dimanche 9 août 2015

Iglesia de los Santos Justo y Pastor : Un oeuvre méconnue à l'ombre des grands monuments de Ségovie


                Ségovie regorge de petits joyaux trop souvent à l’ombre des grands monuments de la ville. Ainsi à deux pas de l’aqueduc, dans la partie basse de la cité, se trouve une église. Encore une, me direz-vous. Oui, mais celle-ci possède des œuvres de grande valeur, des fresques originales encore parfaitement visibles, le tout promu par un guide passionné. Venez, je vous emmène les rencontrer.




Le christ des Gascons
                L’église date du XIIe siècle, une légende entoure le choix de son emplacement. La statue en bois, dite Christ des Gascons, articulée, qui repose dans l’église, fut à l’origine de la construction de l’édifice. La mule, appartenant à une garnison composée de gascons et d’allemands, qui transportait la statue, s’effondra à cet endroit, morte d’épuisement et de vieillesse. Selon ses accompagnateurs c’était un signe, à n'en pas en douter il fallait bâtir une église, ici même, pour abriter la précieuse représentation du Christ. L’église fut agrandie au XVIIe siècle, ce qui donne un surprenant voisinage entre la nef principale, romane, et la chapelle baroque, financée par une famille noble. C’est dans cette dernière partie que se trouve la statue originelle. Aujourd’hui elle reste le sujet d’une importante dévotion qu’un long historique de miracles soutient dans le cœur des fidèles. 

la coupole baroque
Détail de la fresque
 (cliquer pour agrandir)

                Les fresques, furent restaurées à partir de 1963. Malgré les affres du temps, elles restent très impressionnantes. Avec celles du panthéon royal de León, elles font partie des rares œuvres de ce type encore dans leur emplacement original. Elles n’ont pas été remplacées par des fac-similés. Si ce type de réalisations vous plait, redécouvrez mes articles sur l’ermitage de Gormaz et le convent Santa Clara qui vous proposerons d’autres très belles fresques. Mais la finesse de ces peintures est tout de même particulièrement marquante. De nombreuses scènes sont visibles, le guide se fera un plaisir de toutes vous les détailler. La porte qui permet d’accéder à la tour est surplombée d’un relief  (la tour n’est pas ouverte à la visite touristique) . Il représente, probablement, la découverte de la vraie croix par Sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin. Cette œuvre a été découverte en 1960 lors des mêmes restaurations que celles qui permirent de découvrir les fresques. Il faut l’imaginer entièrement polychromée.


                L’église ne fut classée bien d’intérêt culturel qu’en 1996. Aujourd’hui elle est un peu délaissée des touristes, alors qu’elle est presque au pied de l’aqueduc. Ce petit bijou de l’art médiéval vaut le détour. Elle est normalement fermée le lundi, et visitable tous les autres jours gratuitement. La visite est commentée en espagnol par un guide. Personnellement nous n’étions que deux lors de la visite, un dimanche soir, autant dire que nous avions tout le loisir de poser nos questions et de faire la visite à notre rythme.
                Belle découverte en espérant qu’elle vous séduira autant que moi.    


AMIGOS DEL ROMANICO, « Iglesia Santos Justo y Pastor », fiche de l’inventaire du site www.amigosdelromanico.org [Disponible en ligne, consulté le 8 août 2015] (traduit en français)

DIEZ GONZALEZ Soledad, « La leyenda del Cristo de los Gascones de Segovia y su trascendencia histórica », Revista del Folklore, n°45, 1984 [Disponible en ligne, consulté le 8 août 2015]

GALINDO JIMENEZ Daniel, SAN JUSTO DE SEGOVIA: una nueva interpretacion iconografica en el contexto de la dedicacion de una iglesia, 2008 [Disponible en ligne, consulté le 7 août 2015]

                   

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