jeudi 3 novembre 2022

Le musée diocésain de Palencia : Toujours à la recherche de son public ?

 


            Après une petite pause, le blog reprend dans la même région que le dernier article. C’est à Palencia, capitale de la province, que je vous propose une visite qui devrait figurer sur le blog depuis bien longtemps : le musée diocésain. Je vous en ai déjà présenté plusieurs, par exemple Valladolid ou Zamora. Je n’ai jamais évoqué celui de Palencia pour une simple et bonne raison, je m’étais, lors de mes précédents passages dans la ville, heurtée à une porte close. Cette fois-ci j’ai tenté ma chance et j’ai été très bien accueillie, en français de plus, dans ce musée malheureusement peu visité.

            Comme à Ségovie, le musée est installé dans l’ancien palais épiscopal. Relativement récente, la construction du bâtiment débute en 1781. Heureusement que l’on n’est pas pressé à l’évêché, puisqu’il faut dix-huit ans entre la pause de première pierre et la livraison définitive. Il faut dire que Justo Antonio Olaguibel, architecte du bâtiment, est largement occupé puisqu’il est alors en train de réaliser une de ses œuvres majeures, la nouvelle place de Vitoria, sa ville natale. A l’exception du bâtiment que nous visitons aujourd’hui, il a presque exclusivement œuvré dans sa province d’origine.



            Voici pour la genèse du bâtiment, mais ce qui nous intéresse c’est le musée. Celui-ci fut inauguré le 30 mai 1973 dans une version plus réduite que celle que nous parcourons aujourd’hui. L’espace d’exposition s’agrandit deux ans plus tard pour atteindre alors 18 salles. Il faudra attendre 1999 pour que le musée soit à nouveau agrandi suite à une restauration lancée trois ans plus tôt. Ce qui motive cette restauration c’est la tenue cette année-là de l’événement  « Las Edades del Hombre ». Nous en reparlerons en détail dans un autre article, il s’agit d’une fondation faisant la promotion de l’art sacré dans la région et qui expose dans différentes villes à chaque édition. Pour la 7e, Palencia bénéficie donc d’attention particulière. Ses collections sont mises en valeur et le musée rénové. Bien des années plus tard, en 2017, le musée connaît une nouvelle entrée importante d’objets dans son inventaire. La fermeture du petit séminaire entraîne le transfert de nombreux objets d’art sacré au musée. Les articles de l’époque évoquent alors l’ouverture d’une nouvelle section pour les œuvres du XIXe au XXIe siècle. Je n’ai pas eu l’occasion de visiter un tel espace, l’idée est-elle tombée à l’eau ?    

            Le musée, malheureusement, ces dernières années peine à séduire et à augmenter le nombre de ses visiteurs. Avec 2130 visiteurs en 2016, les chiffres étaient en baisse, une chute qui s’accélère évidemment avec le COVID en 2020. Cette année-là, près de 2000 visiteurs manquent à l’appel. Les chiffres des dernières années ont de bonnes chances d’être meilleurs avec l’énorme travail réalisé sur la cathédrale voisine. De nombreux visiteurs peuvent en effet combiner les deux visites toutes proches. Quand je suis passée, en juillet 2022, le musée était désert, on vous ouvrait les salles au fur et à mesure de votre visite. C’est tout de même un peu triste. Si je parviens à trouver les chiffres des visites de cette année, début 2023, ils seront ajoutés.


            Une fois passées ces considérations historiques et touristiques, vous vous interrogez sûrement sur ce que vous allez découvrir ? Les pièces d’art sacré sont superbes, en particulier les multiples retables sauvés des églises aujourd’hui disparues. L’institution abrite des œuvres de grands noms dont vous êtes familier si vous sillonnez la région comme Alonso Berruguete ou Diego de Silo. On peut ici admirer les retables de près, à notre hauteur, chose impossible quand ils sont en place dans les monuments religieux. La muséographie est globalement réussie et les œuvres ne sont pas entassées. On nous y présente réellement un très vaste panel d'œuvres, des retables aux cloches des églises.  



            Le musée et palais épiscopal ont encore un long chemin à faire pour devenir une institution touristique de premier plan. Horaires d’ouverture plus larges, mise en valeur plus importante de l’histoire du bâtiment, modernisation des lieux sont autant d’axes qui seront j’en suis certaine à l’ordre du jour des prochaines années, en espérant que ça ne se compte pas en décennies. C’est avec plaisir que je retournerai là-bas.

Bonne visite à tous.  


Quelques lectures pour aller plus loin :

CABALLERO Fernando, « El Museo Diocesano de Palencia refuerza sus contenidos con obras del seminario menor », in elnortedecastilla.es, le lundi 15 mai 2017

SANCHO CAMPO Ángel, « El Museo Diocesano de Palencia: su origen, formación y estado actual », in Publications de l'Institution Tello Téllez de Meneses, 1999

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