Retour à Ségovie
où nous nous sommes dernièrement intéressés à sa muraille. Cette fois je vous
emmène au cœur de la ville pour découvrir une grande demeure, qui vaut le
détour à la fois pour elle-même et pour les musées qu’elle renferme. Une visite à
destination aussi bien des historiens que des amateurs d’art, qui m’a
agréablement surprise. En effet elle n’était pas vraiment une priorité,
j’aurais pourtant eu tort de la rater.
Contrairement
à d’autres palais épiscopaux, dont l’un des plus fameux est celui d’Astorga réalisé par Gaudi, celui-ci ne fut pas construit pour cet usage. C’est avant tout une
grande demeure urbaine, noble, comme on en trouve à l’époque moderne, qui fut la
propriété de différentes familles. Mais au XVIIIe siècle la bâtisse a perdu de
sa splendeur, pour ne pas dire qu’elle est devenue une ruine.
Rachetée à ce
moment-là par l’évêché, la bâtisse est reconstruite et devient alors le palais
épiscopal tel que nous le voyons aujourd’hui. C’est l’architecte José de la
Sierra qui est appelé à diriger ce chantier dont les principales réalisations
se trouvent à Tolède, comme la cathédrale. Cette fonction de résidence de l’évêque, le bâtiment la gardera jusqu’en 1969. Il est sauvé puisque classé la même
année "Bien d’intérêt culturel". Il fut occupé un temps par le musée diocésain
Le musée ferme
ses portes en 2002. L’évêché se questionne alors sur le devenir du monument, on
suggère d’en faire un hôtel. Finalement cette première option n’est pas
retenue. Courant 2006 l’évêque et la région envisagent la création d’un musée des
religions. En 2010 on propose enfin une
solution qui va se réaliser : louer le palais pour une vocation touristique.
Un bail de 25 ans est finalement décidé, pour l’installation de trois musées
et d’un restaurant. Le musée rouvre en 2012.
En plus du musée
diocésain deux autres collections sont visibles. La collection de verres de la fabrique de la
Granja, qui permet une première approche de cette production. D’autres pièces
sont visibles au musée de Ségovie, et évidement à quelques kilomètres, la fabrique
est elle-même visitable. La deuxième collection, qui est en réalité celle qui
commence la visite, s’attarde sur les œuvres d’une famille d’artiste les
Zuloaga. En particulier le travail de Daniel Zuloaga spécialisé en peinture sur
céramique, bien qu’on trouve des réalisations d’autres membres de la famille.
Particulièrement
ancrée à Ségovie cette famille a laissé une très belle collection qui va du vase
au véritable mobilier comme une cheminée en passant par l’assiette décorative.
On trouve aussi la façade de l’ancienne fabrique des Zuolaga installée à Ségovie. Daniel sera reconnu par de nombreux artistes de son temps comme Gaudi. Il meurt à Ségovie en
1921. Ses enfants continueront son travail. C’est une très jolie collection,
qui donne envie de découvrir encore plus le travail de cette dynastie d’artistes.
D’autres lieux exposent en Castille leurs collections, qui sait j’irai peut-être
les découvrir.
Façade de l'atelier |
La ville regorge
de jolies visites à l’ombre des grands monuments. Le palais épiscopal en est
une que je vous conseille. Désert, il n’est pas noyé sous les
touristes, c’est dommage il mériterait un peu plus de publicité. J’espère en
tout cas que cette visite virtuelle vous a donné envie de découvrir ce petit
musée.
A bientôt.
« El obispado estudia alquilar el
Palacio Episcopal para convertirlo en un hotel » ABC.es le 6 mai 2002 [Disponible en
ligne,
consulté le 30 mars 2016]
SANZ Teresa « El Obispado alquila
su Palacio para uso turístico » Elmundo.es
le 3 mars 2010 [Disponible en
ligne,
consulté le 30 mars 2016]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire