vendredi 5 juillet 2019

Basilique San Vicente : Surprise au pied des remparts


            Reprenons les visites, après plusieurs lectures sur le blog. Pour cela je vous propose le calme d’Avila, avec la visite de la basilique San Vicente. Située à l’extérieur des murailles, on aurait tendance à la laisser de côté bien qu’on ne puisse pas la rater depuis le chemin de ronde. En effet, comme vous pouvez le constater vous-même, sa silhouette est assez singulière. C’est un monument très particulier et je peinerais bien à le rapprocher d’un autre de ma connaissance. Prenez votre temps pour cette jolie visite et suivez-moi à la fraîcheur de l’église.



            La basilique de San Vicente porte le nom d’un des trois martyrs à qui elle rend hommage. Bien que l’église soit médiévale, remontons au III siècle pour comprendre son histoire. Une fratrie, Vicente, Sabina et Cristeta probablement originaire de Talavera de la Reina, va vivre son martyre à Avila. La mode est aux persécutions des chrétiens et ils n’y échappent pas. Malheureusement peu de documents d’époque nous renseignent sur le véritable déroulement des événements. Comme souvent il faut s’appuyer sur des sources beaucoup plus récentes, qui remontent au Moyen âge. Je vous passe le détail des tortures qui amènent au décès des trois jeunes gens, quoi qu’il en soit Avila tient avec eux de bons martyrs qui auraient été enterrés là.


            Il faut attendre le premier tiers du XIIe siècle pour que le chantier du bâtiment roman commence. Tout aurait pu aller pour le mieux, si l’Espagne n’avait pas craint la progression des musulmans. Les reliques qui servent de base à la construction s’en vont donc dans un lieu qui semble plus sécurisé. A environ 200 km plus au nord, les reliques sont donc en exil. De ce moment-là elles n’auront de cesse de se déplacer en Castille. Ce n’est qu’au début des années 2000 que les reliques sont revenues à Avila, mais pas dans l’église San Vicente, elles ont d'abord fait escale au palais épiscopal.   




            La pièce maîtresse de la visite se trouve être l’endroit où aurait dû reposer les restes des martyrs : le cénotaphe. Celui-ci se distingue du tombeau car il ne contient aucun reste. Celui des martyrs d’Avila est vraiment impressionnant. Ce qui frappe le visiteur c’est sa polychromie éclatante, ainsi que le détail des représentations. On peut passer un temps infini à observer les images de ce cénotaphe à baldaquin. Le problème de cette œuvre c’est qu’au fil des siècles les couleurs avaient été restaurées de manière quelque peu folklorique, jusqu’à ce qu’elles furent, à une époque, totalement recouvertes. C’est en 2008 que l’on a pu redonner au cénotaphe une apparence proche de celle qui pouvait être la sienne à l’origine.        






            Pour clore cette visite, sachez qu’inévitablement à Avila, la basilique s’inscrit dans l’histoire de Sainte Thérèse. Sous la basilique, vous pourrez accéder à la crypte de la vierge. C’est un endroit où la sainte venait régulièrement prier. Comme quoi l’enfant du pays n’est jamais loin dans le parcours touristique.


            J’ignore pourquoi j’ai mis si longtemps à visiter cette basilique, ne faîtes pas la même erreur que moi. Si vous passez à Avila poussez jusqu’à cette église qui aura au moins le mérite de ne ressembler à aucune autre. N’oubliez pas qu’une promenade extérieure s’impose pour découvrir ce drôle d’imbroglio architectural, où l’on retrouve une galerie si typique des églises de Ségovie.



            Bonne promenade dans la douce Avila.

GARCIA A., « El cenotafio de San Vicente de Ávila recupera el color del siglo XV » in elmundo.es le 3 janvier 2008
LASTRA I., « Las reliquias de los mártires Vicente, Sabina y Cristeta ya descansan en la capital » in www.abc.es le 7 avril 2004
SANCHEZ CANDERIA A., Castilla y León en el siglo XI: estudio del reinado de Fernando I, Real Academia de la Historia, 1999



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