Cette villa de près de 4 000 m² se distingue déjà par sa grande
taille. Découverte bien avant les autres villas que j’ai pu vous indiquer sur
le blog, elle date de la fin de la période romaine (fin du IIIe siècle, IVe siècle).
De 1927 à 1929 on s’active à révéler ces ruines. Une fois les travaux terminés
sous la direction de Blas Taracena et José Tudela, la diputacion de Soria
rachète les lieux. Né en 1895, pour Blas Taracena cette découverte, une des
premières villas romaines d’Espagne, marque sa carrière. Il sera par exemple un
important directeur du musée de Soria, sa ville natale, qui s’enrichit grâce à
ce site. En effet il complète la connaissance de la période antique dans la
région essentiellement marquée par Numance. En 1939 il cédera sa place, pour
partir continuer sa carrière comme directeur du musée archéologique national à
Madrid. Les fouilles, durant longtemps, ont eu pour conséquences, même si les
sites étaient conservés, de provoquer l’enlèvement des mosaïques. Si aujourd’hui
on tente, quand cela est possible, de maintenir les mosaïques sur les sites
touristiques, à l’époque, elles sont tout simplement transférées dans les grands
musées du pays. Elles ne sont pour l’instant pas encore revenues, même si l’idée
fait son chemin. Mais revenons aux années 1930, en 1931 la villa est classée
comme de nombreux monuments en Espagne. Les travaux sur la villa sont mis de
coté et ce pendant quarante ans, puisqu’il faut attendre les années 1980 pour
qu’on s’intéresse à nouveau au site.
C’est
durant les années 1980 qu’on commence à réfléchir à une ouverture du site sous
forme de musée. En 1994 la province et la région signent une convention pour
réaliser une mise en valeur du site. Cela se traduit, dans les années 2000, par
l'installation d'une couverture sur la villa. Le 19 juillet 2012 est inauguré un petit musée sur le culte
particulier de Magna mater qui accompagne cette visite, et le public a enfin accès au site en entier. Centré sur ce culte particulier qui s’oriente vers la divinité Cybèle,
entre autres, il apporte une véritable originalité aux lieux. Sur les un peu
plus de 4000 visiteurs reçus en 2016, seuls dix-sept français avaient franchi
les portes de ce petit site historique représentant tout de même la moitié des
étrangers venant découvrir ces ruines. Le site est intéressant à condition d’avoir
déjà des connaissances sur la région et le monde antique. Il n’a en effet pas
la chance d’être aussi impressionnant que les autres villas que je vous ai
proposées précédemment, le détour vaut le coup pour les passionnés, si vous n’êtes
pas pressé. Si l’accueil est particulièrement aimable, on sent que le projet a
encore besoin d’améliorer son attractivité, de multiplier ses atouts, mais que
tout est fait pour écouter les touristes et leurs recommandations. J’espère que
certains d’entre vous pousseront leur voyage jusque-là.
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