Reprenons
les visites, après plusieurs lectures sur le blog. Pour cela je vous propose le
calme d’Avila, avec la visite de la basilique San Vicente. Située à l’extérieur
des murailles, on aurait tendance à la laisser de côté bien qu’on ne puisse pas
la rater depuis le chemin de ronde. En effet, comme vous pouvez le constater
vous-même, sa silhouette est assez singulière. C’est un monument très
particulier et je peinerais bien à le rapprocher d’un autre de ma
connaissance. Prenez votre temps pour cette jolie visite et suivez-moi à la
fraîcheur de l’église.
La basilique
de San Vicente porte le nom d’un des trois martyrs à qui elle rend hommage.
Bien que l’église soit médiévale, remontons au III siècle pour comprendre son
histoire. Une fratrie, Vicente, Sabina et Cristeta probablement originaire de Talavera
de la Reina, va vivre son martyre à Avila. La mode est aux persécutions des
chrétiens et ils n’y échappent pas. Malheureusement peu de documents d’époque
nous renseignent sur le véritable déroulement des événements. Comme souvent il
faut s’appuyer sur des sources beaucoup plus récentes, qui remontent au Moyen âge.
Je vous passe le détail des tortures qui amènent au décès des trois jeunes
gens, quoi qu’il en soit Avila tient avec eux de bons martyrs qui auraient été
enterrés là.
Il
faut attendre le premier tiers du XIIe siècle pour que le chantier du bâtiment
roman commence. Tout aurait pu aller pour le mieux, si l’Espagne n’avait pas
craint la progression des musulmans. Les reliques qui servent de base à la
construction s’en vont donc dans un lieu qui semble plus sécurisé. A environ
200 km plus au nord, les reliques sont donc en exil. De ce moment-là elles
n’auront de cesse de se déplacer en Castille. Ce n’est qu’au début des années
2000 que les reliques sont revenues à Avila, mais pas dans l’église San
Vicente, elles ont d'abord fait escale au palais épiscopal.
La pièce maîtresse de la visite se trouve être l’endroit où aurait dû reposer les restes des martyrs : le cénotaphe. Celui-ci se distingue du tombeau car il ne contient aucun reste. Celui des martyrs d’Avila est vraiment impressionnant. Ce qui frappe le visiteur c’est sa polychromie éclatante, ainsi que le détail des représentations. On peut passer un temps infini à observer les images de ce cénotaphe à baldaquin. Le problème de cette œuvre c’est qu’au fil des siècles les couleurs avaient été restaurées de manière quelque peu folklorique, jusqu’à ce qu’elles furent, à une époque, totalement recouvertes. C’est en 2008 que l’on a pu redonner au cénotaphe une apparence proche de celle qui pouvait être la sienne à l’origine.
Pour
clore cette visite, sachez qu’inévitablement à Avila, la basilique s’inscrit
dans l’histoire de Sainte Thérèse. Sous la basilique, vous pourrez accéder à la
crypte de la vierge. C’est un endroit où la sainte venait régulièrement prier.
Comme quoi l’enfant du pays n’est jamais loin dans le parcours touristique.
J’ignore
pourquoi j’ai mis si longtemps à visiter cette basilique, ne faîtes pas la même
erreur que moi. Si vous passez à Avila poussez jusqu’à cette église qui aura au
moins le mérite de ne ressembler à aucune autre. N’oubliez pas qu’une promenade
extérieure s’impose pour découvrir ce drôle d’imbroglio architectural, où l’on
retrouve une galerie si typique des églises de Ségovie.
Bonne
promenade dans la douce Avila.
GARCIA A., « El cenotafio de San Vicente de
Ávila recupera el color del siglo XV » in elmundo.es le 3 janvier 2008
LASTRA I., « Las reliquias de los mártires
Vicente, Sabina y Cristeta ya descansan en la capital » in www.abc.es le 7 avril 2004
SANCHEZ CANDERIA A., Castilla y León en el siglo XI: estudio del reinado de Fernando I, Real
Academia de la Historia, 1999
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