A l’heure où les pays d’Asie et leurs cultures sont très à la mode, notamment chez les jeunes, un voyage dans ces contrées lointaines pourrait bien nous tenter. Mais voilà, ce n’est pas tout près, vos budgets sont peut-être serrés, et puis toute la famille n’est pas très adepte de la culture asiatique. Voyez vous, j’ai peut-être une solution, je vous disais il y quelques temps qu’avec la Casa del Sol, Valladolid proposait presque un petit voyage à Rome, qu’avec le Museo Biblique et Oriental à Leon nous pouvions découvrir des trésors du Moyen-Orient, j’ai en réserve une autre surprise. Le musée oriental de Valladolid. Direction les Philippines, pour comprendre l’origine de ce musée dans une ville sans lien apparent avec l’Asie du XVIe siècle.
L’histoire
commence en 1561 quand cinq augustins partent en tant que missionnaires dans les
Philippines. Dès 1584 un couvent est aussi installé en Chine. Ce projet durera
quatre siècles, pas moins des deux tiers des missionnaires, répondant à la
règle de Saint Augustin, seront passés par le centre de formation de Valladolid,
soit près de 2 000. La crise des recrutements du XVIIIe siècle, et oui
déjà, avait incité à réunir toute la préparation des missionnaires en un même
lieu, ce fut donc Valladolid qui eut cette prérogative. Il faut noter que
ces hommes reçoivent un vaste enseignement qui comprend par exemple des
sciences naturelles (animales, végétales, minérales). En plus des multiples
paroisses et églises, c’est un grand projet scolaire qui sera mis en place, puisque ces missionnaires créeront 60 écoles et une université dans les provinces où ils s'installent.
Le bâtiment
actuel fut débuté en 1759. C’est l’architecte Ventura Rodriguez qui dirige le
chantier, reconnu, il a déjà œuvré à Madrid, Saragosse ou Cuenca. Son éviction
des chantiers du Palais Royal de Madrid à partir de 1759, justement, le pousse
à se consacrer à de nouveaux projets comme celui des augustins de Valladolid. Le
travaux vont durer un certain temps, problème financier obligeant, et ils ne
seront définitivement terminés qu’en 1930.
Les
envois de pièces d’arts sont réguliers de la part des missionnaires tout au
long de leur histoire. Le musée tel qu’il est aujourd’hui date de 1980, mais il
existe en réalité depuis 1874. Les collections qui se sont largement étoffées au
XIXe siècle, s’organisent et sont installées sous forme d’exposition en 1885 dans
l’un des grands salons du centre d’étude. Durant tout le début du XXe siècle on
expérimente le classement des collections. La grande impulsion va avoir lieu en
1925, suite à l’Exposition Universelle des Missionnaires. Dans les 24 pavillons
provisoires installés dans les jardins du Vatican, 100 000 objets sont
exposés, dont certains viennent directement de Valladolid. Tous ne repartirent
pas en Espagne, puisque un musée des missionnaires naquit suite au grand succès
de l’exposition. Certaines des plus belles pièces sont donc toujours à Rome. On
a néanmoins pris conscience de l’importance des pièces que l’on possède. Les
années 1950-1960 ne sont pas des meilleures pour l’institution. Vers 1977 on commence à organiser à nouveau l’immense trésor, et le couple royal vient
inaugurer les lieux en 1980. Quelques améliorations sont apportées durant les
années 1990.
Il
reste dans le grand bâtiment une quarantaine de moines, chargés de faire vivre
les lieux, c’est à dire s’occuper de la paroisse, organiser les ateliers, et donner les cours qui préparent les missionnaires du XXIe siècle.
Pour creuser le sujet c’est par ici :
- DURLIAT Marcel, Rodigez Ventura - (1717-1785), Encyclopædia
Universalis
- El Emperador de Japón concede la Orden del Sol Naciente al director Museo Oriental, El Mundo, 6 février 2008
- CANO DE GARDUQUI GARCIA José
Luis, El Museo Oriental del Real Colegiode Agustinos de Valladolid, Real academia de Bellas Artes de San Fernando,
n°78, 1994
Intérieur de l'église |
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