Nous voilà à Sahagun, petite
localité qui regorge de monuments religieux. On a déjà parlé ici des ruines
impressionnantes du couvent San Benito et de la jolie église San Tirso. Je vous
propose de nous rendre en périphérie du bourg, au gros monastère de San
Francisco. Cette massive bâtisse m’intriguant j’en ai poussé les portes lors
d’une halte à Sahagun l’été passé. Récemment rouvert ce monastère offre une
visite riche en découvertes.
Nous sommes au milieu du XIIIe
siècle. La communauté franciscaine souhaite s’installer dans un nouveau
bâtiment. La communauté bénédictine ayant le même projet n’apprécie pas cette
concurrence. Le roi puis le pape doivent intervenir dans la querelle qui oppose
les deux ordres. Après environ cinq ans de procédure, en 1260, un chantier qui
va durer plus de cent ans débute. Les bénédictins de leur côté ont aussi élevé
leur monastère, l’histoire sera moins clémente avec lui, mais ce n’est pas le
sujet, il existe déjà un article à son propos. En 1683 une grande restauration
est menée dans le monastère. Cinq années plus tard arrive la représentation de
la vierge, Peregrina, qui est installée dans ce couvent. Une aubaine pour les lieux,
car c’est un important objet de dévotion pour les croyants. Oeuvre de Luisa Roldan, une artiste andalouse, qui a vécu à Séville et à Madrid au XVIIe siècle, la sculpture ne résidera pas toujours entre les murs du convent San Francisco.
Il y en a pour tous les goûts architecturaux. |
Comme le monastère concurrent de San
Benito, celui de San Francisco subit les aléas de la guerre d’indépendance. La
confiscation de Mendizabal dans les années 1830 oblige la communauté religieuse
à quitter les lieux. Progressivement l’immense bâtisse tombe dans un état
d’abandon avancé. Certaines parties disparurent, comme le cloître. Pour que les
lieux rouvrent au public il faudra attendre le XXIe siècle. Quant à la statue de la vierge, l'ironie de l'histoire l'a placée sous la garde des bénédictines, dans leur petit musée d'art sacré. Elle n'est revenue dans son sanctuaire originel,que tout récemment, une fois la restauration terminée.
Ces arches, une trace de l'ancien cloître ? |
Dans
le courant des années 2000, il est décidé de transformer l’ancien couvent en
Centre d’interprétation du Chemin. Depuis
2013, Sahagun propose aux pèlerins un certificat qui atteste qu’ils sont rendus
à mi-parcours, sur le Camino Frances. Le fameux papier est à récupérer au
couvent qui nous intéresse aujourd’hui. C’est une opportunité qui amène de
nouveaux visiteurs dans l’ancien monastère. La célèbre statue de la vierge continue elle aussi d'être largement honorée. Elle a encore fait l'objet d'une procession le 2 juillet 2019.
Je n'ai pas été séduite pas la restauration du jardin, un peu trop minéral à mon goût. |
Quand je l’ai visité, à l’été 2019, j’ai
eu l’impression de traverser une restauration encore un peu inachevée. Ce n’est
pas vraiment une coquille vide mais il manque encore quelque chose pour en
faire une attraction touristique notable. Je vous incite fortement à vous y
arrêter tout de même, pour le mélange des styles architecturaux qu’il offre aux
visiteurs. Ce monastère est un très beau représentant de la richesse
patrimoniale de Sahagun.
Bonne visite et à bientôt
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