Bonjour, période de révisions oblige, je publie de façon assez
irrégulière sur le blog, et ceci durera jusqu’à la fin du mois de mai. Parlons
statues, si vous le voulez bien, durant ce mois un peu à part. Je
vous emmène découvrir un monument phare de Burgos, sur lequel je n’avais encore
rien écrit, il attendait son tour, en piaffant d’impatience. Mesdames, messieurs,
le Cid et sa monture, communément appelé El
Cid Campeador.
Alphonse XIII lance le chantier en 1905 alors qu’il est de
passage dans la ville pour un tout autre événement, l’observation d’une éclipse.
La commission pour la construction du monument avait été mise en place un an
plus tôt. Mais les bouleversements historiques et les problèmes variés vont
éclipser justement le projet. L’œuvre de Juan Gonzalez Quesada ne sera donc
inaugurée qu’un demi siècle plus tard le 23 juin 1955, par un tout autre
personnage, Francisco Franco. Ce n’est pas étonnant que le chef de l’état se
déplace puisqu’il connaît bien Burgos où s’est formé son gouvernement et
où il a résidé, je vous avais proposé un article sur sa maison que vous
pouvez relire.
Le chevalier et sa monture ne sont jamais masqués par les
véhicules qui tournent autour car ils sont surélevés à l’aide d’un socle de
pierre sur lequel sont gravés les exploits du Cid. En plus de nous faire
découvrir les façades colorées et l’arrière du théâtre, il semble nous indiquer
une direction avec son épée : le pont San Pablo et plus largement la voie
de son exil. L’architecture profite de l’intérêt porté à la statue, cette
harmonie s’explique en partie car cette place a été redessinée à la même époque.
Cette statue
fait partie des sept représentations du Cid à cheval qui parsèment le monde. Deux sont en Espagne, à Valence et Séville, pour voir les autres il vous
faudra traverser l’Atlantique, pour les découvrir, tout de suite, rendez vous
sur ce site qui les répertorie. Celle de Burgos se distingue vraiment
des autres qui sont généralement des réalisations d’Anna Hyatt
Huntington, ou des œuvres très semblables.
On peut donc porter un autre regard sur ce monument qui
symbolise la complexité de l’histoire puisqu’il fut commencé par le roi,
inauguré par Franco et met en scène un des héros de la reconquête… Le Cid fera
encore couler beaucoup d’encre dans les guides touristiques et autres brochures, chaque ville, en ayant la possibilité, tirant le plus possible bénéfice du personnage.
Même dans le doute on tient à signaler le passage du célèbre guerrier, comme à Palencia. Pour Burgos pas de controverse puisqu’elle est la ville par
excellence du Cid, enterré dans la cathédrale, à coté de Chimène. Exception faite de quelques fragments emportés par Napoléon, aujourd’hui conservés à Chateauroux, mais c’est une autre histoire que je vous raconterai dans un dossier du mois
et que vous pouvez pour l'instant, découvrir en détail ici.
Arrêtez vous pour l’observer, non pour sa qualité artistique, mais en repensant à l’histoire qu’il porte, bien plus que la légende. La statue fête
cette année ses soixante ans, cela méritait bien un article sur le blog, et je
pense que je reviendrai cet été avec quelques nouvelles car des événements spéciaux seraient à l’étude. Bonne promenade sur les rives du fleuve.
Une évocation de l'anniversaire de 2015 dans cet article. Pour une image de l'inauguration, elles ne manquent pas sur internet, direction cette page.
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