mardi 16 juin 2020

La Casa Granell : Quand les chocolatiers redessinaient Astorga



            Décidément, je ne me lasse pas d’écrire sur Astorga ces temps-ci. Je vous propose de vous arrêter dans une petite rue de la ville, Calle Enfermeras Mártires de Somiedo, qui débouche sur la nationale 120-a. Le cadre n’est pas particulièrement agréable. Pourtant arrêtez vous, sur le trottoir c’est plus prudent. Il y a une très belle bâtisse à ce croisement : La Casa Granell.

            Lorsque j’avais écrit l’article sur l’ancien musée du chocolat de la ville, je vous avais expliqué que cette gourmandise avait fait la fortune de la localité. Avec presque cinquante usines en 1914, l’industrie du chocolat a permis à certaines familles de marquer le paysage architectural de leur empreinte. Cette bâtisse moderniste fut commandée, en 1910, par la famille de chocolatiers Granell à l’architecte Antonio Palacios Ramiro. Les amoureux de Madrid connaissent bien ce galicien, on lui doit quelques monuments stars des cartes postales comme le Palais des communications de la place Cibeles de la capitale. Il a laissé dans Madrid des hôtels, des banques ou encore le cercle des beaux-arts. Si vous aimez son travail, poussez jusque dans sa Galice natale où il a aussi sévi, architecturalement parlant. Ses dernières réalisations sont achevées en 1945, l’année de son décès. La Casa Granell d’Astorga, terminée en 1915, rappelle donc l’époque où l’économie d’Astorga dépendait plus de l’industrie que du tourisme.


            Le palais épiscopal de Gaudi domine l’offre touristique de la ville et masque la richesse de l’architecture qui lui est contemporaine dans la cité du chocolat. Aujourd’hui la Casa Granell n’est pas forcément mise en valeur, elle est pourtant un des bâtiments modernistes emblématiques de la ville. Elle mériterait d’être mieux intégrée dans le parcours touristique. Je vous conseille, par vous-même, de déambuler dans la ville pour découvrir ces petites merveilles. 

Bonne promenade dans la douce ville d’Astorga

Source :
ALMENZA M., « La herencia de un dulce pasado que continúa en pie » in diariodeleon.es le 13 mars 2007

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