La
visite que je vous propose aujourd’hui me fait dire que la ville de León compte
un peu trop sur sa cathédrale, Gaudi, et San Marcos, pour son attractivité
touristique. Il existe un petit musée, peu mis en avant et qui permet pourtant
de porter un regard sur l’histoire mondiale, rien que ça. Vous rêvez de voir un
sarcophage égyptien, ou de découvrir des bibles venues de civilisation
extra-européennes, d’apercevoir des œuvres venues de Mésopotamie ? Venez
avec moi visiter le musée de l’institut biblique et oriental caché à deux pas du
panthéon royal de San Isidoro.
Le projet d'un institut biblique et oriental, naît en 2003. Mais il faudra quelques années avant de le voir se concrétiser. La
reine Sofia inaugure le musée en mars 2009. C’est un véritable voyage dans
l’histoire de l’écriture par exemple, depuis le style cunéiforme. Les ouvrages
sont rédigés en grec, hébreux, araméen… Une grande partie de l’exposition est
consacrée à Alexandre le Grand notamment au travers de bustes et autres
représentations. Evidemment vous ne verrez qu’un tout petit échantillon de ce
que possède le musée, 1000 pièces en tout sont conservées. A ceci, s’ajoute la
bibliothèque de l’institut, 10 000 volumes, qui permet aux chercheurs,
archéologues et historiens, de travailler dans un centre qui ambitionne de
devenir une référence mondiale dans ce domaine. Ce musée à connu un large
succès dès son ouverture puisque deux mois lui ont suffi à cumuler quelques 7
000 visiteurs.
Codice magico de Etiopia, siglo XVII |
La base de la
collection est en réalité le travail de plusieurs vies, celle de Juan Jacobo
Adriano Van Dijk, pour commencer, un chercheur néerlandais, qui légua sa
collection en 1966 à un de ses élèves Jesús García Recio. Malgré ses efforts, les autorités des Pays-Bas comme celles d’Espagne ne s’intéressent pas à ce
trésor. Il faudra donc attendre le XXIe siècle pour que l’héritage de Van Dijk
puisse être consultable par un plus grand nombre. Ces dernières années
des hommes se sont particulièrement investis dans ce projet comme David
Alvarez. Ces collections ne sont pas figées puisqu’elles ont aujourd’hui des
mécènes. Antonovich, par exemple, qui fit don d’une magnifique crèche dont je
parle un peu plus loin ou la collection portant sur Alexandre le Grand dont je
vous parlais plus haut. La collection sur le souverain macédonien resta au musée bien qu'elle fut à l'origine une exposition temporaire. De même on doit à ce mécène le sarcophage que vous pouvez apercevoir, la glace située en dessous permet de découvrir les très beaux décors qui sont habituellement invisibles.
Au
sous-sol vous pourrez découvrir les outils des archéologues et surtout un pièce
un peu surprenante, une immense crèche de Noël dont les personnages datent des
XVII, XVIII et XIXe siècles. C’est tout de même deux cent cinquante pièces qui composent cette
scène, certaines en porcelaine, toutes peintes à la main évidement.
Je
vous incite vraiment à visiter ce musée, c’est à mes yeux une visite essentielle à León si vous passez plus d’une journée dans la ville. Vous aurez l’occasion de
voir des pièces qui ont plus de six millénaires, ça vous changera des églises
baroques… Plus sérieusement c’est une visite unique où des pièces venues des
quatre coins du moyen orient sont visibles par tous. Un regard finalement sur
la région du monde qui fut le creuset de nombreuses pratiques culturelles de la
civilisation actuelle, écriture, grandes religions monothéistes… Ici la Torah est exposée à coté de la Bible, les bustes d’Alexandre le Grand et de Cléopâtre
se trouvent à quelque pas l’un de l’autre, la crèche napolitaine fait face aux
premières écritures nées dans le croissant fertile. C’est un beau musée qui met
en valeur tous les liens entre les cultures et les civilisations. Il serait bon
à l’heure actuelle de comprendre que nous sommes les héritiers de toutes ces civilisations quelque soit notre nationalité actuelle ou notre religion.
Bon voyage au delà des frontières
Un article sur les premiers pas
du musée et un autre sur la crèche.
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