Aujourd’hui,
23 avril, c’est le jour de la Castilla y León. Vous voici bien avancés. Une explication
est donc nécessaire. C’est vrai que les journées de célébration pullulent désormais,
et on pourrait bien s’y perdre. La journée de célébration de l’autonomia castillane
remonte à 1986.
Mais
pourquoi cette date ? Cherchons un peu. Non, ça ne peut pas être en l’honneur
de la première pierre de l’Escurial (23 avril 1523), il n’est pas dans les
frontières de la région. L’enterrement de Cervantes (23 avril 1616) ? Non
plus. La vraie raison est la commémoration du 23 avril 1521 et la bataille de Villalar.
Là échoue le mouvement des Comuneros. Dans une Castille méfiante envers le
changement de l’époque et l’arrivée d’un jeune roi étranger, des mouvements de
révolte se font sentir. Ce jeune roi, vous le connaissez sûrement, mais pas
sous le nom de Charles Ier, plutôt sous l’appellation de Charles Quint. Pour l’instant
ce n’est qu’un jeune monarque, peu attaché à cette Espagne qu’il ne comprend
pas, et le titre d’empereur l’intéresse bien plus. Durant son absence, due à
son couronnement impérial justement, le
pays se révolte. Les comuneros espèrent défendre une forme de liberté
économique, et de limitation du pouvoir royal. Ce sont des hommes qui souvent,
travaillent dans les activités manufacturières. On trouve aussi dans leur rang
des artisans, des ouvriers, des moines… Joseph Perez, parle d’une révolte de la
classe moyenne. Or le pays sort d’une crise économique importante. De plus la
couronne a eu plusieurs prétendants possibles pour sa régence, Jeanne la Folle
n’étant pas considérée comme apte à gouverner. Les impôts augmentent, les frais
du couronnement impérial n’y sont pas étrangers.
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Pour mieux connaître Charles Quint pourquoi ne pas consulter cet ouvrage ? |
Joseph
Perez a montré les utilisations dans le temps qui ont été faîtes de cette
révolte, rapidement écrasée. Au cours du XIXe les comuneros devinrent des
véritables martyrs. En effet on cherche alors des hommes qui se sont opposés à
la domination étrangère. Progressivement la fête est devenue plus populaire,
jusque donc aux années 1980 où le 23 avril est choisi pour la fête de la
communauté. Ce jour a été désigné, sans suivre l’enquête de 1983, qui avait
privilégié d’autres dates.
Le
23 avril est devenu un jour de fête, surtout à Villalar (proche de Valladolid),
ou des milliers de personnes se retrouvent chaque années. Comme pour beaucoup
de ces fêtes récentes dans le calendrier, j’ignore si elles arrivent à s’installer
dans les habitudes au niveau de l’ensemble de la Castilla y León. Je n’ai pas
eu l’occasion d’être à cette date dans la région.
A
bientôt, pour une visite en Navarre.
Sources
principales :
PEREZ
Joseph. « Les Comunidades de Castille et leurs
interprétations. » In: Cahiers du monde hispanique et
luso-brésilien, n°38, 1982. Numéro consacré aux consciences nationales dans
le monde ibérique et ibérico-américain. pp. 5-28
QUINTANA
Sonia, « Cuando castilla y león quiso celebrar su fiesta el día de san Valerio »
in elnortedecastilla.es, 23 avril
2018.
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