Escapade en Castilla y León: Mercado central de Salamanca : utilitaire ou touristique, pourquoi choisir ?

Je vous retrouve, encore, à Salamanque pour aller visiter un élément du patrimoine primordial dans la vie quotidienne. Cela fait plusieurs années que je souhaite présenter le marché central sur le blog, mais j’estime avoir toujours mieux à vous proposer, plus impressionnant, plus insolite ou plus atypique. Pourtant, en relisant mes derniers articles sur la ville, je me rends compte qu’il aurait tout à fait sa place ici. Je ne cesse de vous dire que la Salamanca moderniste est réduite à peau de chagrin, en réalité nous avons ici, l’un des plus beaux exemples présents dans la ville. Rendez-vous donc entre les étals pour admirer el Mercado de los abastos.

Nous retrouvons un architecte que nous connaissons bien, puisque nous avons déjà visité le plus célèbre de ses monuments : La Casa Lis. Il s’agit de Joaquín de Vargas y Aguirre, andalou, devenu architecte de la province de Salamanca en 1890. Moins d’une dizaine d’années après sa nomination, il se voit confier le projet d’offrir à la ville un marché couvert digne de ce nom, moderne et central. Je vous passe sur les différentes étapes pour dégager un espace assez grand pour le géant d’acier qui est prévu sur l’espace voisin de la grande Plaza Mayor. Ce n’est qu’en 1905 que la démolition des bâtiments peut commencer. Vous pouvez relire l’article sur l’édifice de Borrego qui naît sur la même place, reconstruction collatérale à la réforme en cours. En 1907, le marché est déjà debout. Il est enfin inauguré en 1909, après presque dix ans de projets, obstacles et chantiers complexes. A la pointe de la modernité, sa structure métallique n’est pas sans rappeler d’autres célèbres marchés couverts à travers les grandes capitales d’Europe.

Le bâtiment est entretenu et subit parfois des grands travaux. A l’intérieur, l’allure et la disposition des différents étals n’ont plus rien de commun avec le début du XIXe siècle. Dans les sources, en bas de ce texte, vous trouverez différents sites qui vous montreront, entre autres, l’organisation intérieure du rez-de-chaussée à ses débuts. C’est en 1982 qu’il subit une première restauration importante et structurelle pour l’adapter aussi aux nouvelles normes. Pour autant, certains envisageront plusieurs fois sa disparition. Heureusement les lieux traversèrent le siècle sans être ni rasés, ni amputés. Dans les années 2000, commence une piétonisation partielle de la place, signe de nouvelles aspirations dans l’urbanisme. C’est un tournant qui est loin de faire l’unanimité des commerçants installés dans le marché qui disent alors avoir perdu une partie de leur clientèle. En 2015, ont lieu des nouvelles modernisations des installations électriques et des réseaux d’eau. Progressivement on se consacre aussi à améliorer le monument, devenu attraction touristique en travaillant par exemple sur l’éclairage et l’illumination pour le mettre en valeur. Enfin, en 2019, une nouveauté esthétique fait son apparition, des vitraux modernistes qui relèvent la façade avec de nouvelles couleurs. Par rapport à mes premières visites à Salamanca en 2010, je trouve un véritable changement avec cette nouvelle étape. Aujourd’hui, le marché reste un des cœurs battants de la ville où se croisent habitants et touristes alors que les autres attractions de la ville leur donnent rarement l’occasion de se côtoyer.

Lorsque vous irez à Salamanca, vous passerez sans nul doute sur la Plaza Mayor, ne ratez donc pas le marché qui vous présentera une autre facette de la ville, celle du XXe siècle, la moderniste. Si, par ailleurs, les questions de conservation et de modernisation des marchés couverts vous intéressent, ne ratez pas celui de Valladolid dont nous avons déjà longuement parlé sur leblog.