Concluons
notre promenade dans les édifices religieux en nous rendant à Sahagun. J’aurais
pu vous parler de San Tirso, église emblématique de la ville, au même titre que
San Lorenzo, mais j’ai choisi de vous présenter le couvent de San Benito. En un
mot je vous emmène voir une ruine, mais dont l’histoire à rebondissements, vaut
à elle seule le détour.
Les historiens ne datent pas précisément la fondation du
monastère, des légendes existent pour combler les incertitudes de l’histoire,
mais là n’est pas le sujet. On peut supposer qu’il aurait été un lieu de culte
d’origine wisigothique mais là encore rien de très sûr. Alphonse I (roi des Asturies
de 739 à 757) tente bien de remettre les lieux en état et de les redonner au
culte quand il conquièrt ces terres. Mais le répit sera de courte durée puisqu’une
attaque des troupes musulmanes aura raison du monastère. A chaque nouveau roi
catholique les lieux sont rebâtis jusqu’à l’attaque suivante.
A la fin du millénaire les archives nous livrent enfin un nom
sur le dernier monument qui a été bâti : San Facundo. Peu à peu le centre
religieux se développe, un hôpital est mis en place pour les pèlerins, déjà
nombreux en cette période du Moyen-âge, et des moines répondant à la règle de
Cluny vont bientôt s’installer. En effet le roi s’est marié avec la fille du
duc de Bourgogne, et avec elle, sont arrivées les nouvelles idées sur la vie
monacale nées en France. L’autel fut consacré par l’évêque d’Astorga en 1184. Pourtant
rien n’est encore gagné, en 1235 un incendie ravage les lieux, il y en aura d’autres
aux XVIe et XVIIe siècles.
Après 1390, la communauté de Sahagun se joint à celle de
San Benito de Valladolid, et le monastère tombe donc sous la règle des
bénédictins. L’arc sous lequel nous pouvons passer avec notre voiture, ancienne
entrée de l’église, date de 1662, il a été réalisé par Eduardo Saavedra. Pour édifier cette partie de
l’édifice on n’a pas hésité à supprimer les restes du bâtiment de style roman. Le
tremblement de terre de Lisbonne en 1775, touche aussi le bâtiment déjà
largement malmené par l’Histoire, mais c’est loin d’être terminé.
Pendant la guerre d’indépendance, comme beaucoup d’autres monuments, l’édifice officie non plus en tant que lieu de culte mais prend des fonctions
militaires, il devient hôpital pour les troupes. A la suite de ses événements il
est malheureusement livré à lui-même, les tentatives de le restaurer dans ses
fonctions échouent et en 1835 il est définitivement laissé à l’abandon. Seul
apport du XIXe siècle, l’horloge de 1886,
installée pendant la régence de Marie Christine. Il faut attendre 1931,
pour qu’un certain intérêt apparaisse avec le classement aux monuments
nationaux. Malgré cela, la commission des monuments de León se voit obligée de
tirer la sonnette d’alarme le 25 janvier 1935, lors de la construction des bâtiments
de la Guarda Civil. On les voit aujourd’hui qui masquent largement les ruines,
dans lesquelles ils se trouvent donc enclavés
Une restauration menée en 1991, car l’arc s’est
fragilisé avec le temps, permet quelques découvertes notamment la statue d’un
saint, dont l’identité porte encore à débat. Les travaux archéologiques, le site
en connaît encore jusqu’à une époque récente. En 2005, par exemple, on
identifie d’autres parties du cloître en réalisant différentes excavations.
Quelques pièces issues des recherches archéologiques des XXe et XXIe siècles
sont exposées à León, au musée provincial.
Si l'on ne peut pas vraiment parler de visite, puisque nous ne pouvons que faire le tour du monument, on se rend compte que son histoire nous permet de jeter un regard plus large sur toute celle du pays. Si vous vous arrêtez à Sahagun allez donc y faire un tour.
Bon voyage sur les routes d'Espagne
Si l'on ne peut pas vraiment parler de visite, puisque nous ne pouvons que faire le tour du monument, on se rend compte que son histoire nous permet de jeter un regard plus large sur toute celle du pays. Si vous vous arrêtez à Sahagun allez donc y faire un tour.
Bon voyage sur les routes d'Espagne
A lire pour aller plus
loin :
VINAS Verinica, « El enigma del monasterio de Sahagún »,
Diario de Leon.es, 17 juillet 2012 [en
ligne, consulté le 12 juin 2015]
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