Prenons aujourd’hui le chemin de Valladolid. Cela
fait un moment, depuis août 2017, que je ne vous ai pas proposé un article
traitant de cette belle ville. Après ses plus beaux musées, ses églises les
plus originales, ses statues, je vous propose de rencontrer son marché couvert.
Retrouvons nous sur le parvis de San Benito, qui fait face à ces grandes halles
de Valladolid, dont j’ai pu observer deux états : la restauration et la
réouverture. Avant tout, remontons le temps et rendons nous à la fin du XIXe
siècle.
Photo de juillet 2014 |
Photo d’août 2018 |
Le Mercado del Val est un symbole de la mode architecturale qui frappe la fin du siècle avec ses squelettes d’acier. Cette inspiration, l’architecte Ruiz Sierra la trouve dans des réalisations contemporaines comme les halles de Paris. Il est vrai que nous sommes à Valladolid, ville espagnole qui n’est plus alors dans sa période la plus faste. Les halles sont relativement petites, on est loin du travail de Victor Baltard. Première étape de la vie du marché : sa construction. C’est en 1877 que la mairie de la ville désigne un architecte pour créer trois nouveaux marchés. La construction de celui qui nous intéresse aujourd’hui, le plus petit des trois, débute en 1878. Le mastodonte de 112 mètres de long met près de quatre ans à émerger. Il est achevé en 1882. La ville est alors en pleine transformation, c'est à cette époque qu'est bâti le passage de Gutierrez, une visite à faire si vous souhaitez continuer à découvrir le Valladolid de cette époque. Deuxième étape dans la vie des lieux : Le marché connaît un premier grand chantier en 1900, à l’aube du XXe siècle. On procède alors au démontage de la coupole centrale qui, pourtant donnait un style certain au bâtiment. La raison de ce démontage ? Je ne suis pas sûre d’avoir bien saisi, il semble qu’elle se détériorait, et que dans le cadre du maintien du bâtiment il eut été plus sûr de la démonter.
Le
marché est actif et entretenu tout au long du siècle. Une grande rénovation
des lieux est menée en 1981. Pour son centenaire, l’année suivante, il s’était
donc refait une beauté. Qu’avait-on fait des commerçants durant cette
année-là ? On les avait installés dans le patio de San Benito, aujourd’hui
musée d’art contemporain. Ces travaux avaient déjà permis de procéder à une
modernisation et à une réorganisation de l’ensemble du marché.
Après
trente années de fonctionnement, les halles ferment à nouveau leurs portes, en 2013.
Cette fois-ci c’est bien plus que de l’entretien qui est envisagé.
Polémiques, débats, protestations en tout genre autour des différentes
propositions agitent Valladolid. En effet le projet propose de creuser un supermarché sous les halles. On trouverait au niveau de la rue le marché
classique : les petits commerçants, les emplacements des
halles. En dessous serait installé un supermarché souterrain (800 m²). Contesté
par certains c’est pourtant ce format qui a été retenu. Je dois avouer que le
concept en tant que consommateur est pratique, tout est réuni et je pense que
cela peut inciter certaines personnes venant au supermarché à redécouvrir les
petits commerces. La possibilité qu’il y ait aussi un parking sous le marché
n’a, par contre, pas été retenue. Le Mercado del Val propose 44 emplacements pour
des commerces (2000 m²), à l’ouverture il n’en restait que neuf inoccupés. La rénovation est-elle parfaite ? Je ne sais pas, mais elle a au moins le mérite d'avoir sauvé et conservé l'apparence extérieure des dernières halles de Ruiz Sierra.
Le marché a, enfin, rouvert le 30 novembre
2016. Survivance des grands travaux de Miguel Iscar, maire de Valladolid
(1877-1880) qui repensa la ville, le marché est la seule des trois halles qui
nous est parvenue. Les deux autres réalisation de Ruiz Sierra ont été démontées dans les années 1950 et
1970. Ces structures d’un autre temps paraissaient peu à même de répondre aux
besoins des habitants. Trop cher à entretenir, à rénover, selon les autorités, le mercado de Portugalete fut ainsi démonté en 1974. Ce ne fut pas sans
polémique, d’autant plus qu’un ouvrier décéda pendant le chantier, entachant
définitivement cette démolition déjà controversée.
Si l’histoire des marchés de Valladolid
vous intéresse il existe un travail publié sous le titre « Los tres
mercados de hierro de la ciudad de Valladolid » de María Soledad Camino
Olea. Il est disponible en suivant ce lien et, si vous comprenez l’espagnol,
très intéressant. Vous y trouverez de nombreuses informations sur le plan
technique (poids, tailles des poutres métalliques) pour lesquelles j’ai peu
d’appétence.
Un
petit tour au Mercado del Val vous distraira durant une ballade dans la ville
et vous offrira un grand choix de produits pour agrémenter votre séjour dans la
ville.
Bonne promenade et à bientôt
BERZAL E. « El trágico final del mercado de
Portugalete » in elnortedecastilla.es,
le 18 mai 2014
V. M. V. « Los comerciantes del Val recuerdan
la mudanza que hicieron a principios de los 80 » in elnortedecastilla.es, le 13 octobre 2013
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