dimanche 28 juillet 2019

Mon voyage de juillet 2019

Je l'avoue, cette année la Castilla y Leon
est passée au second plan, au profit d'une Espagne
plus touristique

            Après une année quelque peu chaotique, j’ai pris avec plaisir le chemin de l’Espagne. Comme l’année dernière ma chère Castilla y León n’était pas l’objectif principal de ce voyage. Après l’Aragon en 2015, la Navarre en 2017, l’Estrémadure en 2018, j’ai fait un détour par la côte Atlantique. J’ai eu une bonne intuition, après la canicule de juin, j’ai trouvé en Cantabrie, en Asturies et en Galice une fraîcheur appréciable pour multiplier les visites. Rassurez-vous, après avoir longé la côte à l’aller, j’ai tout de même fait le trajet retour par ma région préférée qui sait toujours me surprendre, malgré quelques déceptions au programme cette année.   

            Mon entrée en Espagne fut marquée par une première visite que j’espérais depuis longtemps : le palais de la Magdalena à Santander. Les lieux servirent de toile de fond à la série Gran Hotel durant trois saisons. Si je n’ai pas pu visiter l’intérieur, la possibilité d’admirer l’extérieur m’a permis de prendre conscience des dimensions du bâtiment. Malgré sa belle taille, il m’est apparu plus petit que dans mon imagination. Je suis donc repartie sous le ciel gris de Santander. Après l’étrange palais, j’ai continué avec les bizarreries architecturales. 

Palacio de la Magdalena à Santander

            Direction Comillas, avec un peu plus de 2 000 habitants, la ville possède quelques très jolies pièces patrimoniales, dont une réalisation de Gaudi. Le Capricho est une étrange demeure, construite dans les années 1880. Désormais ouverte au public, elle permet de découvrir à la fois l’architecte d’extérieur, mais aussi le décorateur d’intérieur avec quelques meubles de son cru. Une visite surprenante, au cœur du bourg, alors que j’imaginais les lieux dans un calme cadre champêtre…

Meuble by Gaudi

            La suite de mon périple continuait vers l’ouest. Sur la route qui m’emmenait à Gijón, j’ai fait étape à la Playa de Gulpiyuri, et à Ribadesella. Deux endroits très jolis, mais aussi très (trop ?) touristiques. Circulation et stationnement difficiles me laissent penser qu’il me faudra y retourner mais à une autre saison, au printemps peut être. 

Une plage où l'horizon est loin d'être infini 

            L’arrivée à Gijón fut pour moi le retour dans mon environnement naturel : la grande ville. Je l’ai assez appréciée, entre port et plage. Le programme de visite fut assez hétéroclite : thermes romains, aquarium, cité ouvrière, musée du train… Ainsi qu’une « casa-museo », type de musée que j’apprécie beaucoup, ici celle du peintre Nicanor Piñole. Quant au musée des beaux-arts, il ne m’a pas vraiment séduit, mais la suite de mon itinéraire allait compenser cela. Après deux jours à arpenter la ville, et a tester aussi la gastronomie locale (Las Fabadas), je reprenais la route.

Encore des trains, comme lors de mon voyage à Madrid


Toujours en Asturie, je me suis arrêtée à Oviedo. Cette ville, ne m’évoquais pas grand-chose, elle mérite pourtant le détour, en particulier pour son magnifique musée des beaux-arts. Si vous aimez varier les thèmes de visite sachez aussi que son musée géologique est très sympathique. Evidemment, en bon touriste, je n’ai pas dérogé à la visite de la cathédrale, et le retable principal est une des pièces les plus remarquables. Le centre-ville historique n’est pas très étendu, mais possède de charmantes petites places comme celle del Fontan ou Daoiz y Valverde. Ce qui m’a impressionné dans Oviedo, c’est le nombre de statues, Burgos fait pâle figure à côté d’elle. On en croise ici à tous les coins de rue. 


Pour poursuivre mon voyage, j’ai pris le chemin de la Galice, par une petite nationale (N-634), dont les virages ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Par contre, j’ai pu, grâce à cette route, observer toutes sortes d’horreos. Ce sont de petites constructions qui permettaient autrefois de mettre à l’abri les réserves alimentaires. Je ne m’étendrais pas ici sur les déboires de mon arrivée à la Corogne, retenons simplement qu’entre cette ville et moi, ça n’avait pas bien commencé. Si on excepte le vent terrible, elle fut une bonne surprise. Là encore quelques maisons musées au programme, de célébrités qui m’étaient totalement inconnues. Pour commencer Emilia Pardo Bazan, une galicienne du XIXe siècle qui s’illustra par l’écriture de romans, pièces de théâtre, livres de cuisine, essais… en un mot c’est une touche à tout, penchant vers le courant naturaliste. On pourrait, me semble-t-il, la rapprocher de Zola, que Pardo Bazan a rencontré à Paris. Résultat de la visite ? Je pense essayer de trouver un de ses livres, traduit en français, pour parfaire ma culture littéraire. 

Casa Museo Pardo Bazan

J’ai visité deux autres maisons musées, prévues dans mon programme, contrairement à la précédente. Pour commencer celle de Santiago Casares Quiroga. Homme politique espagnol de la seconde république, la visite de sa maison est intéressante, mais je manquais de connaissances sur l'époque, et comme je ne maîtrise pas le galicien, les petits encarts explicatifs ne m’étaient pas d’une grande aide… En France certains connaissent néanmoins la fille de cet homme-là, Maria Casarès. Personnellement c’est une actrice un peu ancienne pour moi, mais j’avais emmené ma retraitée préférée en voyage, ce qui est toujours utile pour certaines références un peu datées. Dernière maison musée, sur une héroïne locale, Maria Pita, qui aurait sauvé sa ville de l’invasion anglaise. La Corogne propose un riche patrimoine qui permet d’en trouver pour tous les goûts, le musée militaire est ainsi assez intéressant, et rappelle, avec le fort San Anton, le passé guerrier et intraitable de la localité. Enfin, j’ai aussi pris mon courage à deux mains pour monter à la tour d’Hercule, phare d’origine romaine « relooké » à l’époque moderne. 


Après m’être rassasiée d’embruns, j’ai pris la route de Saint Jacques de CompostelleSans surprise, dans cette ville extrêmement touristique, c’est le patrimoine religieux qui a essentiellement gouverné mon parcours. Je ne m’étendrais pas sur la cathédrale, elle est en restauration, à part des bâches il n’y pas grand-chose à voir à l’intérieur. Deux visites qui m’ont particulièrement marquée : le musée du pèlerinage et la casa de la Troya. Le premier est passionnant, car il porte un regard historique sur le pèlerinage et son évolution, tout en le resituant par rapport aux autres grands parcours religieux. Quant à la casa de la Troya, il s’agit d’une ancienne pension estudiantine du XIXe siècle, qui inspira le livre qui porte son nom. Je vous en dirai plus dans un autre article, quand j’aurai achevé la lecture dudit volume.

A Compostelle on est encore loin d'avoir tout restauré... 

Escalier à trois volées qui surprend tous les visiteurs du musée du peuple galicien


            Avant de quitter la Galice, j’ai visité une dernière ville, Lugo. Si sa muraille m’a beaucoup impressionnée, son musée provincial intéressée, son ancienne prison fascinée, cette ville a été très compliquée pour moi. Mauvais hôtel, mauvais restaurant, mauvais parking… je garderai donc un souvenir mitigé d’une ville dont le potentiel touristique ne me semble pas encore totalement exploité. Un point très positif, la visite de la cathédrale qui vaut vraiment de s'y arrêter. 

Petit échantillon de la muraille de Lugo

            Ensuite il fallut décider du chemin du retour, sachant qu’il me restait moins d’une semaine. J’ai donc finalement passé seulement quatre jours en Castilla y León. On peut dire que j’ai fait des sauts de puce. Je suis allée de Lugo à Astorga en une journée en m’arrêtant à Villafranca del Bierzo et à Ponferrada. Vous verrez donc de nouveaux articles, à propos de ces trois dernières villes , fleurir sur le blog dans les mois à venir. J’ai ensuite eu envie de faire une courte étape à León. En général rien ne va quand je vais dans cette ville, mais je souhaitais visiter la Casa Botines, enfin ouverte au public. De ce côté-là je n’ai pas été déçue vous le verrez prochainement dans un autre billet. Par contre León reste une ville chère et peu aimable à laquelle je n’arrive pas à m’attacher.

Encore et toujours l'étonnante façade de la cathédrale d'Astorga

            J’ai terminé à Burgos, convaincue d’y passer un bon moment. J’y étais un mardi, la cathédrale était gratuite, j’ai donc refait pour une énième fois la visite. Je ne m’en lasse pas, et je redécouvre sans cesse de nouveaux détails. Pourtant Burgos était morose, triste, bruyante, taguée… Les locaux commerciaux à louer semblent s’être multipliés. Un peu de l’âme de la ville que j’ai aimée se serait-elle envolée ? Autre chose a sûrement contribué à ce ressenti, un petit événement : j’ai vécu les dernières heures d’un musée. Il existe dans la ville une institution privée, une entreprise de fac-similés, qui avait ouvert un musée du livre. Un endroit très agréable, qui m’avait marquée dès mes premières visites en Castille. Suite à un conflit avec la municipalité, le musée a fermé ses portes définitivement le 23 juillet, jour où je l’ai visité pour la 3e fois, en sachant que c’était la dernière chance de le faire. Renaîtra-il ailleurs ? Peut-être. C’est sous une pluie d’orage, que je suis rentrée à l’hôtel en ayant assisté, pour la première fois, à la mort d’un musée.

Burgos où la fraîcheur des arbres est toujours bienvenue 

            De ce beau voyage, fort différent des précédents, bien plus frais, je retiens un nouveau visage de l’Espagne. Je pensais la Galice proche du Finistère breton de mes racines, mais j’ai trouvé finalement assez peu de points communs entre les deux territoires.  Il reste encore à explorer le sud de cette région : Vigo, Pontevedra, Orense. J’y ai vu aussi une Espagne divisée, mue par les courants indépendantistes et une autre unie dans des traditions où la Saint Jacques et le pèlerinage ne semblent jamais se soucier de ces frontières dont on ne sait ce qu’elles sépareront demain. Mon amour de la mer, me fait aimer cette Espagne, à l’océan que mes orteils ont trouvé un peu froid. Je retournerais sûrement dans ce bout du monde, et qui sait, à pied, avec une coquille sur mon sac à  dos ?
Bon été à vous tous.

Il y a quelques points communs : La musique et les hortensias

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