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Mais dans quelle rue de Salamanca suis-je donc allée me perdre ? |
Traditionnel article, le compte rendu de voyage qui me permet de vous raconter mon dernier périple en Espagne. C’est un des rares espaces où j’évoque mes étapes hors des frontières de ma région de prédilection, la Castilla y León. Cette dernière était bien au programme cette année, mais je n’ai pas commencé par me perdre sur ses routes. Mon épopée espagnole 2025 débute en Aragon.
Village de Sos del Rey Catolico où naquit le futur roi Ferdinand le Catholique
d'où le nom de la localité.
L’Aragon, en bonne citadine que je suis, c’est avant tout la ville de Saragosse que j’ai déjà visitée deux fois. J’ai, par ailleurs, exploré quelques autres localités comme Jaca à l’occasion. Cette fois-ci, je souhaitais visiter le Monastère de Leyre (Navarre), j’ai donc séjourné non loin, à Sos del Rey Catolico (Aragon). Si le monument religieux a été un peu décevant, il faut dire qu’il est en plein travaux, le village de Sos, lui, vaut le détour. Une visite supplémentaire s’est ajoutée dans les alentours, le château de Javier. Un castillo à deux pas ? Je ne pouvais résister et j’ai été agréablement surprise. J’ai découvert l’histoire de Saint François-Xavier - il faut croire que les cours de catéchèse étaient un peu loin. Le château est la maison natale du saint. Il y a un petit côté carton-pâte puisque le château actuel est une rénovation-reconstruction du XIXe siècle. Le village d’origine a disparu dans les années 1960, pour faire place à une grande esplanade devant le château, grand lieu de pèlerinage. Un lieu unique à visiter si vous passez dans les parages.
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Le surprenant castillo de Javier |
Mon
voyage devait ensuite me conduire à Tudela, mais pour différentes raisons, j’ai
bifurqué directement à Soria. Je
n’avais pas séjourné dans la ville depuis… 10 ans ! Ce fut l’occasion de
revisiter certains monuments comme l’ermitage ou la cathédrale, sous un ciel un
peu gris. Sur la route, j’ai ensuite fait une courte halte dans la ville de Medinaceli. Je le prévoyais
depuis longtemps et je ne fus pas déçue, elle vaut le déplacement bien au-delà
de son arc qui la symbolise dans les brochures.
Vous le découvrirez bientôt, la ville de Medina a beaucoup à raconter.
Le premier but de ce voyage était Guadalajara, une ville qui possède un riche patrimoine écrasé par deux monuments principaux, le très surprenant panthéon de la duchesse de Sevillano du XIXe siècle et l’ancienne propriété des Mendoza : le Palacio de l’Infantado. Ce dernier, en partie détruit durant la guerre civile, est aujourd’hui la perle à ne pas rater dans la ville, un patrimoine magnifique dont le sauvetage et la restauration sont un miracle. Le musée qu’il abrite désormais est riche d’une collection très variée d’objets archéologiques et artistiques. J’ai aussi visité un lieu très surprenant. Petite anecdote, en feuilletant les publicités avant mon départ, j’avais été mauvaise langue en m’exclamant « ils ont le culot de mettre les photos de la crypte de l’Escorial ». En réalité, la famille de Mendoza s’était très fortement inspirée du tombeau royal pour sa dernière demeure familiale. C’est très frappant sur place, si on fait abstraction des destructions de la guerre d’indépendance. Vous pourrez donc admirer, au prix d’un peu de marche, la jumelle de la crypte royale.
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Palacio d'El Infantado, le joyau de la ville. |
Crypte des Mondoza sous l'église San Francisco
Avant
de filer à Madrid, j’ai fait étape dans la Sierra de la capitale le temps d’une
nuit dans la localité de Moralzarzal. Ce fut l’occasion d’explorer les routes
qui mènent au Puerto de Navacerrada et
les alentours. J’aurais bien aimé visiter le château de Manzanares el Real
mais, ceux qui suivent l’actualité culturelle espagnole le savent, il est
actuellement fermé jusqu’à ce qu’un accord soit conclu entre propriétaire et
état pour sa réouverture au public. Une chose est certaine, je reviendrai
explorer la Sierra de Madrid lors d’un circuit moins rapide et moins
superficiel.
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40 km de Madrid, les stations de ski animent la montagne l'hiver, en été c'est surtout un havre de paix pour les habitants de la capitale à la recherche de fraicheur. |
La visite où vous serez le plus au calme de tout Madrid :
un dimanche au Panthéon des hommes illustres
J’ai ensuite passé plusieurs jours à explorer Madrid pour continuer mon exploration de la capitale. Après deux panthéons visités à Guadalajara, j’ai complété cette drôle de collection à Madrid avec celui des hommes illustres. C’est un lieu surprenant, qui semble presque oublié, et qui, pour mériter le détour, devrait être repensé. Ici, personne n’est à l’accueil, on y rentre comme dans un moulin, rien n’informe non plus sur l’histoire du bâtiment qui semble délaissé. Passée cette petite déception, le hasard de mes pas me ramène au musée naval que j’avais visité en 2017, une redécouverte à la hauteur de mes souvenirs. Ce séjour a aussi été l’occasion d’une première visite du musée Reina Sofía. Si les gens se précipitent pour voir Guernica, d’autres salles ont été marquantes durant cette visite, celle consacrée à José Ortiz Echagüe ou les différents espaces portant sur l’architecture. L’exposition temporaire consacrée au peintre Néstor Martín-Fernández de la Torre, m’a fait découvrir cet artiste aux multiples facettes que je ne connaissais pas du tout. J’ai particulièrement aimé découvrir un autre géant muséal, les collections royales qui deviennent, à mes yeux, un immanquable de Madrid à condition d’avoir déjà une connaissance minimale de l’histoire de la royauté. Je passerai par contre ma visite du musée Cerralbo, où les conditions de visite et l’amabilité me laisseront un souvenir plus que mitigé. Peu importe, j’ai pu me consoler largement en visitant le couvent des Comendadoras de Santiago, une visite imprévue et qui pourtant m’a laissée sans voix que je m’empresse de vous recommander, surtout qu’il sort juste de restauration. C’est le cas aussi du monument suivant dans mon programme, un fronton de pelote basque, qui rappelle la popularité qu’a connu ce sport à la fin du XIXe siècle. Un petit tour au musée archéologique que je connais déjà, après être passé furtivement dans la bibliothèque nationale. J’ai pu clore mon séjour par la visite de l’académie royale San Fernando, une visite intéressante que je n’avais pas eu le temps de faire l’année passée.
Sacristia los Caballeros du Couvent des Comendadoras de Santiago
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Fronton Beti Jai, caché au cœur de Madrid, il a terminé sa restauration en 2024 |
Fuyant
la chaleur de Madrid, j’ai décidé de faire étape dans la Sierra des Gredos. Cela fait si longtemps qu’on me recommande de
m’y arrêter. J’ai donc profité de ce moment pour découvrir le plus ancien Parador d’Espagne, dont on
reparlera bientôt sur le blog et les piscines naturelles de Pozo de las Paredes et de Guisando. Des articles viendront plus
tard pour vous faire découvrir l’histoire de ces lieux et l’originalité de ces
escapades hors des sentiers battus du blog, loin des vieilles pierres que je
vous expose habituellement dans ces pages. Je reste frappée par la grande
variété de paysages de cette partie de la région et souhaite revenir les
admirer à l’avenir.
Inévitablement,
j’ai ensuite fait étape à Salamanca. Que vous y croyez ou non, j’ai encore
trouvé des lieux que je n’avais pas explorés comme le museo del Cerro de San Vicente. Je ne m’étends pas ici sur cette
visite qui sera l’objet d’un texte plus détaillé dans l’année pour vous peindre
le portrait des origines de Salamanca. De mes déambulations dans la ville, je
ramène énormément de petites perles à partager avec vous dans les mois à venir,
dont la nouvelle visite touristique du
très joli monastère Santa Clara. De toutes les villes où j’ai l’occasion de
revenir régulièrement, c’est toujours à Salamanque que je constate la volonté
de se renouveler sans cesse.
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Nouveau point de vue qui laisserait penser que Salamanca est un nid de verdure, ne vous y trompez pas. |
En
remontant vers le nord, j’ai dormi une nuit à Burgos et donc fait un petit tour à la cathédrale et un saut à
l’exposition temporaire de la Casa del Cordon. Sur la route du départ, je me
suis arrêtée visiter le magnifique monastère
de San Salvador de Oña. Il me faudra un long article pour vous louer toutes
les qualités de cette visite imprévue. C’est à Bilbao que j’ai terminé le
voyage. C’est la deuxième fois que je m’arrête dans cette ville. Après une fin
de journée à Gexto pour profiter de
l’architecture du bord de mer, j’ai déambulé dans Bilbao pour découvrir le beau
musée des reproductions et le quartier si coloré d’Irala. Déjà, la pluie se profilait, comme pour annoncer le retour
dans l’Ouest de la France.
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San Salvador de Oña au nord de Burgos |
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De la bibliothèque municipale, ci-dessus, au quartier d'Irala, ci-dessous, Bilbao démontre encore que le musée Guggenheim n'est qu'une infime partie de ses richesses culturelles. |
J'ai donc dormi dans 5 régions différentes cette année (Aragon, Castilla la Mancha, Madrid, Castilla y León, Pays Basque), un dépaysement garanti entre les Pyrénées aragonaises, le haut plateau castillan ou encore la côte atlantique. Ce voyage,
avec Gredos comme porte d’entrée en
Castilla y León fut encore très différent des précédents. Un peu plus de
nature, mais point trop n’en faut quand même, et encore beaucoup d’histoire en
fil rouge. Chaque année, depuis 15 ans, mon regard s’affine et plus encore se
renouvelle, en restant, humblement, celui d’un touriste de passage. Je vous
souhaite un bel été et vous retrouve bientôt pour continuer notre série sur les
hôtels historiques que nous avions débutée au mois de juin.
A bientôt
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