, à son ouverture, le
plus grand de la ville. Il vise plusieurs types de clients, aussi bien des
touristes de passage que des personnes souhaitant y organiser des séminaires ou
des mariages. L’ancienne cour, située en contre-bas de l’école, est devenu un
parking sécurisé pour les clients. Seul accro dans le réaménagement sur lequel
propriétaires et locataires n’ont pas pu se mettre d’accord, c’est la remise en
valeur de la muraille. Elle reste définitivement cachée par la terrasse
arrière, au désarroi de la mairie.
Vue depuis le parking arrière sur les terrasses, héritage du temps du séminaire |
Je ne fais pas souvent de
commentaire sur les hôtels que je fréquente durant mes séjours. Ici faisons exception, car il est vraiment parfait. Pour le rapport qualité prix, cela dépend du jour,
je n’apprendrai rien au voyageur habitué, dans la région, les prix vont du simple
au quadruple pour une même chambre. Pour ma part je suis assez bien tombée au vu du standing, j’ai
payé 80€ pour deux personnes, parking et petit déjeuner compris, un dimanche en
pleine saison, sans réservation préalable.
Après cet intermède guide pratique,
concluons sur le patrimoine. Cette bâtisse raconte la nouvelle vie d’Astorga
plus que jamais portée par la dynamique touristique. Entre l’ouverture du Grand
Séminaire et la fermeture du collège, plus d’un siècle tout de même, la ville a
vu doubler le nombre de ses habitants. On peut espérer que la vitalité des
lieux n’aura de cesse de s’intensifier.
Bonne promenade dans la charmante
ville d’Astorga.
Quelques
sources :
ALMANZA
M., « Medio siglo de historia común Los actos continúan hasta el 5 de
noviembre » in diariodeleon.es
le 17 octobre 2004
ALMANZA
M., « El antiguo colegio de los Redentoristas será convertido en
hotel-restaurante » in diariodeleon.es
le 5 novembre 2009
SUTIL
A. F. « Un nuevo hotel en Astorga 'esconde' las murallas de la ciudad
para poder abrir » in elmundo.es le 3
mars 2011.
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