Ne vous y trompez pas, malgré le nom de palais, ces lieux n’ont jamais été destinés à être une demeure privée. Le bâtiment fut commencé au début des années 1760, pour accueillir les étudiants du collège Anaya fondé au début du XVIe siècle, par le notable qui lui laissa son nom. En effet la bâtisse précédente a fait les frais du tremblement de terre de Lisbonne de 1755. C’est donc entre deux réalisations des Churriguera, que l’architecte, Juan de Sagarvinaga, dresse l’impressionnant bâtiment, qualifié de neo-classique. Il va être utilisé en tant que lieu d'études jusqu’en 1798 quand la loi visant la fermeture des collèges sera promulguée.
Une façade a découvrir de jour comme de nuit |
Le
XIXe siècle et la première partie du XXe sont de longues périodes d’incertitude
pour le bâtiment. Il servit un temps de palais épiscopal. Ensuite durant la
guerre d’indépendence il est réquisitionné par l’armée française. Il devint une
résidence pour les généraux qui firent démolir les maisons situées devant, entre
la bâtisse et la cathédrale, donnant naissance à la Plaza Anaya que nous
connaissons aujourd’hui. A partir de 1846 le gouvernement va y installer le
télégraphe, et d’autres services. Une longue bataille commence donc,
dont je vous épargne les détails car j’ai moi-même beaucoup de mal à démêler
cette affaire, avec l’université qui souhaite récupérer les lieux. Le début des années 1930 faillit le transformer en résidence
étudiante, idée abandonnée en 1932. C’est à cette époque que la faculté de lettres et de philosophie s’y installe enfin. Le répit est de courte durée. Durant la
guerre civile le palais accueille le siège de la Presse et de la Propagande,
puis la Radio Nationale à partir du dix neuf janvier 1937.
Dès les années
1940 les activités universitaires reprennent, la philologie prend ses quartiers
dans le palais. La fin des années 1960
est ensuite une grande période de projets pour la structure de l’Université, on
pense un temps agrandir le batiment d’Anaya. Finalement le palais conserve sa
structure, toujours en état de recevoir de nouveaux
étudiants, si vous passez au début du mois de juillet vous les verrez venir s’inscrire.
Le majestueux plafond de l'escalier principal |
La
visite est gratuite, personnellement j’ai mis longtemps avant de passer par
hasard devant la porte ouverte, j’étais tout simplement convaincue qu’il n’était
pas ouvert aux touristes. C’est au moment des inscriptions que j’ai pu m’y
glisser, mais il semble, si on s’en tient aux informations issues d’internet, qu’il
soit ouvert toute la semaine, sauf le samedi et le dimanche. C’est sûrement vrai
dans l’année, mais je crains tout de même qu’il soit fermé en août. Une
visite qui complète encore la liste des monuments hors du commun que possède Salamanque,
un palais d’études.
Bonne
visite.
A lire pour aller plus
loin :
María Nieves Rupérez Almajano, El
Colegio Mayor de San Bartolomé o de Anaya, Universidad de Salamanca, 2003
Luis Enrique Rodríguez-San Pedro Bezares, Historia de la Universidad de
Salamanca, Volumen II: Estructuras y
flujos, Universidad de Salamanca, 2004
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire