samedi 30 juillet 2022

Mon voyage de juillet 2022 : Retour en Espagne

Après des années d'attente, le magnifique palais m'a enfin ouvert ses portes

            Ce blog est resté silencieux durant plus d’un an. Plusieurs raisons à cet arrêt : le lancement d’un autre blog, professionnel, de nombreux contrats de travail et surtout l’envie n’y était plus. En effet au bout de deux ans à écrire sur une destination dont le Covid m’avait privée, je n’étais plus ni motivée, ni inspirée. Cette année enfin, début juillet, j’ai repris la route de ce pays que j’aime tant pour un peu plus de deux semaines. J’avais plusieurs objectifs en tête : poursuivre ma découverte de l’Aragon, commencée en 2015, retrouver Salamanque, ma ville préférée en Castille, et pousser plus loin ma découverte de Zamora, Palencia et Vitoria. Vous lirez que je n’ai pas coché toutes les cases de ce programme, mais je rentre très heureuse d’avoir retrouvé la péninsule ibérique.

            Cette année, j’ai enfin accordé le temps qu’elle méritait à la ville de Jaca, où je n’avais fait qu’une pause déjeuner lors d’un précédent voyage. La citadelle, le magnifique musée diocésain mais aussi, à quelques kilomètres de là, les monastères de San Juan de la Peña, m’ont marquée définitivement et donner l’envie de revenir un jour au pied des Pyrénées. Je devais ensuite allez à Huesca mais la ville m’avait laissé une amère impression lors d’un arrêt éclair et la motivation n’y étant pas, je l’ai remplacée par un redécouverte de Zaragoza. Je souhaitais compléter mon panorama de la ville par deux visites que je n'avais pu faire : le musée des sciences et l’aquarium. C’est donc une capitale aragonaise scientifique qui s’est dessinée avec l’envie d’en savoir plus sur une figure historique, celle de Longinos Navás. Ce passionné de sciences naturelles a laissé un patrimoine intellectuel impressionnant à l’Europe, je vous invite à le découvrir à votre tour.

L'ancien monastère de San Juan de la Peña, niché dans la montagne d'une 
façon improbable.

            Après cette étape inattendue à Saragosse, mon projet initial devait me permettre de découvrir Sepulveda. La grande fête de la bourgade ayant lieu dans les dates de mon étape, j’ai préféré éviter les lieux (aurais-je même trouvé un logis ?) pour passer la fin de semaine à Valladolid. La chaleur de plomb a un peu freiné mon appétit de visites, mais j’ai quand même fait quelques découvertes que je partagerai avec vous dans les prochains mois. Sur la route de Salamanque, je me suis arrêtée à Simancas. Pourquoi ? Pour y saluer Ana, une castillane que j’avais interviewée à Nantes, un échange que vous pouvez retrouver en suivant ce lien. Toujours aussi sympathique et souriante, elle a su me faire apprécier, plus encore, son village de cœur. 

            L’attachement qu’on porte à un lieu justement, nous y ramène plus souvent que de raison. Le mien est Salamanca, la ville de pierre, ma première rencontre avec l’impitoyable Castille. Les aléas des voyages précédents, m’ont fait perdre durant cinq ans ce phare qui guidait mes séjours en Espagne. Cette année j’y suis revenue, doutant qu’elle eut encore quelque chose, sur le plan touristique, à me dévoiler. C’était me méprendre encore une fois sur sa capacité à se réinventer. Il y a 12 ans que j’ai découvert la façade close du Palais de Monterrey. A chaque fois j’ai pesté devant l’impossibilité de me glisser dans ses couloirs, de le découvrir et de vous le décrire dans les menus détails. Cette année, enfin, il était ouvert à tous, m’offrant la cerise sur le gâteau de ce voyage plein de surprises. Mon seul crève-cœur, l’interdiction de sortir l’appareil photo. De la ville je suis partie émue mais avec la certitude d’y revenir encore, car jamais je ne me lasse de de goûter à son ambiance si particulière où se mêlent les vieux castillans et les touristes internationaux sur fond d’une vie estudiantine que l’été a laissé s’assoupir.

Les statues seront encore au programme du blog cette année. 
Rien qu'à Salamanca, j'ai découvert quatre nouvelles œuvres. 

            Déjà la remontée vers le nord s’annonçait nécessaire en prévision d’un retour raisonnable en France. C’est à Zamora que je tentais une première étape. La ville est architecturalement superbe, je le sais déjà. Pourtant ma tentative d’étape a échoué. Tourner en rond dans une ville minée par les dos d’âne, où le stationnement en double file est une coutume bien ancré et les hôtels ainsi que les parkings sont hors de prix, a eu raison de ma détermination. J’ai dit adieu à la ville après une courte pause, avec la conviction que je ne souhaite pas y revenir de si tôt. Où aller ensuite ? En plein cœur de la journée, je n’envisageais plus de rouler des heures. Direction un nom sur la carte routière qui me disait vaguement quelque chose, Medina de Rioseco. Quelle belle découverte d’une après-midi ! Quel soulagement de trouver la fraîcheur des églises après une journée si mal commencée. C’est finalement à Palencia que j’ai trouvé un lit, non sans difficulté. Ville toujours aussi agréable, j’y suis restée quelques jours, en profitant pour pousser ma découverte de la province dans les villages aux alentours, toujours aussi riches en patrimoine. Je vous parlerai bientôt de Becerril de Campos par exemple. Ce fut aussi l’occasion de redécouvrir la cathédrale de Palencia restaurée, on en reparlera, sans photos malheureusement puisque l’institution les interdit, encore une fois. Une pointe d’humour ? Nous proposer de la suivre sur Instagram… Ne soyons pas aigri, seulement un peu chagrin.

Une église avec un ciel digne de Poudlard à découvrir
bientôt sur le blog

            Je devais ensuite aller jusqu’à Vitoria, mais au moment où la plaque indiquant la sortie pour Burgos est apparue, je n’ai pas résisté. Du « juste une petite pause pour marcher dans la ville » à « On pourrait bien rester pour la nuit », le pas ne fut pas bien difficile à franchir. Cette longue après-midi à Burgos fut un moment très agréable dans une ville qui néanmoins semble changer à petit pas, perdant peut-être un peu des charmes que je lui avais trouvés il y a une dizaine d’années.

On a beau être une touriste aguerrie, on ne résiste pas à la 
photo traditionnelle du pèlerin de Burgos. Il faut bien s'amuser.

Après cette étape direction Vitoria, dont l’entrée en ville s’est faite sans difficulté, mais quelle idée de vouloir s’y arrêter un jour de St Jacques où une foule compacte avait envahi les rues, les bars et les hôtels. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, pour cette fois. J’ai donc repris le volant, en découvrant à quel point les municipalités semblent penser que les plaques directionnelles ne valent pas le moindre investissement. A défaut d’avoir pu faire une overdose de musées, j’ai donc eu le plaisir de découvrir les zones commerciales et autres patrimoines contemporains. J’ai fini par trouver la route de la capitale de la Navarre. Arrivée à Pampelune sans que la ville n’ait été inscrite au programme de voyage, j’étais un peu désemparée. Finalement cet arrêt m’a permis de découvrir certaines facettes de la ville invisibles lors de mon premier séjour. C’est ainsi que, la Saint Firmin, étant passée, j’ai pu explorer la fameuse Place des Taureaux. Autre surprise, la découverte du musée et de la figure franco-espagnole de Pablo Sarasate, musicien internationalement connu au XIXe. La ville m’offre donc de nouveaux visages de son patrimoine et me laisse penser que si je l’avais rencontrée plus tôt, elle aurait pu me plaire autant que ses cousines castillanes.  

            De retour en France, je savoure le souvenir de ces deux semaines espagnoles. Si certaines habitudes de voyage ont tardé à me revenir, j’ai retrouvé la même saveur que lors de mes séjours précédents. A mon grand étonnement beaucoup de mes adresses coup de cœur (hôtel, restaurant…) n’ont pas été des victimes collatérales de la crise Covid. Mes repères étaient les mêmes, bien que l’on ne puisse nier que les actualités ont laissé planer leurs sombres nuages, la guerre ou la crise économiques n’étaient jamais loin. Terriblement concrets, les incendies par exemple ont influencé mon circuit me poussant à renoncer à certaines excursions ou alternatives. Un sacrifice dérisoire face à la catastrophe que représentent ces brasiers. Si rien ne m’en empêche, je reprendrai la route de l’Espagne en 2023. Pour les mois à venir je vous propose à nouveau de voyager avec moi grâce aux modestes pages de ce blog.

            Bon été à tous.

Petit bonus du voyage : J'ai enfin pu
admirer la vue depuis le col du Somport
dont je gardais un souvenir brumeux.

2 commentaires:

  1. Superbe découverte pour moi qui suit née en castille à Segovia merci

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  2. Super article Isabelle ! N'abandonne plus le blog, tu nous manquais ! 😘

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