dimanche 17 janvier 2016

La collection de marionnettes Francisco Peralta : Magique !


            Dernier article de notre série sur les traditions, après l’impressionnante Mariseca je vous propose un voyage magique. Ségovie est une ville pleine de surprises, elle possède de vraies perles touristiques. En descendant à la Real Casa Moneda, je me suis arrêtée au niveau de la porte de la ville, l’arc Santiago. Transformé en salle d’exposition, il en accueille une, sur l’œuvre d’un marionnettiste, du XXe siècle, Francisco Peralta.   


            La porte médiévale en elle-même date du XIIe siècle, c’est l’une des mieux conservées de la ville, sa forme actuelle est le fruit de différentes évolutions au cours du Moyen Age et de l’époque moderne. Elle abrita évidemment longtemps une salle des gardes, pour les soldats chargés de sa protection et de son contrôle. Pourtant au XIXe elle a bien failli être purement et simplement rasée car elle n’apparaissait plus que comme une ruine, en 1820 et une soixantaine d’années plus tard elle échappa donc à une terrible destinée. Elle fut aménagée en refuge pour les plus pauvres. Une première intervention eut lieu en 1984, dont il a ensuite fallu éliminer les traces, mais la restauration de grande ampleur fut menée en 2011, pour 370 000 €. 144m² sont donc désormais offerts à la présentation des œuvres de Francisco Peralta, car c’est bien dans ce but que fut rénovée la porte. Mais qui est donc cet artiste auquel on dédie une exposition permanente ?


            L’homme naît en 1930 à Cadix. A dix-neuf ans il part à Madrid étudier la sculpture, c’est dans le cadre de ses études qu’il propose un travail sur les applications pédagogiques des marionnettes. Au début des années cinquante il commence à enseigner et propose à ses collégiens de construire des marionnettes. Ils montent ensemble une pièce Bastien et Bastienne. A partir de 1971, ses travaux et ceux de ses élèves commencent à être reconnus, via des expositions.


De la même façon que Machado, il s’installe à Ségovie en 1980 comme professeur. Enseignant à l’école d’art, il va aussi choisir de formaliser sa compagnie de marionnette dont les participants principaux ne sont autres que sa femme, et progressivement leurs enfants. Après quatre ans dans la ville castillanne il revient au collège de Madrid où il enseignait précédemment, il restera en activité jusqu’en 1990. C’est cette année-là qu’il devient le premier marionnettiste à obtenir la médaille d’argent du mérite des Beaux-Arts. Avec lui cette discipline est donc reconnue comme un art à part entière. Il continue ses expositions, parfois au-delà des frontières espagnoles comme en France en 1994.


            Mais pourquoi donc une exposition à Ségovie ? Premièrement la ville accueille depuis 1986 le festival international du théâtre de marionnettes, chaque année.  Deuxièmement, c’est ici que s’est effectué, nous l’avons dit un tournant dans sa carrière. En février 2014 la collection s’installe dans une muséographie adaptée et nourrie de photos et de vidéos qui tente d’expliquer au mieux l’univers de Peralta. C’est en tout 38 marionnettes qui sont exposées.


            Visite imprévue mais tout à fait magique, l’exposition de Francisco Peralta est à ne pas manquer si vous souhaitez retrouver votre âme d’enfant. Pour les hispanophones et anglophones, l’audioguide est inclu dans la visite. Je vous souhaite vraiment de pousser votre découverte de la ville jusque-là et même plus loin, car si les techniques et la mécaniques vous intéressent un peu, après les fins rouages des marionnettes, les mécanismes de la fabrique de la monnaie vous attendent à deux pas.
            Bon voyage à Ségovie. 

ARRIBAS Sergio, « Segovia abre una puerta única » ElAdelantado.com, le 3 mars 2012 [Disponible en ligne, consulté le 10 janvier 2015]

BLANCO Cesar, « El museo del títere con la colección donada por Francisco Peralta abrirá en febrero » ElNorteDeCastilla.es, le 3 décembre 2012 [Disponible en ligne, consulté le 13 janvier 2015]

GARCIA HERRANZ Cristina, « La casa de los títeres de Segovia » ElPais, le 25 mars 2014, [Disponible en ligne, consulté le 13 janvier 2015]    



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