Après les belles demeures, je vous propose de faire un petit tour dans l’Antiquité. Il faut croire que cette
La mémoire de
la ville fut perdue durant la période médiévale. Numance resta longtemps un
mythe, la preuve en est que Cervantès fit du siège de la ville une pièce de
théâtre, bien des années avant de rédiger Don Quichotte dans sa maison de Valladolid. Quoi de mieux en effet que des celtibères résistant à l’envahisseur
romain ? Chacun s’appropria à sa façon l’épisode du siège de Numance.
Les premières traces d’un intérêt pour ce
site, datent du XVIIIe siècle et commencent par un premier plan du site en 1788.
En 1803 aurait eu lieu la première fouille officielle sur les lieux. Mais,
comme c’est souvent le cas à l’époque, ce qui motive les chercheurs c’est la possible découverte d’inscriptions. Il
faudra attendre une cinquantaine d’années pour voir des travaux archéologiques
sérieux se mettre en place, sous la direction d’Eduardo Saavedra. C’est lui qui
va vraiment tenter d’établir le lieu précis du fameux siège de Numance,
événement rapporté par les auteurs classiques qu’il a lus. Les problèmes
politiques empêchent les fouilles de continuer à partir de 1868. Ces
recherches, qui permirent d’identifier clairement les lieux ne furent pas
vaines, puisque, grâce à elles, la colline est classée en 1882, monument
national.
Le début du
siècle est marqué par l’apparition d’un monument sur le site, en août 1905, Alphonse XIII l’inaugure. Depuis plusieurs décennies on souhaite honorer les
héros de Numance, c'est-à-dire les fameux celtibères qui ont résisté voilà deux
millénaires.
Ce n’est donc
qu’en 1905 que l’histoire archéologique des lieux peut reprendre. C’est un
archéologue allemand, Adolf Schulten, qui commence ses recherches et fouille le
site plusieurs fois pendant neuf ans, jusqu’en 1914. Encore une fois, les
événements politiques stoppent le travail des historiens de Numance.
L’archéologue allemand publiera en 1945 un livre qui fera autorité sur
l’histoire du site. En parallèle des recherches allemandes, les espagnols continuent à étudier le site. Malgré le départ de Schulten, qui reviendra, mais partira
aussi s’intéresser à d’autres sites, on fait des découvertes. Des rues sont
identifiées en 1920 par exemple. Mais ces travaux se terminent en 1923. Quelques études seront réalisées par la suite mais il faut attendre la fin des années
1960 pour que le site soit vraiment au cœur de nouvelles préoccupations.
Notamment avec le travail sur le musée et l’organisation des collections.
Monument inauguré par Alphonse XIII |
Peut
être la météo, un temps très venteux, n’a pas joué en la faveur du site lors de
ma visite, mais je m’y suis quand même un peu ennuyée. Je m’attendais vraiment à
quelque chose de plus important. Sans rêver de voir un équivalent
d’Herculanum, je m’imaginais des restes archéologiques plus parlants. A moins
d’être passionné par l’histoire des peuples celtibères ou mordu d’archéologie,
vous pouvez tout à fait passer votre chemin. Une visite qui est loin d’être
essentielle donc, il y a tellement de jolies choses à voir à Soria que prendre la
voiture pour se rendre là bas est loin d’être indispensable.
Bon
voyage dans la province de Soria
Vraiment magnifique, c'est ce que je voulais faire quand j'étais plus jeune, partir à la découverte de ces bijoux encore sous terre.
RépondreSupprimerTrès bel article